Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/22

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décision ministérielle du 13 fructidor an VII, signée Quinette, fixa la largeur de la rue d’Anjou à 10 m. Cette largeur a été portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 31 mars 1835. Les constructions de 1 à 19 devront reculer de 1 m. 20 c. à 1 m. 30 c. ; de 21 à la fin, de 1 m. 20 c. à 2 m. 20 c. ; les propriétés du côté des numéros pairs sont soumises à un retranchement de 3 m. 20 c. environ. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Anjou-Dauphine (rue d’).

Commence à la rue Dauphine, nos 28 et 30 ; finit à l’impasse de Nevers et à la rue du même nom, no 19. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 71 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

L’hôtel ou collége Saint-Denis, qui fut bâti par Mathieu de Vendôme, près de la porte Buci, sur des terres amorties qu’il prit à cens et à rentes en 1263 et 1268, fut vendu par arrêt du parlement du 9 avril 1595 et démoli aussitôt ; sur son emplacement on construisit en 1607 plusieurs rues. L’une d’elles reçut le nom d’Anjou, en l’honneur de Gaston (Jean-Baptiste), duc d’Anjou, second fils d’Henri IV. — Une décision ministérielle du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. — La maison no 7 est alignée. Les autres constructions riveraines devront reculer de 1 m. 20 c. environ. — Conduite d’eau. Éclairage au gaz (compe Française).


Anjou-Saint-Honoré (rue d’).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, nos 42 et 44 ; finit à la rue de la Pépinière, nos 13 et 15. Le dernier impair est 53 ; le dernier pair, 64. Sa longueur est de 684 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette voie publique, dans la partie comprise entre la rue du Faubourg-Saint-Honoré et celle de la Ville-l’Évêque, était connue dès la fin du XVIe siècle, sous le nom de rue d’Anjou ; elle portait aussi la dénomination de rue des Morfondus. — Un arrêt du conseil, à la date du 4 décembre 1720, ordonna le prolongement de cette rue jusqu’au canal du grand égout ; cette disposition, confirmée par un autre arrêt du 22 juillet 1721, qui fixait la largeur de ce prolongement à 4 toises, ne tarda pas à être exécutée. — En 1778, sur la demande de plusieurs propriétaires, le roi prescrivit la continuation de la rue d’Anjou, depuis le grand égout jusqu’à la rue de la Hoche (aujourd’hui rue du Rocher). Il fut décidé que ce percement aurait 30 pieds de largeur et recevrait la dénomination de rue Quatremère, en l’honneur de François Bernard Quatremère de l’Épine, qui avait rempli les fonctions d’échevin de la Ville de Paris de 1772 à 1774. — Ce percement ne fut exécuté que jusqu’à la rue de la Pépinière. — En 1796, la rue qui nous occupe portait dans toute son étendue le nom de rue d’Anjou. — Une décision ministérielle à la date du 22 prairial an V, signée Benezech, fixa, ainsi qu’il suit, la largeur de cette voie publique : pour la partie comprise entre les rues du Faubourg-Saint-Honoré et de la Ville-l’Évêque, à 8 m. moindre largeur ; depuis la rue de la Ville-l’Évêque jusqu’à celle de la Pépinière, à 8 m. 44 c. — Conformément à une ordonnance royale du 23 septembre 1825, la rue d’Anjou doit être alignée d’après une largeur uniforme de 10 m. Les constructions ci-après sont alignées : 7, 9, 41 bis ; 44, 46, 48, 54, 56, 58, 60 et 64, et les deux maisons aux encoignures de la rue Lavoisier. — Égout et conduite d’eau dans une partie de la rue. — Éclairage au gaz (compe Anglaise). — Dans l’hôtel portant le no 6, le général La Fayette est mort le 20 mai 1834, à l’âge de 77 ans.


Anne en la Cité (rue Sainte-).

Commence à la rue formant la limite méridionale du Palais de Justice ; finit au quai des Orfèvres, nos 12 et 14. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 31 m. — 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

Juin 1630, lettres-patentes. « Louis, etc… ayant par brevet du 25 juin 1624, permis à nostre amé et féal conseiller en nos conseils, et président en nostre parlement de Paris, le sieur Lejay, de faire pour la commodité publique, desmolir et abbattre en l’enclos de nostre palais deux maisons prosche la fontaine d’icelluy, occupées par Mes Antoine Mareschal et Nicolas Formé, chanoines de la Sainte-Chapelle, et faire ouverture d’une grande porte et un passage de rue pour servir d’entrée et sortie au dit palais, en faisant par lui toutes les dépenses à ce nécessaires, à l’exécution duquel lesdits Mareschal s’estant opposés en nostre chambre des comptes, par arrest du 24 octobre 1628 ; nostre chambre auroit ordonné que les parties se trouveroient par devers nous pour leur estre pourveu. Sur quoy nous estant fait représenter les dites causes et moyens d’oppositions, etc… avons dit, déclaré… voulons et nous plaît qu’ouverture soit faite en la cour et murs de nostre dit palais pour un passage dans la rue Neuve-Saint-Louis, qui sera de la largeur de 3 toises, et que pour cet effect les deux maisons affectées aux prébendes dont jouissent les dits sieurs Mareschal et Formé, seront desmolies et abattues et qu’au lieu d’icelles sera basty un grand pavillon en forme de corps de logis sur la largeur des dites deux maisons du costé de la cour du palais, au milieu du quel il y aura une voulte et arcade pour servir de passage et closture au dit palais, de la hauteur et largeur spécifiées par les dessins et devis faits pour la construction d’icelluy, etc…

Données à Lyon au mois de juin, l’an de grâce 1630 et de nostre règne le vingtième signé : Louis.

Registré en parlement le cinquième septembre 1630, signé : Dutillet. »