Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/92

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béni le 10 juin 1664, lui fit donner le nom de rue du Cimetière-Saint-Sulpice. Ce ne fut qu’en 1697 qu’elle prit le nom de rue des Aveugles. Vers le milieu du XVIIIe siècle, elle se prolongeait jusqu’à la rue des Canettes ; mais à cette époque, M. Lau, curé de Saint-Sulpice, fit abattre quelques maisons pour construire en cet endroit une petite place qui fait maintenant partie de la place Saint-Sulpice.

La rue du Petit-Bourbon a pris vraisemblablement son nom de Louis de Bourbon, duc de Montpensier. Son hôtel occupait l’espace renfermé entre les rues de Tournon et Garancière. — Sauval dit que la duchesse de Montpensier y demeurait en 1588. Lorsqu’elle reçut la nouvelle de la mort des Guise, tués à Blois les 23 et 24 décembre de la même année, elle parcourut la ville en ameutant la populace contre Henri III. En apprenant l’assassinat de ce roi, cette duchesse embrassa avec transport le messager. — « Ah ! mon ami, s’écria-t-elle ; mais est-il bien vrai au moins ? ce méchant, ce perfide ce tyran est bien mort ! Dieu que vous me faites aise ! Je ne suis marrie que d’une chose, c’est qu’il n’ait sçu avant de mourir que c’est moi qui l’ait fait faire. »

Dans un acte de 1779 relatif à l’hôtel de Condé, il est parlé de la rue du Petit-Bourbon, autrefois ruelle de Saint-Sulpice. En 1792, elle prit la même dénomination que la rue du Petit-Lion, dont elle forme le prolongement. En 1793, on la désigna sous le nom de rue du 31 Mai, pour rappeler la chute des Girondins. En 1815, elle reprit son premier nom de rue du Petit-Bourbon. — « Nous, conseiller d’État, préfet : vu la pétition du 17 septembre dernier, par laquelle les propriétaires des maisons de la rue des Aveugles demandent la suppression de la dénomination de cette rue, etc., arrêtons ce qui suit : — Article 1er. La dénomination de la rue des Aveugles est supprimée, et celle de la rue du Petit-Bourbon sera prolongée jusqu’à la place Saint-Sulpice. Paris, le 19 octobre 1816, signé Chabrol. » — Une décision ministérielle, du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons portant les numéros impairs et celles qui sont situées sur le côté opposé, entre la rue Mabillon et la place Saint-Sulpice, sont alignées ; le surplus est soumis à un retranchement considérable. — Égout entre les rues de Seine et Mabillon. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourbon-le-Château (rue de).

Commence à la rue de Buci, nos 32 et 34 ; finit à la rue de l’Échaudé, nos 15 et 17. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 37 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Elle doit ce nom au cardinal de Bourbon, abbé de Saint-Germain-des-Prés, qui fit bâtir en 1586 le palais abbatial. Sur un plan de 1652, cette rue est nommée rue Bourbon-le-Château. De 1793 à 1806, elle a porté le nom de rue de la Chaumière. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En 1806, elle reçut la dénomination de rue de l’Abbaye. Elle a repris son premier nom en 1814. — Une ordonnance royale, à la date du 29 mars 1827, a porté la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — La maison no  2 est alignée. — Conduite d’eau.


Bourbon-Villeneuve (rue de).

Commence à la rue des Petits-Carreaux, nos 42 et 44 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 383 et 387. Le dernier impair est 65 ; le dernier pair, 60. Sa longueur est de 387 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Cette rue portait anciennement le nom de Saint-Côme du milieu des Fossés ; au commencement du XVIIe siècle, celui de Bourbon, en l’honneur de Jeanne de Bourbon, abbesse de Fontevrault ; elle prit ensuite la dénomination de Bourbon-Villeneuve, parce qu’elle se trouve dans le quartier dit autrefois la Ville-Neuve. En 1793, on lui donna le nom de rue Neuve-Égalité ; en 1807, on la désigna sous la dénomination d’Aboukir, en mémoire du célèbre combat livré le 19 juillet 1799. — Un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 rendit à cette voie publique sa dénomination de Bourbon-Villeneuve. En 1830 on effaça le mot Bourbon ; il a été rétabli en 1837. — Une décision ministérielle, à la date du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette dimension est portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826. Les maisons nos 43, 63 et 65 sont alignées ; les autres constructions de ce côté sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 30 c. à 1 m. 60 c. Les maisons du côté des numéros pairs devront éprouver un reculement de 1 m. à 1 m. 40 c. — Égout entre les rues Saint-Philippe et Saint-Denis. — Conduite d’eau dans une grande partie. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourdaloue (rue).

Commence à la rue Ollivier, no  6 bis ; finit à la rue Saint-Lazare, no  1. Le dernier impair est 7 ; pas de numéro pair. Ce côté est bordé par l’église Notre-Dame-de-Lorette. Sa longueur est de 74 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Ouverte en vertu de l’ordonnance royale du 21 juillet 1824, relative aux abords de l’église Notre-Dame-de-Lorette, cette rue porte le nom du célèbre Bourdaloue (Louis), jésuite, né à Bourges en 1632, mort le 13 mai 1704. On appela Bourdaloue le roi des prédicateurs et le prédicateur des rois. — Cette voie publique est entièrement exécutée sur une largeur de 10 m. Portion d’égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).