Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/369

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ouvrir le ventre pour examiner s’il est gras, le recoudre, et le rejeter dans l’eau sans qu’il périsse. C’est, dit-on, ce que pratiquent les pêcheurs d’Angleterre, qui choisissent ainsi les meilleurs brochets des lacs et des étangs. (S.)


BROCHETON, petit brochet. On le nomme aussi lançon, et lanceron. Le brochet d’une grosseur moyenne prend le nom de poignard, ou simplement de brochet ; et, lorsqu’il est très-gros, on l’appelle brochet-carreau. (S.)


BROUSSER, (Vénerie.) C’est passer tout à travers bois. Un bon veneur ne doit pas craindre de brousser, pour être régulièrement avec ses chiens. (S.)


BROUSSIN, (Addition à l’article Broussin du Cours, tom. II, 473.) L’amas de petites branches chiffonnes qui poussent toutes en un tas, prend souvent naissance sur une très-grosse loupe, ou excroissance de la tige ou des branches de l’arbre. Cette protubérance, quelquefois monstrueuse, porte aussi le nom de broussin ; son bois est dur, veiné, et ondé agréablement : on l’emploie à faire différens ouvrages d’ébénisterie.

Le broussin de l’érable est celui qui présente des ondes les plus variées ; il étoit d’un grand prix chez les Romains ; et Pline assure qu’il eût été préféré au bois du citronnier, si on eût pu en faire des meubles de quelque grandeur. Voyez, à l’article Buis, les détails que donne Rozier au sujet du broussin de cet arbre. (S)


BRÛLURE, (Maladie des végétaux.) On dit que les feuilles sont brûlées, lorsque leur parenchyme est détruit par une cause quelconque, et que le réseau fibreux est plus ou moins à découvert. Certains insectes produisent souvent cette maladie, tels que l’acanthe du poirier, la galénique de l’orme, certaines espèces de cassides ; il faut alors les détruire par les lotions de tabac. Le soleil ardent, après la pluie, peut encore produire cette maladie. (Tollard aîné.)


BRUNIR, (Vénerie.) Quand le cerf a touché au bois, pour détacher la peau tendre et velue qui couvre sa tête, et qui lui cause des démangeaisons, on dit qu’il brunit sa tête, parce qu’alors elle prend une couleur brune, rougeâtre ou grise, de blanche qu’elle étoit. (S.)


BUISSON, (Addition à l’article Buisson du Cours, tom. II, pag.. 495.) C’est, en terme de forestier et de veneur, un bois de peu d’étendue. Le cerf se retire ordinairement dans un buisson pour faire sa tête, après avoir mis bas : on dit alors que le cerf prend buisson.

Un veneur qui a manqué à laisser courre, fait buisson creux. (S.)


BULBE, (Jardinage pratique.) Les bulbes ou ognons sont des corps arrondis, composés de tuniques concentriques ou d’écailles, portées sur un plateau charnu et garni de racines fibreuses. Les plantes bulbeuses composent, en grande partie, la nombreuse et belle famille des liliacées ; elles offrent beaucoup d’espèces utiles dans l’économie rurale, et un grand nombre d’autres, intéressantes pour la forme, l’éclat et la bonne odeur de leurs fleurs. La plantation des ognons de ces plantes a un temps déterminé pour leur végétation, et qu’on ne peut franchir sans courir risque de perdre les plantes, et le fruit de ses soins. Ce temps est limité entre le dessèchement des feuilles de ces végétaux et leur renouvellement. Un ognon levé lorsqu’il est en sève, ou qu’il est garni de ses feuilles ou de ses fleurs, pourrit ou se