6 décembre 1990 | Documents administratifs | 12. |
entrent dans les régularités de la graphie française. On tiendra compte cependant du fait que certaines graphies étrangères, anglaises en particulier, sont devenues familières à la majorité des utilisateurs du français.
On rappelle par ailleurs que des commissions ministérielles de terminologie sont chargées de proposer des termes de remplacement permettant d’éviter, dans les sciences et techniques en particulier, le recours aux mots empruntés. (Voir Règle 7 ; Graphies 8, 9 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)
7. Les anomalies
Les anomalies sont des graphies non conformes aux règles générales de l’écriture du français (comme ign dans oignon) ou à la cohérence d’une série précise. On peut classer celles qui ont été examinées en deux catégories :
7.1. Séries désaccordées
Certaines graphies heurtent à la fois l’étymologie et le sentiment de la langue de chacun, et chargent inutilement l’orthographe de bizarreries ce qui n’est ni esthétique, ni logique, ni commode. Conformément à la réflexion déjà menée par l’Académie sur cette question, ces points de détail seront rectifiés. (Voir Graphies 10, 11, 12, 13 ; Recommandation 6.)
La formation de ces dérivés s’est faite et se fait soit en doublant le n final du radical, soit en le gardant simple. L’usage, y compris celui des dictionnaires, connaît beaucoup de difficultés et de contradictions, qu’il serait utile de réduire.
Sur les noms en -an (une cinquantaine de radicaux), le n simple est largement prédominant dans l’usage actuel. Un cinquième des radicaux seulement redouble le n (pour seulement un quart environ de leurs dérivés).
Sur les noms en -on (plus de 400 radicaux, et trois fois plus de dérivés), la situation actuelle est plus complexe. On peut relever de très nombreux cas d’hésitation, à la fois dans l’usage et dans les dictionnaires. Selon qu’est utilisé tel ou tel suffixe, il peut exister une tendance prépondérante soit au n simple, soit au n double. On s’appuiera sur ces tendances quand elles existent pour introduire plus de régularité. (Voir Recommandation 10.)
II.– RÈGLES
1. Trait d’union : on lie par des traits d’union les numéraux formant un nombre complexe, inférieur ou supérieur à cent.
Exemples : elle a vingt-quatre ans, cet ouvrage date de l’année quatre-vingt-neuf, elle a cent-deux ans, cette maison a deux-cents ans, il lit les pages cent-trente-deux et deux-cent-soixante-et-onze, il possède sept-cent-mille-trois-cent-vingt-et-un francs. (Voir Analyse 1.)
2. Singulier et pluriel des noms composés comportant un trait d’union : les noms composés d’un
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verbe et d’un nom suivent la règle des mots simples, et prennent la marque du pluriel seulement quand ils sont au pluriel, cette marque est portée sur le second élément.
Exemples : un pèse-lettre, des pèse-lettres, un cure-dent, des cure-dents, un perce-neige, des perce-neiges, un garde-meuble, des garde-meubles (sans distinguer s’il s’agit d’homme ou de lieu), un abat-jour, des abat-jours.
Il en va de même des noms composés d’une préposition et d’un noM. [1] Exemples : un après-midi, des après-midis, un après-ski, des après-skis, un sans-abri, des sans-abris.
Cependant, quand l’élément nominal prend une majuscule ou quand il est précédé d’un article singulier, il ne prend pas de marque de pluriel. Exemples : des prie-Dieu, des trompe-l’œil, des trompe-la-mort. (Voir Analyse 2.)
3. Accent grave : conformément aux régularités décrites plus haut (Analyse 3.2.) :
a) On accentue sur le modèle de semer les futurs et conditionnels des verbes du type céder : je cèderai, je cèderais, j’allègerai, j’altèrerai, je considèrerai, etc.
b) Dans les inversions interrogatives, la première personne du singulier en e suivie du pronom sujet je porte un accent grave : aimè-je, puissè-je, etc. (Voir Analyse 3.2 ; Graphies 6, 7 ; Recommandation 3.)
4. Accent circonflexe
Si l’accent circonflexe placé sur les lettres a, o et e peut indiquer utilement des distinctions de timbre (mâtin et matin ; côte et cote ; vôtre et votre ; etc.), placé sur i et u il est d’une utilité nettement plus restreinte (voûte et doute par exemple ne se distinguent dans la prononciation que par la première consonne). Dans quelques terminaisons verbales (passé simple, etc.), il indique des distinctions morphologiques nécessaires. Sur les autres mots, il ne donne généralement aucune indication, excepté pour de rare [2] distinctions de formes homographes.
En conséquence, on conserve l’accent circonflexe sur a, e, et o, mais sur i et sur u il n’est plus obligatoire, excepté dans les cas suivants :
a) Dans la conjugaison, où il marque une terminaison :
Au passé simple (première et deuxième personnes du pluriel) :
À l’imparfait du subjonctif (troisième personne du singulier) :
Au plus-que-parfait du subjonctif, aussi nommé parfois improprement conditionnel passé deuxième forme (troisième personne du singulier) :
Exemples :
b) Dans les mots où il apporte une distinction de sens utile :
dû, jeûne, les adjectifs mûr et sûr, et le verbe croître (étant donné que sa conjugaison est en partie homographe de celle du verbe croire). L’exception ne concerne pas les dérivés et les composés de ces mots (exemple : sûr, mais sureté ; croître, mais accroitre). Comme c’était déjà le cas pour dû, les adjectifs mûr et
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