suite que ses arbres ne portent pas de fruit ; le jardinier s’excuse sur la saison, sur le sol qui ne convient pas à l’arbre ; enfin il raisonne comme il travaille, toujours à contre sens. C’est un raisonneur & un ignorant.
À l’article ébourgeonnement, j’ai rapporté le texte de M. l’abbé Roger de Schabol. Celui de M. de la Bretonnerie présente d’autres idées neuves, & il complettera cet article. Ce rapprochement fera plaisir à nos lecteurs. « L’ébourgeonnement ou taille d’été est aussi essentielle que la taille d’hiver. De son opération & de la saison de la faire qui sont aussi peu connues, dépend le succès ».
» 1°. Si vous ébourgeonnez avant que la grande furie de la pousse soit passée, vos arbres s’épuiseront à repousser une quantité prodigieuse de bourgeons qui vous obligeront de recommencer plusieurs fois le même ouvrage, déjà assez long par lui-même, ce qui n’arrive pas quand la sève est arrêtée. Il faut donc attendre, comme disent les gens de l’art, que l’arbre ait jeté tout son feu, & qu’il soit devenu sage[1].
» 2°. Si l’on supprime les bourgeons trop tôt, presque toutes les branches deviennent gourmandes, et il ne se forme que peu ou point de branches à fruit ; mais quand le bourgeon reste plus long-temps, en partageant la sève, il la modère & l’arrête ; il en résulte plus de branches foibles, qui sont celles qui donnent du fruit.
» 3. En supprimant les bourgeons avant que les arbres aient fini leur pousse, on augmente la sève de celles qui restent, & il arrive encore qu’elles poussent de nouveaux bourgeons de tous leurs yeux, même les plus bas[2], ce qui rend la taille d’hiver tellement difficile, qu’on ne sait plus, pour l’asseoir, où trouver un œil qui n’ait pas poussé ; il faut le chercher souvent jusqu’à une très-grande hauteur, où la branche a quelquefois trop perdu de sa force, ce qui est la cause que tant d’arbres sont dégarnis & » totalement dénués, par le bas, de branches à bois & à fruit.
» 4. Enfin, en ébourgeonnant trop tôt, on découvre, et l’on met à l’air, avant qu’ils aient pris assez de consistance, les fruits encore trop tendres qui croissent, se nourrissent, grossissent à couvert sous les bourgeons, & y acquièrent plus de fermeté pour résister au impressions de l’air quand la saison de supprimer les bourgeons sera venue. »
» Celle du pêcher & de l’abri-