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Livre:Du Bellay - La Deffence, et illustration de la langue francoyse.djvu

-»LA DBF FENCE, ET IL-LrSTR^TION iMtgue trançoyfi. Far l.D.B. A. V<Ss->, -"A "i Y* ’ ’ Imprimé à Fans pour Amoul l’An^îiei^ tenat ü Bouticqae au iccond pillier
+❧ LA DEF- FENCE, ET IL- LVSTRATION DE LA Langue Francoyse. Par I.D.B.A. Imprimé à Paris pour Arnoul l’Angelier, tenãt sa Bouticque au second pillier
-la grand’ fale du Palajrs. ^ y 4 9AVEC PRIVILEGE.
+la grand’sale du Palays. {{elzevir|1549.}} AVEC PRIVILEGE.
-Eztratâ: du prmüegè^ est permis p» fettre patente ■ Ju Roy noftre fire, i Arnout l’Angelier
+Extraict du priuilege. lignes=5L est permis par lettre patente du Roy nostre sire, à Arnoul l’Angelier
-imprimer Sc I mettre
+imprimer & mettre
-petitz li. ^^M^^^ures intitulez Ladeffence & IL luftracion delà langue Francoyfe, St l’autre
+petitz liures intitulez La deffence & Illustration de la langue Francoyse, & l’autre
-de taieune amye, 2c vers
+de la ieune amye, & vers
-Et defTenee iâiâe d tous Libraires 2c imprimeurs
+Et deffence faicte à tous libraires & imprimeurs
-vente lefdiftz liures,
+vente lesdictz liures,
-que ledift l’Angelier aura faiâ imprimer,
+que ledict l’Angelier aura faict imprimer,
-temps & terme
+temps et terme
-peine deeonfifcation def^ diâz liures & d’amende arbitraire. Par leconfeil. N. Buyer, Et feellé de eyre iaune.
+peine de confiscation desdictz liures & amende arbitraire. Par le conseil. N. Buyer. Et scellé de cyre iaune.
-A MONSEÏGN E V R LE R E V.Erendiffime Cardinal
+A MONSEI- GNEVR LE REVE- rendissime Cardinal
-S. E V le Pcrjhttiutige, que
+S. VEV <span >le Personnaige, que
-au Speiiacle de toute tEurope, uoyre
+au Spectacle de toute l’Europe uoyre
-ce ^and Thea* tre Komdn, ueu tant ituffaires, CT telz,
+ce grand Theatre Romain, ueu tant d’affaires, & telz,
-seul quafîm&U^ià Cüoneur dtpK^f^^ legé.pecheroit-iepatC comme dit le Pmdefe Latin)
+seul quasi tu soutiens : ô l’Hõneur du sacré Collège! pecheroy’-ie pas (comme dit le Pindare Latin)
-bien public par
+bien publicq’, si par
-paroles tempefchoy’ le
+paroles i’empeschoy le
-au Jcrtfice de ton Prmcc, i<tt profitde la Patrie, ©* d iatcroijfcment de
+au seruice de ton Prince, au profit de la Patrie, & à l’accroissement de
-immortelle renommée} Epiant
+immortelle renommée ? Epiant
-de rcléz >que tu
+de relaiz, que tu
-pour retirer faubzle pesant
+pour respirer soubz le pesant
-affaires Francoyfes(charge uraye ment digne de jt robujles epaules,
+affaires Francoyses (charge urayement digne de si robustes epaules,
-grand Hercule)ma Mufe a
+grand Hercule) ma Muse a
-hardiesse d’êirer au
+hardiesse d’ẽtrer au
-tes sain{les, er fludieufes occupations : cr la
+tes sainctes, & studieuses occupations : & la
-tant a ij de
+tant
-riches, ér exeeUens uetuz di iour en tour dédiez * timage de
+riches, & excellens uœuz de iour en iour dediez à l’image de
-pendre lefien humble, er petit
+pendre le sien humble, & petit
-heureux fil rencontre quelque faneur deuant
+heureux s’il rencontre quelque faueur deuant
-bonté, semblablei celle
+bonté, semblable à celle
-Dieux immortels, qui mont-moins agréables les pauures présentz £un bien riçhe uouloir, que cesfuperbes, cr ambicieufes offrandes. Cefi en effedlaDefenceczlllufiration denoflre Langue Francoyfe. A fentreprife de.laquele rien ne nva induyt, que l’affeàion naturelle enuers maJFatrie, cr a te la dediet, que
+Dieux immortelz, qui n’ont moins agreables les pauures presentz d’un bien riche uouloir, que ces superbes & ambicieuses offrandes. C’est en effect la Deffence et Illustration de nostre Langue Francoyse. A l’entreprise de laquele rien ne m’a induyt, que l’affection naturelle enuers ma Patrie, et à te la dedier, que
-de ion nom . Afin qù’elle Je cache (comme foubzlé Bouclier à!Max)contre les traiâz enuenimez de cefle antique
+de ton nom. Afin qu’elle se cache (comme soubz le Bouclier d’Aiax) contre les traictz enuenimez de ceste antique
-uertu, foubz l’umbre detes esles.
