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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/276

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je vous l’ai ordonné, des pains sans levain pendant sept jours, dans le mois des fruits nouveaux, parce que c’est le temps où vous êtes sorti d’Égypte. Vous ne vous présenterez point devant moi les mains vides. Vous célébrerez aussi la fête solennelle de la moisson et des prémices de votre travail, de tout ce que vous aurez semé dans le champ ; et la troisième fête solennelle à la fin de l’année, lorsque vous aurez recueilli tous les fruits de votre champ. » Exo. 23, 14 et seqq. Si nous voulons que la parole de Dieu se fasse en nous, soyons des Aggées, c’est-à-dire, célébrons les fêtes, et ne nous présentons pas devant Dieu les mains vides ; et semant dans l’esprit, moissonnons de l’esprit la vie éternelle, Gal. 6, 8, afin que nous célébrions la fête de la consommation à l’issue de l’année, c’est-à-dire du fruit de nos travaux dans le champ, la solennité des prémices de nos œuvres, de tout ce que nous avons semé dans le champ que le Seigneur a béni. Soyons donc des Aggées, et pendant tout le cours de notre vie, jusqu’à la fin de l’année, c’est-à-dire jusqu’à la sortie de ce monde, célébrons les fêtes dans nos œuvres, que nous avons recueillies dans notre champ.

« Pour Zorobabel, fils de Salathiel, chef de Juda, et pour Jésus, fils de Josédec, grand-prêtre. » Agg. 1, 1. Nous lisons dans les Paralipomènes que Jéchonias, qui fut emmené à Babylone, eut pour fils Salathiel, qui fut le père de Zorobabel. 1Ch. 3, 16. C’est ce que dit aussi saint Matthieu dans sa généalogie du Sauveur : « Après la transmigration de Babylone, Jéchonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abiud. » Mat. 1, 12-13. Ce Zorobabel, de la tribu de Juda, c’est-à-dire descendant de la race de David, est la figure du Sauveur, qui reconstruisit en vérité le temple détruit, et ramena le peuple de la captivité. C’est autant avec les pierres du vieux temple qu’avec de nouvelles pierres, demeurées non polies jusque-là, qu’il a édifié l’Église, c’est-à-dire qu’avec les restes du peuple juif et la multitude des nations, il a construit le tabernacle de son Père. Zorobabel, selon les différents accents de la langue hébraïque, se traduit par « écoulement adjacent », ou « issu dans Babylone », ou « prince de Babylone. » À la première interprétation est contraire cet écoulement qui est signifié dans le nom de Jézabel, c’est-à-dire « écoulement vain » ou « flux menstruel »,