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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/370

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CORRESPONDANCE.

été infiniment content, lorsqu’il a joué devant un auditoire qui lui était favorable. D’ailleurs, il n’y a point de rôle qu’il ne puisse jouer avec succès. Si je me trompe, ce n’est que par le désir de perfectionner des spectacles qui sont sous vos ordres et sous votre protection.

Agréez mon tendre et profond respect.

8825. — À M. DE CHABANON.
À Ferney, 26 avril.

Le vieux malade de Ferney, qui n’avait nullement mérité sa maladie, qui n’en est point rétabli, et qui traîne une vie assez misérable, a été très-consolé en voyant un des trois frères. Il fait les plus tendres compliments à Pindare[1] et à Horace[2].

Le Martinicain[3] ne traduit point d’odes ; mais il paraît fait pour réussir dans les deux mondes, et pour bien conduire la barque des trois frères. Il était accompagné d’un camarade de M. de La Borde. Ce sont deux voyageurs bien aimables que j’aurais voulu retenir plus longtemps. Mon état languissant me rend de bien mauvaise compagnie et ne m’empêche pas d’aimer passionnément la bonne.

Bonsoir, mon cher ami ; mes compliments à Horace.

8826. — DE M. D’ALEMBERT.
À Paris, ce 27 avril.

Mon cher maître, mon cher ami, je répondrai à ce que vous me mandez de Catau :


Seigneur, s’il est ainsi, votre faveur est vaine[4].


Je doutais fort, malgré toute l’éloquence de Bertrand, qu’il obtint d’elle la délivrance des rats qui se sont allés jeter, assez mal à propos, dans sa ratière[5]. Les circonstances ne permettent peut-être pas que Catau leur donne la clef des champs, et Bertrand, tout philosophe qu’il est, est en même temps raisonnable ; mais Bertrand pouvait au moins et devait même s’attendre à une réponse honnête et raisonnable, et non au persillage que vous

  1. Chabanon lui-même ; voyez page 40.
  2. Chabanon de Maugris ; voyez lettre 8614.
  3. Chabanon des Salines, autre frère de Chabanon, était négociant à la Martinique.
  4. Zaïre, acte II, scène i.
  5. Voyez lettre 8766.