+uertu, soubz l’umbre de tes esles.
-dont incomparable Scauoir, Vertu, cr conduyte
+dont l’incomparable Scauoir, Vertu, & conduyte
-de fi long
+de si long
-Monde font expérimentées, que ie fteîes fcauroy’ pim au
+Monde sont experimentées, que ie ne les scauroy’ plus au
-couurant (Jùyuant larufe de
+couurant (suyuant la ruse de
-peintre Tyinahte) foubzle uoyle de fîlence. Four ce, que £une fi grande
+peintre Tymante) soubz le uoyle de silence. Pour ce, que d’une si grande
-que £en dire
+que d’en dire
-auecques cefie accoutumée
+auecques ceste accoutumée
-moins xymable entre les pim petiz,
+moins aymable entre les plus petiz,
-ta Ver-tu, ty Audorité ucnerable entre les plusgrans, les premiers fruidz, ou
+ta Vertu, & Auctorité uenerable entre les plus grãds, les premiers fruictz, ou
-premières fleurs duVrintens decelity, qui
+premieres fleurs du Printens de celuy, qui
-toute Keuerence, cr Humilité bayfe les
+toute Reuerence, & Humilité bayse les
-de taR.S. Friant le
+de ta R. S. Priant le
-te départir autant de heurenfe, cT logueuie, et d tes
+te departir autant de heurense, & lõgue uie, et à tes
-entreprises ejire autat fauorable,
+entreprises estre autãt fauorable,
-eté liberaliUoyre prodigue
+eté liberal, uoyre prodigue
-ses Grâces., À
+ses Graces.</span> À
-Paris ce.i y.de Teurier. 1549. CL’autheur prye les LeSeurs ÆfFererleur iugemcc iafqucs à
+Paris ce. {{elzevir|15.}} de Feurier. {{elzevir|1549.}} ¶ L’autheur prye les Lecteurs differer leur iugemẽt iusques à
-du Liurc, &
+du Liure, &
-le codamner sans auoir premièrement bien yeu, & examinéTes railôns. a 111
+le cõdamner sans auoir premierement bien veu, & examiné ses raisons.
-lanarMf /Cy à{ ««Ækhc y\tiesH! &w)\ey(eu. tT{ehri<MptTt{à(awSeSriuTti^-7rA7>if’, gi-mr é/uti^Mv aSiiriH ^«jater. ^ |v5içAé<it ;««r’ij3iro» xixùytaSg’snéi yXâ^Kf Th f m?iMf. itiyVeJ 0«; d imfcfjttécap *«Wt<4ï’-(i?yS»<rev’)rÇs/ôi’pt ÇiAomJtAfoei^ rfRÙ6 : r, TtK5/Hf J/Hf a^< IMl^tâ/MVOl.(<ftÿt{ OuTur 19 ■w^îHf ff i’suüsrofCavT^ AoitIk f, kAkiI!»»* «dj^89-ay, «f (piAoTTüiJrt «MHf.
+dir=ltr|texte= Ἰωάννης Αὐρατὸς εἰς ϰελτιϰῆς γλώσσης Ἀπολογίαν. Εἷς οἰωνὸς ἄριστος ἀμύνεσϑαι περὶ πάτρης, Εἴπεν ὁμηρείων εὐεπίη χαρίτων. Ἓν δὲ ϰλέος μέγ’ ἄριστον ἀμὺνεσθαι περὶ γλώττης Τῆς πατρίης, ϰᾀγὼ φημὶ παρῳδιάων. Βελλάϊ’, ὡς γοῦν σεῦ πρόγονοι φιλοπάτρδες ἄνδρες Ἤϰουσαν πατρίης γῆς πέρι μαρνάμενοι, Οὕτως ϰαὶ πατρίης σὺ συνηγορέων περὶ γλὼττης, ϰλῃδόν’ ἀεὶ σχήσεις ὡς φιλόπατρις ἀνήρ.
