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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/61

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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.



Chapitre ii. — Que l’inégalité dans le nombre et la forme des apophyses des vertèbres tient à l’inégalité de grandeur des vertèbres elles-mêmes. — Du mode d’articulation des vertèbres entre elles. — Du nombre des apophyses aux diverses régions du rachis. — Des apophyses articulaires supérieures et inférieures ; de leur direction et de leur mode d’assemblage au cou, au dos et aux lombes. — De la dixième vertèbre dorsale en particulier : Galien la considère comme une clef de voûte qui soutient toute la construction du rachis, ou comme un pivot, centre des mouvements des autres vertèbres. — Théorie des mouvements du rachis.


Si dans certaines vertèbres les apophyses sont allongées et doubles, simples et courtes dans les autres (cf. XII, xv, p. 43, et xvi, p. 45), la cause en est l’inégalité de grandeur de ces vertèbres. En effet ce qui est double et allongé est préférable pour la sécurité et à la fois pour l’égalité du mouvement ; l’articulation simple et courte, outre qu’elle s’échappe aisément, a un mouvement défectueux. Si toutes les vertèbres eussent pu être munies d’apophyses à la fois doubles et allongées, la nature ne nous aurait pas privés de cet avantage ; mais il n’était pas possible d’engendrer sur des vertèbres minces et petites, des apophyses doubles, longues et en même temps résistantes (voy. p. 45, note 4). Nécessairement minces et étroites comme les vertèbres mêmes, ces apophyses auraient été comprimées et écrasées trop aisément. Chacune des vertèbres étant unie par sa face supérieure et par sa face inférieure aux vertèbres voisines, est donc avec raison pourvue de deux apophyses montantes (apoph. articul. supér.), et de deux autres apophyses descendantes (apoph. articul. infér.). Ces deux apophyses sont communes à toutes les vertèbres. Dans les grandes vertèbres (11e et 12e vert. dors. et vert. lomb.Voy. plus loin, p. 51, l. 27), il existe par surcroît, comme nous l’avons dit (lisez : nous le dirons ? — Cf. p. 51 et 54), deux autres apophyses descendantes[1]. En effet, comme les vertèbres s’articulent par la rencontre des apophyses descendantes avec les apophyses ascendantes, la nature, en vue de la solidité, a établi sous l’articulation toute une autre apophyse descendante, et de son extrémité engendrant un fort ligament[2], elle l’a tendu aussi sous

  1. Dans ma Dissert. sur l’anat., je figurerai ces apophyses, qui, de chaque côté, se détachent en avant des apophyses articulaires, qui sont propres à certains animaux et d’où résulte un engrenage pour l’apoph. articul. supérieure.
  2. Chez l’homme, les apophyses articulaires sont maintenues au côté externe