Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/385

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largeur a été maintenue par une ordonnance royale du 12 mai 1841. Les constructions riveraines sont alignées. — Égout entre les rues de Seine et Félibien. — Conduite d’eau dans toute l’étendue, — Éclairage au gaz (compe Française).

Guy Alexis Lobineau, religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, naquit à Rennes en 1666, et mourut en 1727, à l’abbaye de Saint-Jagut, près de Saint-Malo. Son histoire de Bretagne, ses recherches sur Paris, commencées par Félibien, passent pour ses meilleurs ouvrages.

Lodi (rue du Pont-de-).

Commence à la rue des Grands-Augustins, nos 6 et 8 ; finit à la rue Dauphine, nos 19 et 21. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 101 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Le couvent des Grands-Augustins, devenu propriété nationale, fut vendu en 5 lots le 1er brumaire an VI. Une clause de la vente prescrivit aux acquéreurs l’obligation de livrer gratuitement le terrain nécessaire à couverture d’une rue de 30 pieds de largeur. Cette condition fut exécutée immédiatement, mais la rue ne fut pas entièrement formée, attendu qu’il fallait traverser deux propriétés particulières dont l’acquisition ne put avoir lieu à cette époque. — « Administration centrale. Séance du 26 prairial an VI. — L’administration centrale du département de la Seine, considérant qu’il convient de donner un nom aux nouvelles rues de Paris ; voulant aussi que cette dénomination rappelle le souvenir de l’une des victoires éclatantes remportées par les armées de la république ; le commissaire du Directoire Exécutif entendu, arrête que la rue qui doit être ouverte à travers le terrain des ci-devant Augustins, pour communiquer de la rue des Grands-Augustins à celle de Thionville, prendra le nom de rue du Pont-de-Lodi. Les propriétaires de ce terrain feront mettre cette inscription à leurs frais à chaque extrémité de cette rue. » (Registre 23, page 150.) — Cette dénomination rappelle la glorieuse bataille du Pont-de-Lodi, gagnée le 10 mai 1796 par les Français sur les Autrichiens. Le 13 brumaire an X, le ministre de l’intérieur, Chaptal, approuva définitivement le plan de cette rue. Peu de temps après elle fut livrée à la circulation. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. (Voir l’article du Marché à la Volaille.)

Lombard (rue Pierre-).

Commence à la place de la Collégiale, no  11 ; finit à la rue Mouffetard, nos 233 et 235. Les numéros continuent la série de la place de la Collégiale. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 39 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Ouverte en 1770, elle prit d’abord le nom de Petite rue Saint-Martin, parce qu’elle conduisait à l’église ainsi appelée, qui était située dans le cloître Saint-Marcel. En 1806, on lui donna le nom de Pierre-Lombard, en mémoire de l’évêque de Paris, Pierre Lombard, surnommé le maître des sentences. Ce grand théologien mourut en 1164, et fut inhumé dans le chœur de l’église Saint-Marcel. — Une décision ministérielle du 8 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions du côté droit ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau.

Lombards (rue des).

Commence aux rues des Arcis, no  39, et Saint-Martin, no  1 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 70 et 72. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 54. Sa longueur est de 171 m. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Cette rue était complètement bâtie en 1250. En 1300, elle se nommait de la Buffeterie. C’était la rue de la Pourpointerie en 1612 et 1636. Elle tire sa dernière dénomination des usuriers lombards qui vinrent s’établir à Paris, à la fin du XIIe siècle, et dont une grande partie habita cette rue au commencement du XIVe. — Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, avait fixé la largeur de cette rue à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840, sa moindre largeur a été portée à 13 m. Les maisons nos 1, 3, 5 et 7 sont alignées. Les autres propriétés sont généralement soumises à un fort retranchement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

La maison du poids du Roi existait encore dans cette rue au XVIIe siècle. Jusqu’au règne de Louis VII, nos rois étaient demeurés seuls propriétaires de cet établissement et des privilèges qui y étaient attachés. Ils en cédèrent depuis la propriété qui, passant de main en main, fut définitivement acquise par le chapitre Notre-Dame. Le droit de visiter les poids et balances de tous les artisans appartint aussi au corps des épiciers. Le prévôt de Paris, en 1321, sur l’ordre qu’il en reçut du parlement, fit ajuster les poids à la Monnaie. Il fut fait trois étalons dont l’un fut remis aux épiciers, et les deux autres déposés à la Monnaie et au poids du roi. En 1484, ce droit leur fut conféré par de nouvelles ordonnances ; ils l’exerçaient à l’égard de toute espèce de marchands ; les orfèvres seuls relevaient directement de la Monnaie. Les épiciers étaient accompagnés, dans leurs visites, d’un juré-balancier nommé par le prévôt de Paris, sur leur présentation. Jusqu’en 1434, les poids dont on se servait n’étaient que des masses de pierre, façonnées et ajustées. Philippe-le-Long, par son règlement de 1321, avait formé le dessein d’établir en France une seule et même mesure. Pour les frais de cette réforme, il proposa un subside ; l’impôt ne put se lever, et l’ordonnance tomba dans l’oubli. Louis XI eut plus tard la même pensée ; la noblesse s’opposa ainsi que le clergé à cette améliorations