constructions riveraines sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. à 3 m. 10 c.
Chandelles (rue des Trois-).
Ce n’était encore qu’un petit chemin vers 1815. Quelques légères constructions bordent à peine aujourd’hui cette voie publique, qui a pris son nom d’une enseigne. Il n’existe pas d’alignement pour cette rue, dont la largeur actuelle varie de 2 m. à 3 m.
Change (pont au).
Ce pont, dont l’origine remonte à la domination romaine, n’a pas de nom plus ancien que celui de Grand-Pont. Il servait, ainsi que le Petit-Pont, de passage aux habitants de Lutèce pour aller dans la campagne. Louis VII ayant ordonné en 1141 que tous les changeurs y fussent établis, il prit alors le nom de pont aux Changeurs, au Change, et de la Marchandise. La reine Isabeau de Bavière, femme de Charles VI, lors de son entrée à Paris en 1389, passa sur le pont au Change. Au moment où elle arrivait au milieu, un homme tenant un flambeau allumé dans chaque main, descendit sur une corde fixée au sommet d’une des tours de la cathédrale, et vint poser une couronne sur la tête de la nouvelle reine de France. Les fêtes et dimanches les oiseliers venaient y vendre toutes sortes d’oiseaux. Cette permission leur avait été accordée sous la condition d’en lâcher deux cents douzaines au moment où les rois et les reines passeraient sur ce pont, lors de leurs entrées solennelles. Le jour du carnaval on dressait le long du pont au Change des tables sur lesquelles les amateurs venaient jouer aux dés. Cet usage, fort ancien, fut interrompu en mars 1604. L’Estoile dit à ce sujet que ceux dudit pont, étant interrogés sur cette suspension de jeux, répondirent malignement qu’ils voulaient être sages désormais et bons ménagers puisque le roi (Henri IV) leur en montrait l’exemple. On sait qu’un des défauts de ce grand roi était de jouer gros jeu. Il serait ici trop long de retracer les diverses chutes et reconstructions de ce pont ; il suffira de dire que le 30 janvier 1616 un affreux débordement l’endommagea considérablement. Ce sinistre fut bientôt réparé. Dans la nuit du 23 au 24 octobre 1621, le feu ayant pris au pont Marchand qui n’en était séparé que par un espace d’environ 15 m., les flammes, poussées par un vent d’ouest, atteignirent aussitôt le pont au Change, et en moins de trois heures il fut réduit en cendres. On ne commença à le reconstruire qu’en 1639 ; il ne fut achevé qu’en 1647. Il était en pierre et bordé de maisons.
Le quai des Morfondus, aujourd’hui de l’Horloge, était autrefois très étroit ; des embarras de voitures amenaient souvent des accidents très graves. Pour les faire cesser, on acheta en 1738 les quatre dernières maisons du pont au Change ; on les abattit et leur emplacement forma un utile dégagement. Ce pont, à son extrémité septentrionale, avait deux entrées formées par un groupe triangulaire de maisons ; l’une communiquait à la rue et au quai de Gesvres ; l’autre se dirigeait vers le grand Châtelet. La façade de ces maisons, qui correspondait au milieu de la voute de ce pont, était ornée d’un groupe de trois figures en bronze, sur un fond de marbre noir, représentant Louis XIII, Anne d’Autriche son épouse, et leur fils Louis XIV âgé de dix ans. Il était l’ouvrage de Simon Guillain. Au-dessous de ces figures se trouvait un bas-relief représentant deux esclaves ; cet ouvrage était du plus beau style. — Par un édit du mois de septembre 1786, le roi ordonna la démolition des maisons qui bordaient le pont au Change. Cette disposition fut immédiatement exécutée. Ce pont, composé de sept arches à plein cintre, a 123 m. 75 c. de longueur entre les culées, et 32 m. 60 c. de largeur. Cet édifice est le plus large des ponts de Paris.
Chanoinesse (rue).
Voisine de la cathédrale, elle a pris son nom des chanoines qui l’habitaient. — Une décision ministérielle du 26 prairial an XI, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 6, 10, 12 et 22 ne sont pas soumises à retranchement.
Au no 22 était située la chapelle Saint-Agnan. Elle fut fondée vers l’année 1120, par Étienne de Garlande, archidiacre de Paris et doyen de Saint-Agnan d’Orléans. Il donna pour sa dotation la maison qu’il possédait dans le cloitre Notre-Dame et trois clos de vignes, dont deux étaient situés au bas de la montagne Sainte-Geneviève, et l’autre à Vitry. Le pavé de cette chapelle offrait un témoignage de l’exhaussement considérable du sol de la Cité. Cette chapelle, supprimée en 1790, devint propriété nationale, fut vendue le 28 septembre 1791, et abattue en 1795. C’est aujourd’hui une propriété particulière. En 1799, dans les fondations d’une maison voisine, on découvrit plusieurs petits pots de terre cuite, tels qu’il s’en trouve dans quelques tombeaux du moyen-âge, ce qui a fait présumer qu’on enterrait autour de cette chapelle.
Chantier (cour du).
Elle a été bâtie vers 1785. Son nom lui vient d’un