Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/330

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viron une toise de diamètre, & au milieu de laquelle on attache une brebis vivante, ayant une ou plusieurs sonnettes au col ; on plante ensuite des pieux, également éloignés entr’eux, pour former extérieurement une seconde enceinte, éloignée de la première d’environ deux pieds ; on laisse à cette enceinte une ouverture avec une porte, ouverte du côté gauche, qui permette au loup d’entrer seulement à droite : une fois que l’animal est entré entre les deux enceintes, il va toujours en avant, comptant pouvoir saisir la brebis, & quand il est parvenu à l’endroit par où il étoit entré, ne pouvant se retourner, les mouvemens qu’il fait pour aller en avant, font fermer la porte.


LOUP-GAROU. Homme que le peuple suppose être sorcier, & courir les rues & les champs, transformé en loup. Cette erreur est très-ancienne & très accréditée ; il n’est guère possible de remonter à la fable qui lui a donné lieu. Sur la fin du seizième siècle, plusieurs tribunaux ne la regardoient pas comme telle ; la Roche Flavia rapporte un arrêt du parlement de Franche-Comté, du 18 janvier 1574, qui condamne au feu Giles Garnier, lequel ayant renoncé à Dieu, & s’étant obligé par serment de ne plus servir que le diable, avoit été changé en loup-garou.

De pareilles extravagances ont mis plusieurs citoyens très-honnêtes dans le cas d’être maltraités par le peuple, & traduits en prison.


LOUPE. (Bot.) Excroissance végétale qui se forme sur la tige des arbres, & qui naît ordinairement dans les endroits endommagés par quelques blessures ; un accident oblitérant les vaisseaux, ils s’obstruent insensiblement, & il se forme quelquefois des dépôts vers l’écorce ; ces dépôts forcent les couches, soit corticales, soit ligneuses, qui les recouvrent, de se dilater, de se contourner & de prendre une forme arrondie & saillante. Insensiblement la sève & les autres humeurs s’y accumulent, y fermentent, & vicient nécessairement toutes les parties voisines ; aussi lorsque l’on coupe une de ces loupes, on trouve toujours les couches qui les forment d’une couleur brunâtre, qui annonce l’état de maladie où elles sont ; ces loupes acquièrent quelquefois une grosseur monstrueuse, comme on peut le remarquer sur quelques vieux arbres dans les forêts ; mais une observation assez constante que j’ai faite, c’est que ces loupes sont presque toujours vers la partie inférieure du tronc, ce qui indique assez que c’est plus à des accidens extérieurs qu’à des vices intérieurs qu’il faut attribuer la cause des loupes. Consultez les mots Excroissance, pour voir le moyen d’extirper ces loupes, & Bourlet, pour connoître la manière dont les couches ligneuses se dilatent & prennent une forme arrondie. M. M.

Loupe. Médecine rurale. Nom que l’on donne à une tumeur plus ou moins grosse, sans douleur, sans inflammation, & sans aucun changement de couleur à la peau.

Les loupes ont toujours été comprises dans la classe des tumeurs enkystées ; elles se fixent sur toutes les