Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/81

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vu les choses qui paroissoient les plus contraires à notre santé, produire les changemens en mieux les plus marqués. Si cependant on n’avoit pas ce que le malade demande, sans le lui refuser positivement, on peut le tranquilliser en lui disant qu’on a été chercher ce qu’il désire ; il faut en un mot ne rien négliger pour lui procurer le repos & le distraire agréablement.

Nous ne devons pas passer sous silence les avantages que l’on retire de l’application des sangsues aux tempes, qui soulagent plutôt le malade que la saignée du bras ; c’est sans doute en raison de leur application sur une partie qui est plus près de l’organe affecté.

Lorsque la frénésie dépend d’une sensibilité extrême, ce que l’on reconnoît aux veilles opiniâtres, & à l’état des yeux qui sont fixes, il faut avoir recours aux narcotiques, pour détruire cet excès de sensibilité, & prévenir les foiblesses qui procureroient ces insomnies. L’opium, dans ce cas, est très-bien placé ; mais aussi il faut convenir que, par son effet échauffant in recessu, il peut beaucoup nuire : aussi ne doit-on le donner que dans un cas extrême. Il vaut mieux y suppléer par d’autres narcotiques moins énergiques, & toujours plus relatifs au tempérament du malade. Si, au contraire, le tempérament du malade fait juger que la frénésie changera en léthargie, on appliquera les vésicatoires, & on s’abstiendra des narcotiques. Les effets des vésicatoires sont très-nuisibles dans la frénésie où l’affection dominante est dans le cerveau, parce que ce dernier est celui des viscères, après les reins, qui se ressent le plus de l’impression des cantharides.

On fera prendre au malade des lavemens émolliens avant l’état de la maladie.

Lorsque l’inflammation que produit la frénésie, est complette, les émétiques & les purgatifs forts y sont dangereux ; & quand c’est la bile en turgescence, qui cause sympathiquement la frénésie, il n’y auroit point d’inconvénient à l’évacuer promptement ; mais, comme ce diagnostic est très-difficile, il est plus sûr de n’employer que l’huile d’amande douce. M. AME.


FRICHE. On appelle terrain en friche, celui qui n’est pas cultivé. (Voyez Défrichement, Labour, Terre).


FROMAGE. C’est la partie gélatineuse ou mucilagineuse du lait qu’on a fait cailler par art, afin d’en séparer la partie séreuse. (Voyez le mot Lait) On examinera dans cet article les parties qui le constituent : il suffit d’indiquer ici que le lait est composé de la substance buthireuse ou crème, de la partie caséeuse ou mucilagineuse, enfìn, de la sérosité ou petit lait. En général, on fabrique les fromages avec le lait de vache, de chèvre ou de brebis ; & chaque lait, en particulier, fournit des espèces recherchées suivant les pays. On appelle fromager ou fromagère la personne chargée de la fabrication du fromage, & fromagerie, le lieu où on le prépare. La fromagerie & tous les vaisseaux qui la meublent, doivent être tenus avec la propreté scrupuleuse, dont on a parlé au mot Beurre, &c dont il sera encore question