6 décembre 1990 | Documents administratifs | 17. |
IV.– RECOMMANDATIONS AUX LEXICOGRAPHES ET CRÉATEURS DE NÉOLOGISMES
Les recommandations qui suivent ont pour but d’orienter l’activité des lexicographes et créateurs de néologismes de façon à améliorer l’harmonie et la cohérence de leurs travaux. Elles ne sont pas destinées dans un premier temps à l’utilisateur, particulier ou professionnel, ni à l’enseignement.
1.Trait d’union : le trait d’union pourra être utilisé notamment lorsque le nom composé est employé métaphoriquement : barbe-de-capucin, langue-de-bœuf (en botanique), bonnet-d’évêque (en cuisine et en architecture) ; mais on écrira taille de guêpe (il n’y a métaphore que sur le second terme), langue de terre (il n’y a métaphore que sur le premier terme), langue de bœuf (en cuisine, sans métaphore). (Voir Analyse 1.)
2. Mots composés : quant à l’agglutination, on poursuivra l’action de l’Académie française, en recourant à la soudure dans les cas où le mot est bien ancré dans l’usage et senti comme une seule unité lexicale. Cependant, on évitera les soudures mettant en présence deux lettres qui risqueraient de susciter des prononciations défectueuses ou des difficultés de lecture (1). (Voir Analyse 1.)
L’extension de la soudure pourra concerner les cas suivants :
|
existante à la soudure sera généralisée avec la [1] particules contre, entre quand elles sont utilisés [2] comme préfixe, sur le modèle de en, sur, supra, et de la plupart des autres particules, qui sont déjà presque toujours soudées. L’usage de l’apostrophe sera également supprimé par la soudure.
Exemples : contrechant (comme contrechamp), à contrecourant (comme à contresens), contrecourbe (comme contrechâssis), contrefeu (comme contrefaçon), contrespionnage (comme contrescarpe), contrappel (comme contrordre), entraide (comme entracte), entreligne (comme entrecôte), s’entrenuire (comme s’entrechoquer), s’entredévorer (comme s’entremanger), etc.
d) Des noms composés d’éléments nominaux et adjectivaux devenus peu analysables aujourd’hui. Voir plus haut, liste B, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général.
e) Des mots composés à partir d’onomatopées ou similaires sur le modèle de la liste C (voir plus haut).
f) Des noms composés d’origine latine ou étrangère, bien implantés dans l’usage, employés sans valeur de citation. Voir plus haut, liste F, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général.
g) Les nombreux composés sur éléments « savants » (en particulier en o). On écrira donc par exemple : aéroclub, agroalimentaire, ampèreheure, audiovisuel, autovaccin, cardiovasculaire, cinéclub, macroéconomie, minichaîne, monoatomique, néogothique, pneumohémorragie, psychomoteur, radioactif, rhinopharyngite, téléimprimeur, vidéocassette, etc.
Remarque : le trait d’union est justifié quand la composition est libre, et sert précisément à marquer une relation de coordination entre deux termes (noms propres ou géographiques) : les relations italo-françaises (ou franco-italiennes), les contentieux anglo-danois, les mythes gréco-romains, la culture finno-ougrienne, etc.
3. Accentuation des mots empruntés : on mettra un accent sur des mots empruntés au latin ou à d’autres langues intégrés au français (exemples : artéfact, braséro), sauf s’ils gardent un caractère de citation (exemple : un requiem). Voir plus haut, liste G, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général. Certains de ces mots sont déjà accentués dans des dictionnaires. (Voir Analyse 3.2 et 6 ; Règle 3 ; Graphies 6, 7.)
4. Accentuation des mots empruntés et des néologismes : on n’utilisera plus l’accent circonflexe dans la transcription d’emprunts, ni dans la création de mots nouveaux (sauf dans les composés issus de mots qui conservent l’accent). On peut par exemple imaginer un repose-flute, mais un allume-dôme, un protège-âme (Voir Analyses 3.3 et 6 ; Règle 4.)
|