Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/418

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nouvellement construit, appartenant à la ville à l’encoignure du dit marché jusques à la boucherie dépendant du domaine, près et joignant le pont Saint-Michel. — Art. 2e. Voulons pareillement qu’il soit laissé un espace de cinq toises de l’alignement des maisons sises au dit marché et parallèles à la rivière pour le passage des voitures et la plus grande facilité du dégagement du dit marché, etc… Donné à Versailles, le 9e jour de septembre, l’an de grâce 1734, et de notre règne le 19e. Signé Louis. » — Ces lettres-patentes furent registrées au parlement le 11 septembre suivant. Le Marché-Neuf, qui n’est orné d’aucune constructions, a été tarifé au profit de la ville de Paris, à raison de 10 centimes par 4 m. superficiels, et en vertu de deux décisions ministérielles des 2 mars 1840 et 16 septembre 1842. La perception a commencé le 12 juin 1843, conformément à une ordonnance de police du 1er du même mois.

Marché-Neuf (quai du).

Commence à la rue du Marché-Neuf, nos 12 et 13 ; finit au pont Saint-Michel et à la rue de la Barillerie. Les numéros continuent la série de la rue du Marché-Neuf ; le dernier est 56. Sa longueur est de 138 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

On confondait encore avant le mois d’avril 1840, sous la seule dénomination de rue du Marché-Neuf, la voie publique ainsi désignée aujourd’hui et le quai lui servant de prolongement. L’emplacement qu’ils occupaient se nommait en 1210 de l’Orberie (de l’Herberie). On lui donna en 1568 le nom de rue du Marché-Neuf, parce qu’on forma à cette époque un marché que nous voyons sur le quai. — « 22 avril 1769. Louis, etc… Les maisons qui sont à la suite du pont Saint-Michel du côté du Marché-Neuf, seront démolies et supprimées, etc. Il sera aussi fait aux maisons ayant face sur le Marché-Neuf le retranchement nécessaire pour les mettre en ligne droite, depuis l’encoignure de la rue de la Barillerie jusqu’à l’église Saint-Germain-le-Vieil. » Ces lettres-patentes ne furent point exécutées. — « Au camp de Tilsit, le 7 juillet 1807. Napoléon, empereur des Français, roi d’Italie, etc. Sur le rapport de notre ministre de l’intérieur, nous avons décrété et décrétons ce qui suit : — Article 1er. Les maisons domaniales et autres qui couvrent le pont Saint-Michel, etc., ainsi que celles en retour sur le Marché Neuf, seront démolies. — Art. 2. Les démolitions commenceront par les maisons qui couvrent le pont Saint-Michel, le 1er septembre prochain, et pour les autres désignées dans l’article ci-dessus, le 1er janvier 1808. Signé Napoléon. » Cette disposition a été réalisée immédiatement. — Une décision ministérielle du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé l’alignement du quai du Marché-Neuf. Les maisons de 52 à 56 devront avancer sur leurs vestiges actuels. Les autres propriétés sont généralement soumises à un fort retranchement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Marché-Neuf (rue du).

Commence à la rue de la Cité, nos 58 et 62 ; finit au quai du Marché-Neuf. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 64 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Son origine et son étymologie sont les mêmes que celles de l’article précédent. La partie qui prend naissance à la rue de la Cité, nommée autrefois en cet endroit du marché Palu, formait une impasse qui fut convertie en rue en 1558. Deux propriétés avaient été abattues au commencement de cette année pour opérer cet utile dégagement. — Une décision ministérielle à la date du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. Les maisons nos 2, 4 et 6 sont à l’alignement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Les maisons nos 4 et 6 ont été construites sur l’emplacement de l’église Saint-Germain-le-Vieux dont nous traçons ici l’origine. Cette église n’était dans le principe qu’une chapelle baptismale sous la dépendance de Notre-Dame. Elle portait le titre de Saint-Jean-Baptiste. L’histoire nous fournit des preuves de son existence dès la fin du IXe siècle. Il est certain aussi qu’elle servit d’asile aux religieux de Saint-Germain-des-Prés à l’époque où les incursions des Normands obligèrent ces moines à mettre à l’abri, dans l’île de la Cité, le corps de leur patron. En reconnaissance de l’hospitalité qu’ils reçurent dans cet oratoire, ces religieux laissèrent aux prêtres qui le desservaient un bras de saint Germain. L’explication du titre de cet oratoire est difficile à donner. Dès le XIIe siècle, on trouve des actes qui en font mention sous le nom de Saint-Germain-le-Vieux, Sanctus-Germanus-Vetus, mais il n’en est aucun qui indique la cause de ce surnom. Parmi les diverses opinions émises à ce sujet, nous avons fait choix de celle de Jaillot, que nous trouvons au moins vraisemblable. « C’était une tradition reçue, dit ce savant, que saint Germain, évêque de Paris, s’y était retiré au VIe siècle. C’en était assez pour considérer cette chapelle comme la plus ancienne, comme antérieure aux deux églises connues sous le même nom, et pour lui donner le surnom de Vieux, qui d’ailleurs était nécessaire pour la distinguer de Saint-Germain-le-Neuf. » En 1368, l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés céda à l’Université les droits qu’elle possédait sur cette petite église, et depuis cette époque, le recteur nommait seul à sa cure ; l’église fut agrandie en 1458. Le portail et le clocher ne dataient que de 1560. Supprimée en 1790, l’église Saint-Germain-le-Vieux, qui contenait en superficie 563 m. 67 c. en y comprenant la maison curiale et la propriété sur la rue de la Calandre, servant à la communauté des prêtres, fut vendue le 12 fructidor an IV.

Marcoul (rue Saint-).

Commence à la rue Bailly, no  3 2 et 4 ; finit à la rue Royale, nos 5 et 7. Le dernier impair est 5 ; le dernier