mêmes, dans les ombres de la mort, vous supplient de consentir. Le monde entier à vos genoux, attend Dignité, puissance et prérogatives de Marie. votre consentement. De vous, en effet, dépend la consolation des affligés, la rédemption des captifs, la délivrance des coupables, le salut des enfants d’Adam, de votre race toute entière. Dites, ô Vierge dites cette parole si désirée, si attendue par la terre et par les Cieux, par les enfers eux-mêmes. Le Roi des rois que vous avez charmé par votre beauté, n’attend aussi lui-même qu’un mot de réponse de vos lèvres pour sauver le monde. Celui à qui vous avez plû par votre silence sera bien plus touché d’un mot tombé de vos lèvres ; l’entendez-vous, en effet, vous crier du haut du Ciel : « Ô vous, ma belle entre toutes les femmes, faites-moi entendre votre voix (Cant., ii, 14). » Si vous la lui faites entendre, il y répondra en vous faisant voir notre salut. N’est-ce point ce que vous vouliez, ce que vous appeliez avec des gémissements et des larmes, ce qui vous faisait soupirer le jour et la nuit ? Eh quoi ? êtes-vous celle à qui la promesse en a été faite ou faut-il que nous attendions une autre ? Non, non, c’est bien à vous, et ce n’est point une autre qui doit venir. Oui, c’est vous qui êtes la femme promise, la femme attendue, la femme désirée, celle en qui un de vous ancêtres, le saint homme Jacob, à son lit de mort, mettait toutes ses espérances de salut quand il s’écriait : « Seigneur, j’attendrai votre Sauveur (Gen. xlix, 18) ; » Oui, vous êtes la femme en qui et par qui Dieu même, notre Roi a résolu, avant tous les siècles, d’opérer notre salut sur la terre. Pourquoi attendriez-vous d’une autre femme ce qui vous est offert à vous-même ? Pourquoi, dis-je, attendriez-vous par une autre ce qui va se faire par vous, si vous y consentez, si vous dites un mot. Répondez donc bien vite à l’Ange et par l’Ange au Seigneur. Dites une parole et recevez son Verbe ; que votre parole qui ne subsiste qu’un instant se fasse entendre et vous On trouve quelque chose de semblable dans le cxxe sermon du nouvel Appendice de saint Augustin. concevrez la Parole de Dieu, son Verbe éternel. Qui vous retient ? Que craignez-vous ? Croyez, consentez et concevez. Que votre humilité se rassure, que votre timidité ait confiance. Il ne faut pas que la simplicité de la vierge oublie la prudence. En cette circonstance, ô Vierge prudente, vous ne devez pas craindre de trop présumer de vous, si votre réserve a plû par son silence, maintenant il est nécessaire que votre charité parle. Ouvrez donc, ô Vierge bénie, votre cœur à la confiance, vos lèvres au consentement, et votre sein à son Créateur. Le Désiré des nations est là à votre porte, il frappe. S’il passe outre parce que vous le ferez attendre, vous gémirez de nouveau après Celui que votre cœur aime ! Levez-vous donc, courrez au devant de lui, hâtez-vous de lui ouvrir. Levez-vous dis-je, par la foi, courrez par la prière, ouvrez par le consentement.
Combien l’humilité de Marie est agréable à Dieu. 9. « Voici, dit-elle, la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole (Luc., i, 38). » Toujours on trouve la vertu d’humilité étroitement liée avec la grâce de Dieu ; car si Dieu résiste aux superbes il donne sa grâce aux humbles. Marie répond donc avec humilité afin de préparer les voies à la grâce. « Voici, dit-elle, la servante du Seigneur. » Qu’est-ce que cette sublime humilité qui ne sait point céder aux honneurs ni s’énor-