du signe primitif ◌̱̣ composé du trait du pataḥ et du point du ḥolem. Ce symbole exprime assez heureusement le son o̦, intermédiaire entre a̦ et ọ[1].
Quant à son origine, la voyelle ◌ָ provient tantôt d’une voyelle primitive u, et alors elle est brève, tantôt d’une voyelle primitive a, et alors elle est moyenne[2]. Dans ce dernier cas on peut l’écrire conventionnellement ◌ָֽ pour indiquer qu’elle est moyenne, et la transcrire å pour indiquer qu’elle provient d’un a primitif. Le signe ◌ָ exprime un timbre unique o̦, malgré sa double origine, exactement comme le signe ◌ֶ, malgré sa double origine, exprime le timbre unique e̦. Il est invraisemblable que le système graphique de Tibériade, qui pousse la précision jusqu’à distinguer deux nuances de la voyelle e et deux nuances de la voyelle o, ait exprimé par un signe unique deux voyelles telles que o et a. Il semble téméraire d’accuser les Naqdanim d’erreur sur un point aussi important. — Plusieurs phénomènes phonétiques de détail montrent que le å sonnait réellement o̦ dans la bouche des Naqdanim. Ainsi, dans le cas du dagesh euphonique (§ 18 i), p. ex. לְכָה־נָּ֫א leḵånnå, le premier å en cette position (syllabe aiguë atone) a dû avoir la nuance ouverte o̦. Une nuance fermée, telle que ạ, est aussi peu naturelle en cette position que les voyelles fermées ẹ, ọ. Si l’on dit לְכָה־נָּא, comme on dit נַכֶּה־בּוֹ, et comme on dit מַה־זֶּה, c’est que le ◌ָ est une voyelle de nuance ouverte (o̦) comme ◌ֶ e̦ et ◌ַ a̦ (cf. § 18 i). Voir encore la loi d’harmonisation du type אֶחָד (§ 29 f). D’autres indices révélateurs seront signalés dans la Phonétique et dans la Morphologie (§§ 6 l 1 ; 7 b N ; 9 e 2 ; 32 c ; 88 B g ; C f).
k L’altération de a primitif en o̦ a un parallèle en araméen occidental, et donc dans la même région que l’hébreu. En araméen occidental ā primitif est devenu ō̦ (écrit ◌ָ en araméen biblique, ◌ܳ [originairement ὂ μικρόν] en syriaque occidental)[3]. L’altération de a
- ↑ Comparer les trois voyelles ◌ִ ◌ֵ ◌ֶ de la classe i avec un, deux, trois points.
- ↑ Ainsi כָּל־ « totalité de » de *kul, כֹּל (rac. כלל) = ko̦l ; mais כָּל « il a mesuré » (Is 40, 12 †) = kål (rac. כיל ou כול).
- ↑ Ainsi le primitif *lā « non » devient lā (= lō̦) : aram. bibl. לָא, syr. ܠܳܐ (au contraire en héb. lọ̄ לֹא).