Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/449

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Les fenêtres en ogives, ouvertes-sur la nef principale, et qui sont coupées de meneaux entrelacés en lignes ondulées, étaient autrefois ornées de vitraux exécutés par Pinaigrier et Parray. D’autres vitraux, représentant l’histoire de Suzanne, étaient dus à Jean Nogase ; mais vers le milieu du siècle dernier, le chapitre eut la maladresse de les remplacer en grande partie par des vitres blanches. Parmi les fragments qui restent, on remarque une vitrière mutilée dans la chapelle de saint Vincent de Paul ; elle représente l’ensevelissement de Jésus-Christ. Les figures sont d’une noble et belle expression.

Vers la même époque, les frères Slodtz ont décoré le chœur, et construit la chaire. Les travaux ne manquent pas de goût, mais il est à regretter que pour revêtir de stuc les colonnes, il ait fallu briser leurs moulures.

En 1742, le chapitre fit percer le mur de la nef et élever la chapelle de la communion, qui communique avec l’église par deux ogives transformées en plein cintre. Sur les quatre faces de la croisée, on éleva quatre autels dédiés à saint Pierre, à la Sainte-Vierge, à saint Charles et à saint Merri. Ces autels sont surmontés de frontons grecs qui reposent sur des colonnes de marbre ; enfin, à l’entrée du chœur, on admire deux tableaux de Carle Vanloo, représentant, le premier, la Vierge et l’Enfant-Jésus ; le second, saint Charles Borromée, archevêque de Milan.

L’église saint Merri, qui portait le nom de Temple du Commerce en 1793, est aujourd’hui la paroisse du 7e arrondissement.

Merri (rue du Cloître-Saint-).

Commence à la rue du Renard, nos 3 et 5 ; finit à la rue Saint-Martin, nos 4 et 6. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 132 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Le cloitre Saint-Merri comprenait autrefois dans son périmètre, les rues Brisemiche et Taillepain. Du côte de la rue Saint-Martin on voyait une porte ou barrière qui avait fait donner à cet endroit le nom de la Barre Saint-Merri. Cette dénomination venait sans doute de la juridiction temporelle que les chanoines de Saint-Merri y faisaient exercer. Les prisons du chapitre étaient situées en cet endroit ; on y tenait également les assemblées capitulaires. La partie de cet emplacement qui avoisine la rue Saint-Merri se nommait rue des Consuls. La maison affectée à la juridiction consulaire y était située, à l’angle de la rue de la Verrerie ; nous en parlerons dans le cours de cet article. — Une décision ministérielle du 13 vendémiaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En 1837, la partie qui débouche dans la rue Saint-Martin fut prolongée jusqu’à celle du Renard. Un traité passé entre l’administration et le sieur Guelle, propriétaire, a facilité cette amélioration. — Une ordonnance royale du 13 juin 1839, a fixé à 12 m. de largeur la partie comprise entre les rues Saint-Martin et du Renard. Le surplus, qui prend naissance à la rue de la Verrerie, doit former une place pour dégager le chevet de l’église Saint-Merri, et sa largeur est fixée à 14 m. Les constructions du côté droit de cette partie sont alignées. Celles du côté opposé sont soumises à un retranchement qui varie de 9 m. 50 c. à 10 m. 50 c. À l’égard du percement exécuté en 1837, les maisons riveraines sont alignées. Enfin, pour l’ancienne partie débouchant dans la rue Saint-Martin, les constructions du côté des numéros impairs ne sont pas soumises à retranchement. Celles du côté opposé devront reculer de 4 m. 50 c. à 8 m. 80 c. — Conduite d’eau du côté de la rue de la Verrerie. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Ainsi que nous l’avons dit plus haut, la maison des consuls était située dans le cloître Saint-Merri. La première juridiction des consuls en France fut établie à Toulouse, par édit du mois de juillet 1549. La ville de Paris n’obtint cet avantage qu’en 1563. Cette justice connaissait de toutes les causes ou procès concernant le commerce et le fait de marchandise. Les appels étaient portés en parlement. La juridiction consulaire fut toujours exercée par cinq marchands ; le premier se nommait juge et les autres consuls. Ces fonctions étaient électives et les magistrats renouvelés tous les ans, le 28 janvier. Le juge devait avoir quarante ans, et les consuls vingt-sept.

Merri (rue Neuve-Saint-).

Commence aux rues Barre-du-Bec, no  29, et Sainte-Avoie, no  1 ; finit à la rue Saint-Martin, nos 26 et 28. Le dernier impair est 55 ; le dernier pair, 52. Sa longueur est de 231 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Elle était déjà bâtie en 1210, peu de temps après la nouvelle enceinte dont Philippe-Auguste avait ordonné la construction. On donna à cette voie publique la qualification de Neuve, non seulement parce qu’elle était nouvellement bâtie, mais encore pour la distinguer de la rue de la Verrerie qu’on appelait rue Saint-Merri dans sa partie occidentale. Par un arrêt du conseil du 7 janvier 1677, le roi ordonna l’élargissement de la rue Neuve-Saint-Merri, dans la partie comprise entre celles du Renard et Saint-Martin. — Une décision ministérielle du 3 prairial an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. Cette largeur a été portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 28 février 1837. Propriétés de 1 à 15, retranchement 2 m. 50 c. à 3 m. 40 c. ; 19, alignée ; de 21 à 31, ret. 2 m. 60 c. à 3 m. ; encoignure droite de la rue Brisemiche et maison no  37, alignées ; de 39 à 43, ret. 3 m. 40 c. à 3 m. 80 c. ; 45, ret. réduit 2 m. 70 c. ; 47, alignée ; 49, ret. réduit 1 m. 50 c. ; 51, ret. réduit 1 m. 20 c. ; 53, ret. réduit 70 c. ; 55, redress. ; de 2 à 40, ret. 1 m. 70 c. à 2 m. 20 c. ; de 42 à 46, ret. 2 m. à 3 m. 20 c. ; de 48 à la fin, ret. 3 m. 20 c. à