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C’est par le secours de ces nouveaux bourgeons que le jardinier habile rajeunit un arbre, & que l’arbre perdant sa forme hideuse, permet à ses jeunes branches de se prêter à la disposition qu’exige un palissage sagement conduit ; enfin ces bourgeons remplacent les dernières vieilles branches que l’on supprime ensuite. Ce qu’on a le plus à redouter dans ces circonstances, c’est la multiplicité de ces bourgeons qui deviennent souvent, dans l’année, des gourmands trop forts pour se prêter à une douce direction. C’est au jardinier attentif à supprimer tous ceux qui lui seront inutiles & à commencer à leur donner la direction qui leur convient, à mesure qu’il les palisse, & il doit les palisser souvent.

Ce qui vient d’être dit d’un vieux arbre en espalier, s’applique également à un vieux arbre disposé en buisson, (consultez ce mot) sur-tout si on n’a pas eu le soin de conduire, en taillant, chaque bourgeon de manière que la poussée des deux yeux du haut fasse la fourche. Ces fourches ménagées à six ou huit ou dix pouces les unes au dessus des autres, interrompent le canal perpendiculaire, parviennent à tenir lieu de l’inclinaison à l’angle de 45 degrés, & donnent l’évasement nécessaire pour que la partie supérieure de l’arbre forme bien le gobelet. Si on mesure alors le sommet de la dernière fourche, comparé à sa base, on trouvera que la ligne d’inclinaison s’éloigne de celle de 45 degrés ; mais si les fourches sont trop éloignées les unes des autres, la direction totale de la branche s’éloignera trop de celle de 45 degrés ; si les fourches sont trop peu multipliées, la sève montera avec trop de facilité au sommet des branches, & donnera trop de vigueur aux bourgeons aux dépens des parties intérieures.

Les gourmands offrent de belles ressources, si le jardinier sait en profiter, quand il s’agit de rajeunir un arbre. Un seul gourmand suffit souvent pour décider à abattre une branche vieille & qui languit ; l’amputation d’un certain nombre de branches, fait refluer dans les autres la sève qu’elles absorboient ; mais si ces autres sont supposées très-vieilles, elles ne peuvent plus recevoir que la quantité dont elles ont besoin & le reste sert à faire de nouveaux bourgeons ; c’est ainsi qu’on rajeunit réellement un arbre en le ramenant peu à peu par la taille sur le nouveau bois.


RAIFORT. (Voyez Rave)


RAIPONCE. (Voyez Mâche)


RAISIN, fruit de la vigne. J’ai pensé qu’il valoit mieux renvoyer cet article au mot vigne, afin de rassembler sous un même point tout ce qui en dépend.


RAISIN D’OURS. (Voyez Busserole)


RAISIN DE RENARD. (Voyez Planche XXXVI, (page 463) Tournefort le place dans la neuvième section de la cinquième classe, qui comprend les herbes à fleurs, de plusieurs pièces régulières & en forme de croix, dont le pistil devient un fruit mou, & il l’appelle