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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/301

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quart livre, t. ii, p. 415-425

(XXXVI, 8) que Lucullus donna son nom à un marbre de l’île de Milo qu’il introduisit le premier à Rome.

L. 18 : Pourceau Minerue enſeignant. Dans le passage grec enseignant est sous-entendu.

Page 417, l. 16 : Rue pauee d’Andoullles. Ancien nom de la rue Pavée (Saint André des Arcs) jusqu’en 1676. Voyez Paris sous Philippe Auguste, p. 325.

Page 419, l. 4 : Par l’eſtoille Pouſſiniere. « Il jure par l’étoile poussinière, ou la constellation des Pléiades, sans doute parce que le lever de cette constellation passait chez les anciens pour exciter les vents et les tempêtes. » (Éloi Johanneau)

L. 24 : Le vent de la chemiſe. Voyez ci-dessus, p. 135, note sur la l. 13 de la p. 146.*

* Eſuenté des ventz du trou de bize, de chemiſe. Le passage suivant servira à éclaicir la première de ces locutions :

A tout heure, ſoit froit ou chault,
Il fault ſouffler au trou de biſe.

(Poéſies françoiſes des XVe & XVIe ſiècles, t. III, p. 169 : Les Secreti & Loix de Mariage)

Quant au vent « de chemise, » il est ainsi défini dans la Légende de Pierre Faifeu (ch. XLIX) :

Or la couſtume a la femme ſouuent
A ſon mary faire boyre ſon vent,
Que gaudiſſeurs, ſans en faire aultre miſe,
Nomment & dyent le vent de la chemiſe.

On lui attribuait une grande influence sur la prospérité du ménage :

Ainſi vng vent de la chemiſe
Fera tout ceſt appoinctement.

(Coquillart, Droits nouveaux, t. I, p. 81, Bibl. elzév.)

Pluſieurs niaiz ſi ont ſans doubte
Ainſi du vent de la chemiſe.

(Coquillart, Monologue des Perruques, t. II, p. 284)

Bien le ſçaura patheliner,
Car elle eſt duycte luy donner
Affin de fournir à la miſe
Par foys du vent de la chemiſe.

(Poéſies françoiſes des XVe & XVIe ſiècles, t. II, p. 12 : Sermon des Maulx de mariage)

… Pour finable remiſe,
On vous donra du vent de la chemiſe.

(Poéſies françoiſes des XVe & XVIe ſiècles, t. III, p. 135 : Ny trop toſt ny trop tard marié)

Du Fail (t. II, p. 249) parle assez longuement, mais en termes peu intelligibles de « ce terrible & exorbitant vent de la chemiſe, duquel vous autres mariez faictes tant de cas. »

Page 421, l. dernière : Sonnet. « Ie n’y eus eſté longuement, que la bonne perſonne ne delaſchaſt vn gros pet de menage, Froiſſart diroit, deſcliquaſt vne dondaine, & les aſſettees, vn ſonnet. » (Du Fail, t. II, p. 99)

Page 422, l. 13 : Rien n’eſt beat de toutes parts.

... Nihil est ab omni
Parte beatum.

(Horace, Odes, II, 16, v. 27)

L. 15 : Aiſes comme peres. Voyez ci-dessus, p. 284, note sur la l. 17 de la p. 356.*

* Guaillard comme vn pere. Nous trouvons plus loin, p. 422 : Aiſes comme peres ; et dans ce dernier passage il s’agit du bon temps que se donnent les moines. C’est ici, selon nous, une locution analogue, mais employée ironiquement : « Tu seras pendu ou brûlé, gai comme un moine. » Selon Le Duchat « gaillard comme vn pere » est un équivalent de :

...Cent fois plus gay que Perot.

(Coquillart, Monologue des perruques)
ou de « guay comme Perot. » (Henri Eſtienne, Apologie pour Hérodote, c. XVI, t. I, p. 330) ; et ces diverses locutions signifient toutes : « gay comme papeguay, » c’est-à-dire « comme un perroquet, » expression employée plus loin, p. 501, par Panurge. Quant à Burgaud des Marets, s’emparant d’une opinion abandonnée par Le Duchat, il explique la phrase qui nous occupe par : « Hardiment brûlé comme un hérétique, » en prenant gaillard dans le sens adverbial et en expliquant comme un père par « comme un patarin ou hérétique, ainsi nommé du Pater. » « Personne ne croira, dit-il gravement, que les perroquets ou les, pinsons, pas plus que
les gens, soient gais quand on les brûle. » Certes, mais il est bien clair que frère Jean ne parle pas sérieusement.

Page 424, l. dernière : Par l’ordonnance des Medicins. Voyez ci-dessus, p. 278, note sur la l. 17 de la p. 334.*

* A la gueule d’vn four chauld. Quolibet populaire, que Rabelais n’a pas inventé et dont on trouve des équivalents :

Comme elle fiert & tambure !
Que ne ſont ſes deux poings de beurre,
Droict au meilleu d’vng four bien chault !

(Farce des cinq Sens. Anc. Théât. Fran. t. III, p. 311.)

Page 425, l. 1 : L’iſle des Papefigues. La Fontaine a imité ce chapitre et les deux suivants dans son Diable de Papefiguière.

L. 15 : Luy feiſt la figue.

Firent la figue au portrait du ſaint Pere.

L. 24 : Iadis vſa enuers les Milanois. Voyez Albert