Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/231

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43 ; le dernier pair, 36. Sa longueur est de 368 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin. Cette rue a été ouverte sur les terrains de MM. Jonas Hagerman et Sylvain Mignon en vertu d’une ordonnance royale du 2 février 1826. Sa largeur est fixée à 12 m. Elle porte le nom de M. Fontaine, architecte du roi. — Éclairage au gaz (compe Anglaise). (Voyez Amsterdam, rue d’.)


Fontaine (rue de la).

Commence à la rue d’Orléans, nos 6 et 8 ; finit à la rue du Puits-l’Ermite, no  1. Le dernier impair est 7 ; le seul pair, 2 ; ce côté est presqu’entièrement bordé par l’hospice de la Pitié. Sa longueur est de 96 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

D’après les plans du XVIIe siècle, c’était la rue Jean Mesnard et de Jean Mole. Dès 1650, elle prit le nom qu’elle porte en raison d’une maison qu’on appelait la Grande-Fontaine. Une décision ministérielle du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. par une ordonnance royale du 2 mai 1837. Les propriétés du côté des numéros impairs sont alignées. Les bâtiment et mur de clôture situés sur le côté droit, vis-à-vis du no  3, ne sont pas soumis à retranchement. Le surplus devra reculer de 4 m. 90 c.


Fontaine-au-Roi (rue de la).

Commence aux rues du Faubourg-du-Temple, no  32, et Folie-Méricourt, no  42 ; finit à la rue Saint-Maur, nos 29 et 31. Le dernier impair est 53 ; le dernier pair, 58. Sa longueur est de 514 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Ce n’était encore au milieu du XVIIIe siècle qu’un chemin qui conduisait à celui de Ménilmontant et qu’on nommait, en raison de cette direction, le Chemin-du-Ménil. En 1770, il commença à se couvrir d’habitations, et forma une rue qu’on nomma jusqu’en 1792 Fontaine-au-Roi ou des Fontaines-du-Roi, en raison des tuyaux de fontaines qu’on y établit sous Louis XVI pour y amener les eaux de Belleville. De 1793 à 1806 c’était la rue Fontaine-Nationale. — Une décision ministérielle du 26 brumaire an XI, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 août 1836, cette moindre largeur a été portée à 12 m. Les propriétés ci-après sont alignées : 1, 13, 37 ; 2, 4 ; la maison à l’encoignure gauche de la rue Pierre-Levée, 14, 14 bis, 16, 18, 20, 24 et 38. Celles nos 15 et 17 ne devront subir qu’un faible retranchement. — Conduite d’eau.


Fontaine-Molière (rue de la).

Commence à la rue Saint-Honoré, nos 246 et 248 ; finit aux rues du Hasard, no  1, et de Richelieu. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 44. Sa longueur est de 253 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Cette rue longeait l’enceinte de Paris, construite sous les règnes de Charles V et Charles VI.

À l’endroit où elle prend naissance, on voyait une porte de ville nommée porte Saint-Honoré. Des titres du XVIe siècle désignent cette voie publique sous le nom de rue Traversière. En 1625, c’était la rue de la Brasserie ou du Bâton-Royal. Elle reprit au commencement du XVIIIe siècle la dénomination de rue Traversière. — Une décision ministérielle du 3 nivôse an X, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826. Conformément à une décision ministérielle du 12 mai 1843, la rue Traversière a dû prendre le nom de rue de la Fontaine-Molière. Les maisons nos 35, 37 et 39 sont alignées, les autres constructions de ce côté devront reculer de 2 m. 40 c. à 2 m. 60 c. ; les maisons nos 20 et 30 sont alignées, celles nos 2 et 4 devront reculer de 80 c. à 1 m. 40 c., le surplus est soumis à un retranchement qui n’excède pas 70 c. — Portion d’égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

De nobles souvenirs se rattachent à cette voie publique.

Le 8 septembre 1429, Jeanne-d’Arc, à la tête de l’armée royale, vint assiéger Paris du côté de la porte Saint-Honoré. Pour faire comprendre la position occupée par les troupes de Charles VII, il est nécessaire de tracer la ligne que décrivait le rempart dont la construction commencée sous le règne du roi Jean, puis continuée sous Charles V, fut terminée par Charles VI. La partie septentrionale de la ville, depuis l’achèvement des halles sous Philippe-Auguste, prenait chaque jour de nouveaux développements. Bientôt elle brisa la digue que lui opposait l’enceinte construite de 1198 à 1205.

L’accroissement de Paris avait été plus lent au midi de la ville, et de ce côté la population était à l’aise dans l’enceinte de Philippe-Auguste.

Sous le règne du roi Jean, après la malheureuse bataille de Poitiers, Étienne Marcel résolut de mettre Paris à l’abri des attaques des Anglais. À cet effet, le prévôt des marchands fit relever seulement les murailles de la partie méridionale, les flanqua de tours et creusa les fossés des remparts. Mais l’enceinte dut recevoir un accroissement considérable dans sa partie méridionale. Voici la courbe qu’elle traçait à l’époque du siége que nous allons décrire. De l’ancienne porte Barbelle, située à l’extrémité orientale du quai des Ormes, partait le nouveau rempart, puis il remontait en côtoyant le fleuve jusqu’à l’endroit où commence aujourd’hui le quai Morland. La muraille prenait alors la direction des fossés de l’Arsenal jusqu’à la rue Saint-Antoine, où fut construite une porte fortifiée qui devint plus tard la Bastille ; puis, laissant le boulevart actuel en dehors de la ville, elle prenait la direction de la rue Jean-Beausire, aboutissait à la rue du Temple, où fut bâtie une porte fortifiée nommée bastille du Temple. De là cette muraille suivait une ligne parallèle à la rue Meslay jusqu’à la rue Saint-Martin, où l’on construisit une porte, puis elle traversait la rue Sainte-Appoline et s’arrêtait