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TABLE DE LA PRÉFACE DE 1869

Les deux premiers volumes, trop favorables au moyen âge, montrèrent pourtant l’impuissance de l’Église, qui, vers l’an 1000, n’aboutit qu’au chaos, et avant 1300 est primée par le Roi, l’État, les jurisconsultes 
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L’Histoire, comme évocation et Résurrection. L’art vivant pour refaire les dieux morts, avant leur jugement. D’une larme je refis le gothique (1833). 
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Avant le troisième volume, pendant quatre ans (1833-1837) je m’étendis, m’humanisai, par Luther et par Grimm, la poésie du droit primitif. 
Le sens humain fit ma force et ma paix, mon insouciance des critiques, de la petite guerre des doctrinaires, des catholiques. 
Mon troisième volume (en 1837) fonda l’histoire sérieusement sur les actes et les manuscrits. 
L’Histoire domina la chronique, établit ce que les contemporains ne voyaient nullement au quatorzième siècle, comment la révolution économique (l’avènement de l’or, etc.) amène la révolution militaire, qui à son tour amène la révolution politique (1360-1400). 
L’emportement violent du Résurrectionisme dans le Charles VI. Excès de cette méthode. 
L’avènement du Saint-Esprit, patron des confréries, des communes, successeur du dieu légendaire, de Jésus. 
L’apparition de Jacques au quatorzième siècle, qui au quinzième se transfigure en Jeanne. 
Lucidité critique que j’ai gardée dans la sublime histoire de Jeanne. 
La méthode historique n’est nullement l’art littéraire. Celui-ci veut l’effet et cherche le miracle. L’histoire, tout au contraire, explique, supprime le miracle, montre que le sublime n’est rien que la nature. 
Huit années de travail donnèrent surtout l’histoire des communes du Nord, des Flandres, etc. On essaya de refaire, non seulement leurs luttes et leurs guerres, mais le droit, l’industrie, le génie spécial de chaque ville. 
Après le Louis XI, j’ajournai les trois derniers siècles du gouvernement monarchique ; je me créai un phare, une lumière ; j’écrivis la Révolution (en huit années, 1845-1853) 
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