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Version du 17 avril 2018 à 20:40
Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Champ d’Asile.
Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Champ d’Asile.
LE CHAMP D’ASILE
Un chef de bannis courageux,
Implorant un lointain asile,
À des sauvages ombrageux
Disait : « L’Europe nous exile.
« Heureux enfants de ces forêts,
« De nos maux apprenez l’histoire :
« Sauvages ! nous sommes Français ;
« Prenez pitié de notre gloire.
« Elle épouvante encor les rois,
« Et nous bannit des humbles chaumes
« D’où, sortis pour venger nos droits,
« Nous avons dompté vingt royaumes.
« Nous courions conquérir la paix
« Qui fuyait devant la Victoire.
« Sauvages ! nous sommes Français ;
« Prenez pitié de notre gloire.
« Dans l’Inde, Albion a tremblé
« Quand de nos soldats intrépides
« Les chants d’allégresse ont troublé
« Les vieux échos des Pyramides.
« Les siècles pour tant de hauts faits
« N’auront point assez de mémoire.
« Sauvages ! nous sommes Français ;
« Prenez pitié de notre gloire.
« Un homme enfin sort de nos rangs ;
« Il dit : « Je suis le dieu du monde. »
« L’on voit soudain les rois errants
« Conjurer sa foudre qui gronde.
« De loin saluant son palais,
« À ce dieu seul ils semblaient croire.
« Sauvages ! nous sommes Français ;
« Prenez pitié de notre gloire.
« Mais il tombe ; et nous, vieux soldats,
« Qui suivions un compagnon d’armes,
« Nous voguons jusqu’en vos climats,
« Pleurant la patrie et ses charmes.
« Qu’elle se relève à jamais
« Du grand naufrage de la Loire !
« Sauvages ! nous sommes Français ;
« Prenez pitié de notre gloire. »
Il se tait. Un sauvage alors
Répond : « Dieu calme les orages.
« Guerriers ! partagez nos trésors,
« Ces champs, ces fleuves, ces ombrages.
« Gravons sur l’arbre de la Paix
« Ces mots d’un fils de la Victoire :
« Sauvages ! nous sommes Français ;
« Prenez pitié de notre gloire. »
Le champ d’Asile est consacré ;
Élevez-vous, cité nouvelle !
Soyez-nous un port assuré
Contre la fortune infidèle.
Peut-être aussi des plus hauts faits
Nos fils vous racontant l’histoire,
Vous diront : Nous sommes Français ;
Prenez pitié de notre gloire.
Air noté dans Musique des chansons de Béranger :
LE CHAMP D’ASILE.
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