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CHAUDEPISSE, s. f. (Chirurgie.) est le premier degré ou le premier état du mal vénérien. Les Medecins l’appellent plus ordinairement gonorrhée. Voy. Mal Vénérien, Gonorrhée.

Le docteur Cockburn & d’autres après lui prétendent que la chaudepisse consiste dans l’ulcération des orifices des glandes de l’urethre dans les hommes, & des lacunes glandulaires dans les femmes ; causée par une matiere âcre & purulente qui s’y est introduite lors du coït de la part de la personne gâtée.

De ces glandes sort & découle une matiere mordicante & corrosive, accompagnée d’ardeur d’urine & de tension dans la partie, &c. & c’est-là le premier période de la maladie.

La chaudepisse se déclare plûtôt ou plus tard, mais le plus ordinairement trois ou quatre jours après que le mal a été pris ; & cela par un écoulement de sperme par le pénis, avec inflammation au gland.

Si la personne est affectée d’un phimosis ou paraphimosis ; si la matiere qui flue est tenue, jaunâtre ou verdâtre ; si elle vient abondamment, & que les testicules soient enflés, c’est ce qu’on appelle gonorrhée virulente ; & le mal est alors à son second période.

Quelques auteurs veulent qu’en cet état ou période de la maladie, le levain infect a déjà atteint la masse du sang & les vésicules séminales ; d’autres imputent simplement ces symptomes à ce que l’écoulement ou le virus étant extrèmement corrosif, il irrite & enflamme les parties adjacentes.

On procede à la cure de la chaudepisse par des évacuans convenables, tels que les purgatifs de calomel, les émulsions, les poudres, & autres remedes réfrigératifs, les émétiques de turbith ; & enfin des préparations de térébenthine, &c. à quoi quelques-uns ajoûtent des décoctions de bois-de-vie, &c. Quant aux remedes externes, ils consistent en général en fomentations, cataplâmes, linimens, & lotions.

Quelques auteurs modernes, & singulierement le docteur Cockburn, veulent qu’on s’en tienne aux seules injections, sans employer d’autres remedes. Ce système a autorisé la pratique des charlatans, qui, se reposant sur l’effet de leurs injections, arrêtent l’écoulement, & donnent lieu par-là à la formation d’une vérole bien complete.

Le turbith minéral, le calomel, &c. donnés en petites doses, & continués pendant quelque tems, sont très-salutaires en qualité d’altérans ; joignez-y les onguens de mercure en assez petite quantité, pour qu’ils n’aillent pas jusqu’à procurer la salivation ; & pour l’ordinaire on vient à bout de la maladie vénérienne, à quelque période qu’elle soit. Voilà la pratique qu’on suit à Montpellier. V. Salivation, Mercure, &c.

Le nom de chaudepisse a été donné à ce mal, à cause de l’ardeur que sentent en urinant ceux qui en sont attaqués. Or cette ardeur provient, comme on s’en est assûré par les dissections, de ce que l’urethre a été excorié par la virulence de la matiere qui s’y est introduite de la part de la femme gâtée ; excoriation ou ulcération qui ne se borne pas aux orifices ou embouchures des glandes muqueuses de l’urethre, comme plusieurs auteurs modernes l’ont prétendu ; mais qui peut attaquer indistinctement toutes les parties de l’urethre ; & l’urine par les sels qu’elle contient, venant à irriter & à picoter les fibrilles nerveuses de l’urethre, qui pour lors est dénué de sa membrane naturelle, excite en passant ce sentiment d’ardeur & de cuisson, dont se plaignent ceux qui ont la chaudepisse.

Les chaudepisses négligées ou mal guéries, suivant les formules qu’on trouve dans les livres, lesquelles peuvent être très-mal appliquées, quoiqu’elles puissent être très-bonnes en elles-mêmes, produisent des maladies très-fâcheuses. Voyez Carnosité. (Y)