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d’entonnoir, dont le fruit est composé de quatre semences renfermées dans le calice de la fleur. Il l’appelle pulmonaria italorum ad buglossum accedens.

Fleur A : d’une seule pièce, en forme d’entonnoir, bleue, découpée en cinq parties en forme de bassin.. On la voit en C ouverte dans toute sa largeur, afin d’y découvrir ses cinq étamines. Le calice C est à cinq côtes, en forme de prisme.

Fruit D : quatre semences presque rondes, obtuses, placées au fond du calice.

Feuilles : oblongues, larges terminées en pointes, traversées d’une nervure dans leur longueur, marquetées de taches blanches, pour l’ordinaire garnies d’un duvet en dessus & en-dessous, rudes au toucher.

Racine : rameuse, à fibres épaisses.

Port : Une ou plusieurs tiges qui s’élèvent environ d’un pied, anguleuses, velues. Les feuilles radicales ovales, en forme de cœur, s’étrécissent à leur base, couchées à terre ; les autres embrassent la tige. Les fleurs au haut des tiges sont plusieurs ensemble, & soutenues par de courts pédicules.

Lieu. Les bois ; la plante est annuelle, & elle fleurit.

Propriétés. La pulmonaire a un goût d’herbe un peu salée ; elle est gluante, pectorale, vulnéraire, astringente. On l’emploie comme la Buglosse. (Consultez ce mot)


PULMONIE. (Voyez Phtisie)


PULSATILLE, COQUELOURDE, FLEUR DU VENT, PASSE-FLEUR. À l’article anémone il y a un renvoi pour le mot coquelourde qui a été pourtant omis ; nous allons, y suppléer par celui-ci.

L’anémone & la pulsatille forment deux genres distincts, selon Tournefort qui les range dans la 7e section de la & classe, c’est-à-dire, des plantes qui ont les fleurs en rose, & dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs semences ramassées en forme de tête. La différence essentielle que cet illustre botaniste établit entre ces deux genres, est que les anémones ont leurs semences enveloppées d’une matière lanugineuse, & que celles des pulsatilles sont nues, mais surmontées d’un filet ou arête plumeuse.

Linné n’ayant point égard à cette différence admise par tous les botanistes qui l’ont précédé, a réuni les pulsatilles avec les anémones sous ce dernier genre, qu’il classe dans la polyandrie polygamie. Ce Savant a dit que la nature n’avouoit pas une telle division par les semences ; cependant elle est bien sensible & tranchante entre l’anémone commune & la pulsatille ordinaire, pour ne citer que des espèces connues de tout le monde. Tournefort désigne la pulsatille par cette phrase de C. Bauhin, pulsatilla folio crassiore & majore, flore. Linné la nomme anemone pulsatilla. Voici son signalement.

Fleur : rosacée & sans calice fournie de six grands pétales oblongs& droits ou ouverts, velus en dehors seulement, colorés en pourpre, ou violet, ou pâles selon les variétés, car il en est beaucoup. Plusieurs étamines à sommets jaunes.

Fruit. Le pistil s’arrondit en forme de tête, est chargé de semences un peu oblongues, portant leur style alongé comme une queue barbue.