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peut y avoir ; 4°. enfin, de la déterger, d’en favoriser l’incarnation, & d’en obtenir le plus promptement une cicatrice parfaite.

1°. La saignée, les émolliens & le régime diététique, les purgatifs, les résolutifs, & les répercussifs même, sont les seuls remèdes qu’on doive mettre en usage pour satisfaire à la première indication.

2°. Tout ce qui peut ramollir & relâcher la peau, tout ce qui peut fondre la ténacité & la viscosité de l’humeur, augmenter la pulsation des artères, doit être employé pour favoriser & hâter la suppuration.

3°. On remplira la troisième indication, en ouvrant la tumeur dégénérée en abcès, à moins que le pus n’en ait opéré lui-même l’ouverture. On préférera toujours le fer à l’application des caustiques, sur-tout si la tumeur n’a aucun caractère des humeurs froides. Dans le cas contraire, on employeroit le cautère potentiel, qui, en donnant de l’action à la partie tuméfiée, lui occasionne une sorte d’irritation, qui attire & digère en même-temps la matière. C’est encore cette action qui rend l’usage du caustique infidèle & dangereux dans les tumeurs malignes ; & en effet, il est a craindre qu’il n’occasionne une inflammation trop considérable, une tension extraordinaire, & par une délitescence funeste, ne répercute au-dedans une matière âcre & corrosive.

4°. Enfin, on parviendra à remplir assez avantageusement la dernière indication, en lavant la tumeur ouverte avec la décoction d’orge, à laquelle on ajoute du miel rosat, en la pansant méthodiquement avec un digestif fait avec le jaune d’œuf, la térébenthine, & l’huile d’hypéricum, & en recouvrant le tout d’un emplâtre d’onguent de la mère, jusqu’à ce que les chairs se soient régénérées. Cela fait, on se contente d’appliquer seulement sur la tumeur un suppuratif légèrement dessicatif, qui amène bientôt la cicatrice. Nous devons faire observer, en finissant, de ne jamais tenter la résolution des tumeurs malignes ; l’infection qu’on pourroit communiquer à la masse des humeurs, pourroit déterminer des métastases très-dangereux. Mais il est bon aussi de faire remarquer que toutes les tumeurs ne prennent pas la voie de la résolution & de la suppuration, elles peuvent se terminer par induration, par gangrène & par délitescence. Voyez Squirre, Gangrène, Érésipèle, Phlegmon, &c. M. Ami.

Tumeurs Des Animaux. Méd. vétérinaire.

La tumeur en général est une élévation contre nature, qui survient à quelque partie du corps des animaux.

On distingue quatre genres de tumeurs : le phlegmon, l’érésipèle, l’œdème & le squirre. (Voyez tous ces mots)

Les deux premières sont inflammatoires, tandis que les deux dernières sont froides ; c’est-à-dire exemptes d’inflammation, à moins qu’elles ne participent des deux premières.

On divise les tumeurs, 1°. en internes & en externes. Ces dernières sont plus particulièrement du ressort de la chirurgie vétérinaire.