Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/277

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gueur est de 78 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Elle faisait autrefois partie de l’hôtel des Tournelles ; on y montrait encore du temps de Sauval la salle où mourut Henri II, d’un coup de lance que lui porta le comte de Montgommery. Cette impasse fut d’abord indiquée sous le nom du Ha ! — Ha ! exclamation qui échappe à celui qui, entrant dans une impasse, se voit forcé de rebrousser chemin. Elle doit son nom actuel à la famille des Rohan-Guéménée, qui fit l’acquisition de l’hôtel de Lavardin touchant à cette voie publique. Des lettres-patentes du 2 août 1782 prescrivirent la formation d’une rue, en débouchant l’impasse Guéménée et retournant en équerre jusque dans la rue des Tournelles. Le terrain devait être fourni gratuitement par le prince Jules-Hercule de Rohan, alors propriétaire. Ce projet ne fut pas exécuté. — Le conseil municipal, dans sa séance du 6 janvier 1832, a délibéré que cette impasse resterait dans son état actuel, c’est-à-dire qu’elle ne serait point sujette à alignement. Sa moindre largeur est de 8 m. 70 c.

Au no  4 était situé le couvent des Filles-de-la-Croix. Il fut fondé, en 1640, à Brie-Comte-Robert, par Marie l’Huillier, veuve de Claude Marcel. La fondatrice, avec une partie de ses religieuses, vint à Paris et acheta, en 1643, une portion de l’hôtel des Tournelles où elle s’établit. Ces religieuses s’occupaient de l’instruction des jeunes filles. Leur couvent fut supprimé en 1790. Devenu propriété nationale, il a été vendu le 14 pluviôse an V.


Guénégaud (rue).

Commence au quai de Conti, nos 9 et 11 ; finit à la rue Mazarine, nos 15 et 17. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 194 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Le duc de Nevers ayant fait bâtir un hôtel sur une partie de l’emplacement de celui de Nesle, la princesse Marie de Gonzague de Clèves, sa veuve, obtint, en 1641, des lettres-patentes portant permission de vendre le terrain et les matériaux de cet hôtel à l’effet d’y bâtir des maisons et d’y ouvrir des rues. Henri de Guénégaud, ministre et secrétaire d’état, fut un des acquéreurs et fit construire, sur la partie dont il était devenu propriétaire, l’hôtel qui porta son nom et qui le donna ensuite à la rue pratiquée le long de son jardin. L’emplacement de cette voie publique, vers la rue Mazarine, était traversé anciennement par le mur de l’enceinte de Philippe-Auguste. — Une décision ministérielle en date du 23 frimaire an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue Guénégaud à 10 m. Les propriétés du côté des numéros impairs devront reculer de 50 c. à 80 c. Les maisons du côté opposé sont soumises à un retranchement de 1 m. — Conduite d’eau depuis le quai jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).


Guépine (impasse).

Située dans la rue de Jouy, entre les nos 23 et 25. Les numéros commencent au fond de l’impasse : le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 32 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

Un acte du mois de mai 1266 et le rôle de taxe de 1313 la désignent sous le nom de rue à la Guépine. En 1423, c’était la rue d’Aguespine. — Une décision ministérielle à la date du 30 juin 1810, signée Montalivet, a fixé la largeur de cette impasse à 7 m. La maison no  2 est alignée.


Guerre (ministère de la).

Situé dans la rue Saint-Dominique, no  86. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Les bureaux de ce ministère occupent une partie des bâtiments du couvent des Filles de Saint-Joseph, dont nous avons parlé à l’article de la rue Saint-Dominique. — « Arrêté du 17 ventôse an X. Les consuls de la république, sur le rapport du ministre de la guerre, le conseil d’état entendu, arrêtent : à dater du 1er germinal prochain, les attributions du ministre de la guerre sont : 1o la conscription, le recrutement, l’organisation, la discipline et la police de l’armée ; 2o les mouvements militaires, les revues, le paiement de la solde, des récompenses pour actions d’éclat, des gratifications de campagnes et pertes d’équipages ; 3o la nomination aux emplois et l’admission aux Invalides, le solde et les masses de la gendarmerie ; 4o le personnel et le matériel des armes de l’artillerie et du génie ; 5o les pensions et soldes de retraite et traitements de réforme ; 6o les frais de bureaux et frais extraordinaires des officiers-généraux et états majors des divisions et des places ; 7o le dépôt et les archives de la guerre ; 8o la comptabilité de toutes les parties qui forment ses attributions ; 9o les dépenses extraordinaires et secrètes, etc. » Depuis cette époque, les attributions du ministère de la guerre n’ont subi que de légères modifications.


Guillaume (rue).

Commence au quai d’Orléans, nos 8 et 10 ; finit à la rue Saint-Louis, nos 39 et 41. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 84 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Île-Saint-Louis.

Elle a été construite vers 1630 et doit son nom à Guillaume père, l’un des derniers entrepreneurs de l’île Notre-Dame. — Une décision ministérielle à la date du 24 frimaire an XIII, signée Champagny, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Par une autre décision ministérielle du 9 mai 1818, cette dimension fut réduite à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838, cette rue est maintenue dans son état actuel. Sa largeur est de 5 m. 80 c. — Conduite d’eau depuis le quai jusqu’à la borne-fontaine.