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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, iii.

elle les reçoit la première et les repousse, s’il doit y avoir blessure, contusion ou toute autre lésion, avant que le nerf soit atteint, c’est elle qui supporte tout. On peut donc constater que cette apophyse articulaire est considérable dans les vertèbres lombaires, puisque celles-ci sont les plus fortes, et qu’elle ressemble aux deux dernières apophyses du thorax (voy. p. 54).

Dans les dix autres vertèbres de cette dernière région, ce sont les apophyses transverses sur lesquelles se portent et s’articulent les côtes qui fournissent aux nerfs l’utilité que leur procure l’apophyse articulaire aux lombes. En effet, comme les vertèbres [dorsales], quoique plus petites que les vertèbres inférieures (vert. lombaires), avaient besoin de cette apophyse considérable, et comme il n’y avait plus de place pour une apophyse articulaire [additionnelle] : descendante, la nature a dû nécessairement employer à un usage qui lui est primitivement étranger, une partie (apoph. transv.) disposée pour une certaine fin. En effet cette partie est grande, forte et dans une situation très-favorable pour protéger le nerf.

Les vertèbres du cou garantissent et défendent sûrement la sortie des nerfs, à l’aide des apophyses transverses qui, disions-nous (XII, xvi et XIII, iii), sont bifides[1]. Dans toutes ces vertèbres, la première exceptée, la sortie des nerfs s’effectue à chacune des extrémités latérales [des lames] ; attendu qu’au cou chacune des deux vertèbres qui s’unissent concourent autant qu’il est possible, comme nous l’avons dit précédemment (voy. plus haut, p. 56), à engendrer le trou par où passe le nerf ; mais dans toutes les vertèbres des lombes le nerf marche presque [exclusivement] sur l’extrémité antérieure de la lame de la vertèbre supérieure précédente, et cela parce que l’apophyse [articulaire] qui le protège naît à peu près de ce point, et que les vertèbres lombaires étant grandes, une seule suffit à donner au nerf un passage convenable. Au contraire, dans le cou le peu de volume des vertèbres ne permettait pas qu’une seule livrât passage au nerf, c’est pourquoi la nature, à l’extrémité de chacune d’elles, a creusé une sorte de demi-cercle ; mais elle s’est bien gardée de perforer

  1. Cf. p. 45, note 4. — Galien ne fait mentionner dans ce livre (ch. ix, p. 74) le canal par où passe l’artère vertébrale. Voy. Dissert. sur l’anatomie.