-FENCEjET ILLUSTRATION DE LA LANGVB BU/re^etttUr, I» ^origine des
+❧ LA DEF- FENCE, ET ILLVSTRA- TION DE LA LANGVE FRANCOISE. Liure premier. ❧ l’Origine des
-Chap. I. I LA NATVRE (dot quelque Perfonnaigede grand’renômée non iâns rayibn a douté, (ï on la de« uoit appeller Mere, ou Maratre) euft donné
+Chap. i. lignes=8I LA NATVRE (dõt quelque Personnaige de grand’ renõmée non sans rayson a douté, si on la deuoit appeler Mere ou Maratre) eust donné
-Hommes vncomun vouloir, & contentement, outre
+Hommes vn cõmun vouloir, & consentement, outre
-innumerables commodi* tcz.qui en feulTent procedans, rinconftace humaine, n’euft eu belbing de
+innumerables commoditez qui en fussent procedées, l’Inconstãce humaine n’eust eu besoing de
-de maniérés de
+de manieres de
-Laquéle diuerifté, & confuGon, fepeutàb5 droiâ appeller la
+Laquéle diuersité, et confusion, se peut à bõ droict appeler la
-de Babel.Donques les
+de Babel. Donques les
-ne font nces d’elles mcfmes en façon d*Herbes, Racines, & Arbresdes vnes infirmes, &
+ne sont nées d’elles-mêmes en façon d’Herbes, Racines, & Arbres : les vnes infirmes, &
-leurs efpéccsdes autres faines, & robnftes, &
+leurs espéces : les autres saines et robustes, &
-des côeeptions humaines
+des cõceptions humaines
-toute leüpvertu êft née au inonde du vouloir, i &
+toute leur vertu est née au monde du vouloir, &
-des morteIz.CeIa(ce me semble)est vne grande rayfon, pourquoy
+des mortelz. Cela (ce me semble) est vne grande rayson, pourquoy
-ne doitainfi louer
+ne doit ainsi louer
-& blâmer l’autre : vcu qu’clles viennent toutes d’vnè mefme rourcc, &
+& blamer l’autre : veu qu’elles viennent toutes d’vne mesme source, &
-: c est la fantaQe des
+: c’est la fantasie des
-: 8c ont été formées d’vn mefme iugement,
+: & ont eté formees d’vn mesme iugement,
-vne mefme lin :
+vne mesme fin :
-pour Cgnifiçr entre
+pour signifier entre
-les conce» prions, &
+les conceptions, &
-de l’çfprit. Il’est vray ^ par fuccelsion de cens les
+de l’esprit. Il est vray q̃ par succession de tens les
-auoir etc plus curieufemenc reiglées font deuenues plus riches.que les
+auoir eté plus curieusement reiglées sont deuenues plus riches, que les
-doit attrifcuer à la félicité defdites Langues,
+doit attribuer à la felicité desdites Langues,
-& ihdullrie des hommes. Ainfî donques
+& industrie des hommes. Ainsi donques
-a créés, tous les Ars., &
+a crées, tous les Ars, &
-monde, font chacune endtoift foy vne fflcffflecholê; mais
+monde, sont chacune endroict soy vne mesne chose : mais
-hommes fotit de
+hommes sont de
-& ccriuent diaerfement. À ce propos, te ne puis aCfez blâmer la fotte arrogance, & témérité d’au Clins de
+& ecriuent diuersement. A ce propos, ie ne puis assez blamer la sotte arrogance, & temerité d’aucuns de
-qui n’ecans riens
+qui n’etans riens
-que Gréez, ou Latins, deprifèht, & reietétd’vn fourcii phjs que Stoïque, tontes choses écrites en François :
+que Grecz, ou Latins, deprisent, & reietẽt d’vn sourcil plus que Stoïque, toutes choses ecrites en Francois :
-me püys afléz merueilles de l’etrangc opinion d’aucuns fcauâs, qni pensent que noftre vulgaire foît incapable
+me puys assez emerueiller de l’etrange opinion d’aucuns scauãs, qui pensent que nostre vulgaire soit incapable
-& érudition : comme fî vne inUenrioii pour IcLanguaige seulement de« uoit cftre iugée
+& erudition : comme si vne inuention pour le Languaige seulement deuoit estre iugée
-ou mauuaife. À ceux
+ou mauuaise. A ceux
-laién’ay entrepris
+la ie n’ay entrepris
-satisfaire. À ceux
+satisfaire. A ceux
-bien (fil m’est pofsible) faire
+bien (s’il m’est possible) faire
-que brefue met i’efpere d eduy remon que
+que brefuemẽt i’espere deduyre : non que
-me fente plus
+me sente plus
-choses, qifilz ne font, mais
+choses, qu’ilz ne sont, mais
-ce ^ rafFcâion qu’ilz
+ce q̃ l’affection qu’ilz
-aux ligues cftrâgieres, ne
+aux lãgues estrãgieres, ne
