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songe peu à l’avenir, & ne s’imagine pas que l’eau stagnante & putréfiée, soit capable de lui occasionner des maladies graves & sérieuses. (Voyez le mot Étang)

Il n’existe aucun endroit dans le royaume où l’on ne puisse trouver de l’eau à une certaine profondeur. Peu d’exceptions combattent cette assertion générale. Alors si la dépense qu’exige la construction d’un puits très-profond, est trop forte pour un seul particulier, c’est à la communauté des habitans à fournir les fonds nécessaires, en se cotisant tous au marc la livre de leurs impositions. Mais comme, dans le nombre, il est rare qu’il ne se trouve des privilégiés, des exempts, ceux-ci ne doivent pas moins y contribuer en raison de la valeur de leurs possessions. La première construction une fois faite, l’entretien est peu considérable. Si un projet si louable éprouve des oppositions, ce sera à coup sûr de la part des gros tenanciers. Il en sera ici comme du partage des communaux. (Voyez ce mot) ils se considèrent comme des êtres isolés qui ne vivent que pour eux, & ils ne font pas attention que, dans une épizootie, ils supportent les plus grosses pertes, pour avoir mal entendu leurs intérêts, & sur-tout pour n’avoir vu que le moment présent.


MARGUERITE. (Voyez Pâquerette)



MARJOLAINE COMMUNE. (Voy. Planche X, p. 400) Tournefort la place dans la troisième section de la quatrième classe destinée aux herbes à fleur d’une seule pièce en lèvres, & dont la supérieure est retroussée, & il l’appelle majorana vulgaris. Von-Linné la nomme origanum majorana, & la classe dans la didynamie gymnaspermie.

Fleur. B représente une fleur séparée. Elle est composée d’un tube cylindrique, évasé à son extrémité, partagé en deux lèvres, dont la supérieure est découpée en cœur, & l’inférieure divisée en trois parties presqu’égales, comme on le voit en C. Les quatre étamines, dont deux plus grandes & deux plus courtes, sont attachées vers la base du tube. Le pistil D occupe le centre. Toutes les parties de la fleur sont rassemblées dans le calice E. Chaque fleur est accompagnée à sa base d’une feuille florale F.

Fruit. G, composé de quatre semences cachées au fond du calice, & elles y restent jusqu’à leur maturité.

Feuilles. Petites, ovales, obtuses, très-entières, presqu’adhérentes aux branches, douces au toucher, blanchâtres.

Racine A. Menue & fibreuse.

Port. Tiges hautes de douze à dix-huit pouces, grêles, ligneuses, rameuses j souvent velues ; les fleurs naissent en épi au sommet, & les feuilles sont opposées.

Lieu ; le Languedoc, la Provence. Cultivée dans les jardins, fleurit pendant tout l’été.

Propriétés. Toute la plante a une odeur aromatique, agréable, une saveur âcre & amère. Son principal caractère est d’être céphalique. Les autres vertus qu’on lui attribue sont très-douteuses.

Usage. On fait sécher les feuilles, on les pulvérise & on les tamise ; enfin, on inspire cette poudre par le nez. Elle dissipe les humeurs muqueuses