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Dans un cas de disette, cet amidon fourniroit une nourriture très-saine ; les bulbes doivent être recueillies avant la fleuraison.

Si on enlève de terre l’oignon, au moment où il va se développer, & qu’on le place à sec sur une cheminée, il fleurit sans autre secours.


COLIQUE. On donne, en général, le nom de colique, à toutes les douleurs, plus ou moins vives, qu’on éprouve dans le bas ventre.

Le mot colique vient d’un des intestins nommé colon, que l’on croyoit être le siège de toutes les coliques.

On distingue plusieurs espèces de coliques, en raison des causes qui les font naître, & des différentes parties du bas ventre, dans lesquelles les coliques sont fixées.

Comme on a donné le nom impropre de colique, à toutes les douleurs vives qui se font ressentir dans le bas ventre, nous allons donner un tableau de toutes ces maladies nommées coliques, avec un renvoi aux articles qui traitent de ces maladies, & nous ne parlerons, dans celui-ci, que des coliques proprement dites.

1°. Coliques de bas ventre, ou inflammation de bas ventre. (Voyez Ventre)

2°. Coliques véroliques, scorbutiques & hystériques. (Voyez Scorbut, Vapeurs, Vérole)

3°. Colique, dite trousse galant. (Voyez Cholera morbus)

4°. Colique d’indigestion, (Voyez Indigestion).

5°. Colique néphrétique. (Voyez Rein)

6°. Colique d’estomac. (Voyez Estomac)

7°. Colique vermineuse. (Voyez Vers)

Nous allons traiter maintenant, dans cet article, des coliques suivantes :

1°. Colique, dite de miséréré.

2°. Colique dite volvulus, ou passion iliaque.

3°. Colique bilieuse.

4°. Colique venteuse & stercoreuse.

5°. Colique métallique, convulsive, nerveuse, de poitou, des peintres & des plombiers.

I. Colique de miséréré. La colique de miséréré, & le volvulus ou passion iliaque, sont le produit des inflammations du bas ventre. Ces deux maladies diffèrent spécialement de l’inflammation du bas ventre, en ce que, dans cette dernière, tout le canal intestinal est enflammé, tandis que, dans la colique de miséréré, & dans le volvulus, quelques intestins seulement sont enflammés. Voyez, comme nous l’avons indiqué, le mot Ventre, où il est traité de l’inflammation générale des intestins.

La colique de miséréré se fait connoître par les signes suivans, qui ont leur siège dans un des intestins, nommé jejunum. Le malade éprouve les douleurs les plus aiguës dans une portion du bas ventre : ces douleurs sont suivies de vomissemens énormes & continuels, de fièvre dévorante, de renfoncement du ventre, & d’une constipation opiniâtre. Si le mal persévère, les forces sont anéanties, le pouls se concentre, les syncopes se pressent, & le malade expire.

L’ouverture des cadavres a démontré que la colique de miséréré est l’inflammation violente de l’intestin nommé jejunum ; or, toutes les