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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, vii-viii.

proportionnées. Tel est en effet le nombre des vertèbres, tel est leur accroissement progressif, et telle est aussi la génération du thorax tout entier. Les cinq vertèbres suivantes du rachis (lombes) sont disposées d’après le même principe que celles du cou. En effet, comme les nerfs partis de la moelle se distribuent dans les muscles du rachis, dans ceux de l’hypogastre et dans les autres qui peuvent être situés dans cette région, les premières branches de nerfs devaient être envoyées dans ces parties, et après cela aux jambes ; puis commençait à prendre naissance l’os sacré, destiné à la fois à servir de base au rachis et de point d’appui aux os ischions et iliaques. Sans ces os il n’était pas possible de créer ceux du pubis, si utiles, si nécessaires à l’animal ; et l’articulation des jambes avec l’ischion n’existerait absolument pas. C’est, en effet, d’abord en vue des jambes, puis de la vessie, de l’utérus et du rectum, que la nature a créé l’os large appelé par quelques-uns os sacré. De même que le nerf issu du premier espace intercostal se rend presque tout entier à la main, de même ici le nerf qui sort de l’os large par le premier trou (première paire lombaire) s’unit à ceux qui descendent à la jambe ; de sorte qu’au-dessous du diaphragme, les paires de nerfs issus de la moelle se rendant aux muscles précités et aux jambes ont besoin de cinq vertèbres ; et, de son côté, la sixième paire qui vient après a besoin des premiers trous de l’os sacré. Il existe dans l’os sacré trois autres paires qui se distribuent dans les parties adjacentes, car il était raisonnable que celles-ci reçussent aussi leurs nerfs des parties voisines.

Mais nous traiterons en particulier [au livre XVIe] de tout ce qui concerne la distribution des nerfs. Tel n’est pas notre but actuel ; nous voulons seulement parler du nombre des vertèbres et en même temps de la grandeur de l’os sacré. Il est déjà clair que c’est avec raison que le cou est formé de sept vertèbres, le thorax qui lui fait suite de douze, et après lui les lombes de cinq, que l’os sacré a sa grandeur actuelle et que toutes les autres parties du rachis sont telles qu’elles sont. De plus l’os sacré a une apophyse cartilagineuse (coccyx) à son extrémité, pour le même usage que celle du sternum, que l’épine de tout le rachis, que les têtes des fausses côtes et toutes les parties proéminentes et dénudées. Nous en avons déjà parlé souvent (VII, xxi ; XI, xii ; XII, xv ; t. I, p. 515, 680, et t. II, p. 41). Au sacrum cette apo-