Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/277

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je vous dois. Votre goût m’enchante : vous ne vous êtes pas rouillé à Turin. Mon Dieu ! que je voudrais vous jouer Olympie ! Madame l’ambassadrice daignerait-elle prendre ce rôle ? elle ferait fondre en larmes. Pourquoi ne pas venir passer huit jours à Ferney ? il n’y a qu’à dire qu’on est malade. Venez, venez ; nous donnerons de belles audiences à Vos Excellences. Venez, vous serez reçus comme il faut. La vie est courte ; pourquoi se gêner ? Vous m’avez enthousiasmé.

Mille tendres respects.


5069. — À M. DEBRUS[1].

Je pense, mon cher malade, comme M. Mariette. Soyez tranquille, et que Mme Calas le soit aussi. Songez à votre santé. Dès que je pourrai sortir je viendrai chez vous. Il faut que M. Cathala envoie plusieurs exemplaires de l’histoire Canning-Calas par la voie dont M. Fournier est convenu avec lui.


5070. — À M. D’ALEMBERT.
Ferney, 17 octobre.

Mon cher confrère, mon cher et vrai philosophe, je vous ai envoyé la traduction de cette infâme lettre anglaise[2] insérée dans les papiers de Londres du mois de juin. C’est la même que M. le duc de Choiseul a eu la bonté de me faire parvenir. Si je vous avais écrit une pareille lettre, il faudrait me pendre à la porte des petites-maisons ; et il serait très-triste pour vous d’être en correspondance avec un malhonnête homme si insensé.

Après y avoir bien rêvé, je crois que vous n’avez autre chose à faire qu’à m’envoyer, sous l’enveloppe de M. le duc de Choiseul, la lettre que je vous écrivis au mois de mai ou d’avril[3], sur laquelle on a mis cette abominable broderie. Je crois que c’était un billet en petit papier ; que ce billet était ouvert, et que je l’avais adressé chez M. d’Argental, ou chez M. Damilaville, ou chez M. Thieriot. Je me souviens que je vous instruisais de l’affaire des Calas, et que je vous disais très-librement mon avis sur les huit juges de Toulouse qui, malgré les remontrances de

  1. Éditeur, A. Coquerel. — Autographe.
  2. Voyez lettres 5010 et 5021.
  3. La lettre est du 29 mars ; voyez n° 4872.