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& que l’épiderme, un feuillet ou un réseau cellulaire avec du parenchyme disséminé dans les mailles, forment toute l’écorce. Les plantes qui ne vivent qu’une année, qui ne sont pas destinées à affronter les rigueurs des frimats, la vicissitude des saisons, l’intempérie de l’atmosphère, ne sont pas vêtues aussi chaudement que les autres ; comme elles n’ont point de fibres ligneuses, elles n’ont qu’un épiderme. J’avoue cependant que quelques observations que j’ai faites sur l’écorce des plantes herbacées, me porteroient à croire que l’épiderme n’existe pas seul, qu’au moins l’enveloppe cellulaire tient lieu des couches corticales ; mais elles ne sont pas en assez grand nombre pour oser décider.

Voyez au mot Corolle l’anatomie de l’écorce des corolles des plantes, & au mot Feuille, celle de l’écorce des feuilles.

Section V.

De l’Écorce considérée économiquement.

L’industrie humaine qui fait tout tourner à son profit, & qui, à chaque instant, démontre la magnificence du grand Auteur de tout, en convertissant à son usage presque tout ce qui est sorti de ses mains, a bientôt reconnu que les fibres corticales, par leur force naturelle & leur flexibilité, leur odeur ou leur saveur, pourroient lui être de quelqu’utilité. Elle a fait des tissus non moins commodes que brillans des fibres corticales du lin & du chanvre, & même du spart. L’écorce de tilleul se convertit en corde ; & tandis que l’asiatique emploie les fibres soyeuses de quelques plantes, pour en faire des toiles aussi fines que le coton, aussi belles que la soie, l’américain sauvage creuse & nettoie l’écorce des arbres antiques, qui l’ont couvert de leur ombre, pour en former ses pirogues, dans lesquelles il doit affronter les rivières les plus rapides. La médecine a su encore découvrir, dans plusieurs écorces, du soulagement à nos douleurs, & des remèdes à nos maux : telle est entr’autres celle du quinquina. M. M.


ÉCORCER LE BOIS. (Voyez les expériences proposées au mot Aubier.)


ÉCORCHURE, EXCORIATION. Médecine Vétérinaire. Nous donnons en général le nom d’écorchure ou d’excoriation à une plaie qui n’a point de profondeur, & qui ne s’étend qu’en longueur & largeur.

Les Causes de l’écorchure sont très-nombreuses ; les coups portés obliquement, le froissement des corps durs & autres causes de cette espèce.

Traitement. Ces accidens, quoique légers, occasionnent de la douleur dans la partie : le beurre & tous les balsamiques doux, sont indiqués dans ces circonstances. Les brûlures superficielles, les vésicatoires sont de véritables écorchures. Les résolutifs anodins, tels que la décoction des fleurs de sureau, le cérat de Galien, font cesser la douleur qui accompagne les excoriations. Il arrive souvent que ceux qui tondent les moutons font des écorchures, il faut alors frotter la partie avec un mélange d’huile & de vin. Lorsque la queue du cheval se trouve écorchée par le frottement de la croupière, on doit l’envelopper d’un morceau de linge un peu fin, & laver de temps en