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Autrefois, étendue au bord joyeux des mondes, |
Autrefois, étendue au bord joyeux des mondes, |
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Déployée et chantant ainsi que les forêts, |
Déployée et chantant ainsi que les forêts, |
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J’écoutais la Nature insondable et féconde |
J’écoutais la Nature insondable et féconde |
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Me livrer des secrets. |
::::::Me livrer des secrets. |
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Je me sentais le cœur qu’un dieu puissant préfère, |
Je me sentais le cœur qu’un dieu puissant préfère, |
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L’anneau toujours intact et toujours traversé |
L’anneau toujours intact et toujours traversé |
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Qui joint le cri terrestre aux musiques des sphères, |
Qui joint le cri terrestre aux musiques des sphères, |
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L’avenir au passé. |
::::::L’avenir au passé. |
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À présent je ne vois, ne sens que ta venue, |
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Je suis le matelot pur l’orage assailli |
Je suis le matelot pur l’orage assailli |
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Qui ne regarde plus que le point de la nue |
Qui ne regarde plus que le point de la nue |
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Où la foudre a jailli ! |
::::::Où la foudre a jailli ! |
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— Je te donne un amour qu’aucun amour n’imite, |
— Je te donne un amour qu’aucun amour n’imite, |
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Des jardins pleins du vent et des oiseaux des bois, |
Des jardins pleins du vent et des oiseaux des bois, |
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Et tout l’azur qui luit dans mon cœur sans limites, |
Et tout l’azur qui luit dans mon cœur sans limites, |
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Mais resserré sur toi. |
::::::Mais resserré sur toi. |
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Je compte l’âge immense et pesant de la terre |
Je compte l’âge immense et pesant de la terre |
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Par l’escalier des nuits qui monte à tes aïeux, |
Par l’escalier des nuits qui monte à tes aïeux, |
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Et par le temps sans fin où ton corps solitaire |
Et par le temps sans fin où ton corps solitaire |
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Dormira sous les cieux. |
::::::Dormira sous les cieux. |
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C’est toi l’ordre, la loi, la clarté, le symbole, |
C’est toi l’ordre, la loi, la clarté, le symbole, |
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Le signe exact et bref par qui tout est certain, |
Le signe exact et bref par qui tout est certain, |
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Qui dans mon triste esprit tinte comme une obole, |
Qui dans mon triste esprit tinte comme une obole, |
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Au retour du matin. |
::::::Au retour du matin. |
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— J’ai longtemps repoussé l’approche de l’ivresse, |
— J’ai longtemps repoussé l’approche de l’ivresse, |
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L’encens, la myrrhe et |
L’encens, la myrrhe et l’or que portaient les trois rois |
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Je disais : « Ce bonheur, s’il se peut, ô sagesse, |
Je disais : « Ce bonheur, s’il se peut, ô sagesse, |
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Qu’il passe loin de moi ! |
::::::Qu’il passe loin de moi ! |
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« Qu’il passe loin de moi cet odorant calice ; |
« Qu’il passe loin de moi cet odorant calice ; |
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Même en mourant de soif je peux le refuser, |
Même en mourant de soif je peux le refuser, |
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Si la consomption, les orgueils, le cilice |
Si la consomption, les orgueils, le cilice |
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Protègent du baiser. » |
::::::Protègent du baiser. »</poem> |
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Dernière version du 28 novembre 2018 à 21:14
Autrefois, étendue au bord joyeux des mondes,
Déployée et chantant ainsi que les forêts,
J’écoutais la Nature insondable et féconde
Me livrer des secrets.
Je me sentais le cœur qu’un dieu puissant préfère,
L’anneau toujours intact et toujours traversé
Qui joint le cri terrestre aux musiques des sphères,
L’avenir au passé.
À présent je ne vois, ne sens que ta venue,
Je suis le matelot pur l’orage assailli
Qui ne regarde plus que le point de la nue
Où la foudre a jailli !
— Je te donne un amour qu’aucun amour n’imite,
Des jardins pleins du vent et des oiseaux des bois,
Et tout l’azur qui luit dans mon cœur sans limites,
Mais resserré sur toi.
Je compte l’âge immense et pesant de la terre
Par l’escalier des nuits qui monte à tes aïeux,
Et par le temps sans fin où ton corps solitaire
Dormira sous les cieux.
C’est toi l’ordre, la loi, la clarté, le symbole,
Le signe exact et bref par qui tout est certain,
Qui dans mon triste esprit tinte comme une obole,
Au retour du matin.
— J’ai longtemps repoussé l’approche de l’ivresse,
L’encens, la myrrhe et l’or que portaient les trois rois
Je disais : « Ce bonheur, s’il se peut, ô sagesse,
Qu’il passe loin de moi !
« Qu’il passe loin de moi cet odorant calice ;
Même en mourant de soif je peux le refuser,
Si la consomption, les orgueils, le cilice
Protègent du baiser. »