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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/71

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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.

les vertèbres elles-mêmes, dans la crainte de les exposer, elles si minces, à une trop forte épreuve et de mettre leur extrême faiblesse en évidence. C’est pour cette raison que la nature a prolongé à leur partie inférieure [et antérieure] les corps mêmes des vertèbres, corps qui reposent les uns sur les autres (cf. ch. ii, p. 50) ; elle les a creusés à la partie supérieure, afin que les apophyses ascendantes de la vertèbre située au-dessous, apophyses qui contribuent à engendrer la cavité du corps des vertèbres, et qui embrassent l’extrémité allongée de la vertèbre située au-dessus, concourent aussi à la production du trou commun. En effet, à la partie externe de ces apophyses se trouve une espèce de demi-cercle ; et après lui viennent les articulations des vertèbres ; au milieu d’elles sort le nerf protégé par toutes les saillies environnantes, en même temps qu’il semble creuser légèrement l’une et l’autre vertèbre. En disjoignant, en séparant complétement l’une de l’autre les vertèbres, vous ne croiriez pas qu’elles ont été ainsi creusées, mais il vous semblera que cela provient d’une disposition conséquente nécessaire (primitive) des apophyses articulaires de l’une et de l’autre vertèbre.

C’est ainsi que la nature a mis à l’abri des lésions toutes les vertèbres, et surtout les vertèbres cervicales comme étant les plus petites ; c’est ainsi qu’elle a employé tous les expédients pour éviter de percer les corps mêmes des vertèbres, afin de ne pas créer sans force et ces vertèbres et tout le système du rachis, qui est pour ainsi dire la carène et la base de l’animal entier (cf. XII, x, p. 28).

Dans les vertèbres lombaires, comme il vient d’être dit, nous pouvons voir clairement que le nerf marche sur les côtés des parties inférieures [du corps] de chaque vertèbre. Dans les vertèbres dorsales il se porte encore évidemment à l’extrémité de [la lame de] la vertèbre supérieure, non plus, cependant, de la même façon, mais comme paraissant toucher aussi la vertèbre inférieure. Dans les vertèbres du cou, qui sont les plus petites de toutes, chacune d’elles a concouru également au passage du nerf, la nature ayant créé entre chacune des apophyses articulaires une cavité si peu sensible qu’aucune de leurs parties ne paraît avoir été creusée, mais que cette cavité semble une conséquence nécessaire de leur structure.

La nature n’avait-elle donc en vue que la génération des trous