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tons qu’auparavant, à cause de la soustraction des supérieurs, les premiers qui se rencontrent sur son passage sont plus nourris, ont plus d’activité & poussent plus rapidement.

À côté des boutons, on en voit souvent d’autres qui les avoisinent & qui les touchent. La nature a ménagé ceux-ci dans la crainte de la perte du bouton principal, & pour le suppléer. L’oranger, le mûrier, &c. sont dans ce cas ; mais si ces boutons secondaires viennent à pousser, ainsi que le bouton du milieu, voilà l’origine de la plus grande partie de ces branches chiffonnes, qui affament & épuisent un arbre.

Bouton, Médecine, Voyez Cutanées. (maladies)

Bouton de feu, ou cautère actuel. Instrument de fer, recourbé par le bout, arrondi en manière de bouton pointu. Après l’avoir fait rougir au feu, les maréchaux l’appliquent sur les boutons de farcin, quelquefois pour détourner des humeurs ; & les chirurgiens en font également usage pour brûler les os, consumer les exostoses, les caries, &c.


BOUTONNER. Signification qu’il ne faut pas confondre avec bourgeonner. Un arbre boutonne, lorsque la séve excitée par la chaleur du printems commence à monter ; alors elle fait enfler le germe contenu dans le bouton, les écailles qui le recouvrent s’élargissent, se séparent les unes des autres, le bouton s’épanouit, il est prêt à s’élancer, & dès qu’il présente de la verdure & qu’il pousse, il prend le nom de bourgeon. Ce bourgeon est appelle branche à sa seconde année.


BOUTURE. Ce mot pris dans sa généralité, signifie toute partie d’un arbre ou d’une plante que l’on sépare du corps, que l’on confie à la terre avec des précautions analogues au sujet, qui y prend racine & forme un nouvel individu.

La bouture diffère de la marcotte, (voyez ce mot) en ce que celle-ci tient à l’arbre, jusqu’à ce qu’elle ait poussé assez de racines, pour qu’elle en soit par la suite séparée sans danger, tandis que la bouture en est complettement séparée, & mise en terre comme un être isolé.

On a vu au mot Bouton, qu’il y en avoit de différentes espèces, mais les plus utiles dans les boutures sont ceux qui percent directement de l’écorce, sans le secours d’une feuille. Ces boutons, ou mamelons, sont répandus sur toute la surface des branches & des racines, & c’est eux qui jouent le grand rôle dans la reprise de la bouture. Les boutons à bois & à fruit périssent presque toujours ; cependant ceux qui sont distribués sur la partie de la branche qui n’est pas dans la terre, contribuent beaucoup à la reprise de la bouture ; ils attirent la séve au sommet de la branche, ils poussent des feuilles, & ces feuilles aident à la séve à descendre à la base de la bouture ; pour y fournir la nourriture aux mamelons, & leur faire pousser des racines.

Pour qu’une bouture reprenne, il faut absolument qu’il se forme un bourrelet. (Voyez ce mot) Le bourrelet ne seroit-il pas le sim-