cette absurdité a été copiée par d’autres écrivains ?
Les caisses offrent un grand avantage, celui de pouvoir tirer chaque pied sans briser un seul chevelu, & surtout sans endommager le pivot, objet essentiel pour tous les arbres, & principalement pour ceux qui doivent s’élever à une très-grande hauteur. Si les ormeaux sont les destructeurs des moissons & des autres arbres de leur voisinage, c’est parce que n’ayant plus de pivot, ils sont obligés de pousser de longues racines horizontales.
Lorsque l’on désire se procurer des arbres d’une belle venue d’une végétation vigoureuse, le sol de la pépinière demande à être défoncé à tranchée ouverte sur une profondeur de deux pieds. Quoique l’orme vienne dans presque toute espèce de terrain, il se plait peu dans les sols argileux & humides. Cette considération est essentielle pour le placement de la pépinière. On doit encore remarquer que les ormeaux sont destinés à former des avenues, des bosquets, à être plantés le long des chemins dans toute espèce de fond, ainsi leur éducation ne doit pas être soignée, par exemple, autant que celle des arbres fruitiers. Les pépi-niéristes dont le seul but est de vendre & d’avoir promptement de beaux arbres, fument beaucoup trop le sol de leurs pépinières, & le sujet, lors-qu’il sort de leurs mains, ne retrouvant jamais une terre semblable à la première, souffre pendant plusieurs années. D’ailleurs, pour ménager le terrain, ils les plantent trop près les uns des autres, ce qui oblige ces arbres à élancer leurs tiges, & leur grosseur n’est pas dans la suite proportionelle à leur hauteur. On s’apperçoit moins de cette défectuosité dans la pépinière, que lorsqu’on en a retiré l’arbre, & qu’il est planté à demeure.
On doit distinguer deux choses lors de la formation de la pépinière : ou les sujets sont destinés à former des ormilles, que l’on doit ensuite planter pour des cabinets de verdure, semblables à ceux plantés en charmilles, ou les sujets sont destinés à devenir de grands arbres. Dans le premier cas il est à peu près inutile d’établir des pépinières, il suffit d’espacer un peu plus les sillons des semis, & de semer clair chaque sillon. De cette manière les pieds peuvent rester deux ou trois, & même quatre ans en place, jusqu’à ce que le moment de la transplantation soit venu. Si on veut mettre en pépinière les semis, on espacera chaque sujet à un pied l’un de l’autre, & il deviendra plus fort. On peut, à la rigueur, planter à six pouces. Les sujets destinés à devenir de grands arbres, exigent entre eux un espace de trois pieds en tous sens.
III. De la transplantation. Il est inutile de répéter ici ce qui a déjà été dit sur ce sujet. (Consultez les mots Châtaignier, Mûrier, &c.) Plusieurs auteurs recommandent de couper la tête de l’ormeau lorsqu’on le replante. Cette opération est-elle indispensable ? je ne le crois pas, & j’ai la preuve du contraire. Si on a écourté, châtré, mutilé les racines à la manière des jardiniers, il est clair que la reprise de l’arbre sera longue, pénible, laborieuse, & que par conséquent la séve ne pourra pas monter assez à temps & en assez grande quantité pour nourrir la tête