Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/359

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nées de la révolution de 1830. Les constructions riveraines sont alignées. — Égout dans toute l’étendue. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Honoré jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Juiverie (cour de la).

Située dans la rue de la Contrescarpe, entre les nos 70 et 72. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Construite vers 1632, cette cour doit son nom aux juifs qui vinrent l’habiter.

Jules (rue Saint-).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Antoine, nos 235 et 237 ; finit à la rue de Montreuil, no  2. Pas de numéro. Sa longueur est de 10 m. — 8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

Cette rue, qui doit son nom à une enseigne, est formée d’un côté par les bâtiments de l’ancienne boucherie Saint-Antoine, et de l’autre par le pan coupé à l’encoignure des rues du Faubourg-Saint-Antoine et de Montreuil. Sa largeur varie de 11 m. 40 c. à 13 m. 10 c. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau.

Julien (rue Saint-).

Commence à la rue de la Bûcherie, no  37 ; finit à la rue Galande, nos 54 et 56. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 67 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle doit son nom au prieuré Saint-Julien-le-Pauvre dont nous parlerons à l’article suivant. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. « Paris, le 6e juillet 1824. Monsieur le préfet, je ne vois point d’inconvénient à ce que, conformément à la proposition contenue dans votre lettre du 1er mai, la rue Saint-Julien-le-Pauvre soit nommée simplement rue Saint-Julien. Je vous autorise en conséquence à faire opérer ce changement. Le ministre, secrétaire d’état au département de l’intérieur, signé Corbière. » Les constructions nos 3 et 2 sont alignées. Toutes les autres devront subir un retranchement moyen de 2 m. 20 c. — Conduite d’eau depuis la rue Galande jusqu’à la borne-fontaine.

Julien-le-Pauvre (église Saint-).

Située dans la rue Saint-Julien, au fond de la cour de la maison no  11. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

L’église Saint-Julien-le-Pauvre est encore un monument apporté en dot, par la religion, à notre vieux Paris, et comme partout ce monument est une œuvre de charité ; c’est ainsi que le christianisme s’est annoncé au monde ! Grégoire de Tours est le premier historien qui parle de cette église ou basilique. Il nous apprend qu’il logeait, lorsqu’il venait à Paris, dans les bâtiments qui en dépendaient et qu’on affectait au soulagement des pauvres pèlerins. Nous avons plusieurs exemples d’hospices et d’hôtelleries construits à côté des églises dédiées à saint Julien, dont le nom était invoqué par les voyageurs pour obtenir bon gîte. Plusieurs circonstances du récit de l’historien tendent à prouver que cette église existait avant l’année 580. Les Normands ruinèrent les bâtiments de la basilique de Saint-Julien. Ses biens, qui étaient pourtant le patrimoine des pauvres, furent à la fin de la première race, usurpés par les seigneurs laïques. Par une charte de 1031 ou 1032, Henri Ier fit don de cette église à l’évêque de Paris, à condition qu’un clerc nommé Girauld aurait pendant toute sa vie la jouissance de son revenu. Dans le commencement du XIIe siècle, les biens de l’église Saint-Julien étaient possédés par Étienne de Vitry et Hugues de Munteler, qui les cédèrent à l’abbaye de Longpont ; cette église rebâtie alors parait avoir été érigée à cette époque en prieuré. L’Université, dans le siècle suivant, y tint ses séances qu’elle transféra aux Mathurins, puis au collége Louis-le-Grand. En 1655 le prieuré fut réuni à l’Hôtel-Dieu en vertu d’un traité passé entre les administrateurs de cette maison et les religieux de Longpont. Le roi n’accorda néanmoins ses lettres-patentes qu’en 1697. L’église ne fut alors desservie que par un chapelain que la paroisse Saint-Severin avait seule le droit de nommer. À côté de Saint-Julien-le-Pauvre était située la chapelle de Saint-Blaise et de Saint-Louis qui en dépendait. Les maçons et les charpentiers y établirent leur confrérie en 1476. Rebâtie en 1684, elle fut démolie à la fin du siècle dernier, et le service en fut transféré dans la chapelle Saint-Yves. L’église Saint-Julien était aussi le lieu de rassemblement des confréries de Notre-Dame-des-Vertus, des couvreurs, des marchands papetiers et des fondeurs ; l’on y faisait les catéchisme et retraite des savoyards, en exécution d’une fondation faite par l’abbé de Pontbriand. La partie du portail de Saint-Julien-le-Pauvre qui existe encore aujourd’hui, paraît se rapporter par les caractères de son architecture, à la fin du XIIIe siècle. Cette petite église, du style le plus gracieux et le plus élégant, sert aujourd’hui de chapelle à l’Hôtel-Dieu.

Julienne (rue).

Commence à la rue Pascal ; finit à la rue de Lourcine, no  93. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par les bâtiments de l’hôpital de Lourcine ; le dernier pair est 6. Sa longueur est de 112 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle a été ouverte sur l’emplacement du couvent des Cordelières, en vertu d’une décision ministérielle du 6 pluviôse an XIII, signée Champagny, qui a fixé sa largeur à 10 m. Les constructions du côté gauche et une partie du côté opposé près de la rue de Lourcine, sont alignées ; le surplus devra reculer de 3 m. 60 c. à 6 m. 30 c. Cette voie publique doit sa dénomination