-qu’ilz veillet fiiirc sain,
+qu’ilz veillẽt faire sain,
-Que U Langue francoyfe ne doit efire nomtiée barbare. Chap. 11. ! Our commencer don-J | ques àentrer en matic/1 re, quand
+Que la Langue Francoyse ne doit estre nommée barbare. Chap. i i. lignes=8Our commencer donques à entrer en matiere, quand
-la significatio de
+la significatiõ de
-Barbares ancienement etoint nÔmez ceux, q leptemét ploint Grec. Carcômeles etrâgcrs venansà Athènes l’efforcoint de
+Barbares anciẽnement etoint nõmez ceux, ꝗ ĩeptemẽt ꝑloint Grec. Car cõme les etrãgers venans à Athenes s’efforcoint de
-ilz tûbointfoiiuécen cefte voixabfîirde Gctjsaf.Depuis les Grecz trafportarent ce nô aux
+ilz tũboint souuẽt en ceste voix absurde βάρϐαρας. Depuis les Grecz trãsportarent ce nõ aux
-brutaux, Sc cruclz, appellans toutes
+brutaux, & cruelz, appellant toutes
-Grece, Barbares.Ce qui
+Grece, Barbares. Ce qui
-en rie diminuer lexcellence de notreLangue : veu q cefte arrogâce Greque, admiratricc iêulemét de ses inuen rios, n’auoit
+en riẽ diminuer l’excellẽce de notre Langue : veu q̃ ceste arrogãce Greque, admiratrice seulemẽt de ses inuentiõs, n’auoit
-de légitimer ainsi fa N ation, & abâtardis
+de legitimer ainsi sa Nation, & abatardir
-comme AnacharGs disoit j que fet Scythes
+comme Anacharsis disoit, que les Scythes
-les Athéniens, mais les Athéniens aulü entre les Scythes.Et quand
+les Atheniens, mais les Atheniens aussi entre les Scythes. Et quand
-notz AnceV ftres euft deu
+notz Ancéstres eust deu
-Barbares, G est
+Barbares, si est
-qu’en ciuiüté de meurs, équité’ de
+qu’en eiuilité de meurs, equité de
-de conraigeSjbref en
+de couraiges, bref en
-& maniérés de viurenon moins
+& manieres de viure non moins
-que pGtabIes, nous
+que ꝓfitables, nous
-qu’ilz font telz
+qu’ilz sont telz
-aux autr«. Encores
+aux autres. Encores
-ont appeliez Barbares,
+ont appellez Barbares,
-leur ambition, & inGiriable fiim de
+leur ambition,& insatiable faim de
-qui tâchoint non
+qui tachoint non
-subiuguer, mats à
+subiuguer, mais à
-& abieftes auprès d’eaz : principa!ement les
+& abiectes aupres d’eux : principalement les
-ilz ontreceu plus
+ilz ont receu plus
-autres. À ce
+autres. A ce
-d’ou viët que les geftcs du peuple Romain, fonc tat célébrés de
+d’ou viẽt que les gestes du peuple Romain sont tãt celebrés de
-le M6de, voyre de G long interuale jpfcrés i ceux
+le Mõde, voyre de si long interuale ꝓferés à ceux
-autres Natiôs cnfemble, ie
+autres Natiõs ensemble, ie
-point pl® grande raison que cefte cy
+point plꝯ grande raifon que celte cy
-ont en fi grande
+ont eu si grande
-leur geftes (pour
+leur gestes (pour
-dire pis)par l’Erpacede tant
+dire pis) par l’Espace de tant
-batailles, vaftitc d’Italie, incurfîos d’eftragers, ’ f est côfcrueé enticre iufques à noftre tens.
+bataille, vastité d’Italie, incursiõs d’estrãgers, s’est cõseruée entiere iusques à nostre tens.
-nations (ïngulics rement des
+nations singulierement des
-qu’ilz tnmbaffent en la puylTance des
+qu’ilz tumbassent en la puyssance des
-Francoys mefmes depuis
+Francoys mesmes depuis
-ont dôné leur
+ont dõné leur
-ont été fi mal recneilliz, que
+ont eté si mal recueilliz, que
-en auon» quafî perdu
+en auons quasi perdu
-gloyre, raaislamemoyre.Aquoyà bien
+gloyre, mais la memoyre. A quoy à bien
-coniuration eonfpirant contre
+coniuration conspirant contre
-ont exténué en
+ont extenué en
-ce qu’i z ont
+ce qu’ilz ont
-clarté ; &
+clarté : &
-nous rédre encop plus odieux, Sc contemptibles,
+nous rẽdre encor’ plus odieux, & contemptibles,
-cruelz, 3c Barbares. Qyelqu vn dira,
+cruelz, & Barbares. Quelqu’vn dira,
-les Grcez dc ce nom? pouree qu’ilz se feuflènt fait
+les Grecz de ce nom ? pource qu’ilz se feussent fait
-Grecz mefines, dont
+Grecz mesmes, dont
-moins quad aux Seiéces, 8c illustration
+moins quãd aux Sciẽces, & illustration
-Ces rayfons me femblét suffisantes
+Ces raysons me semblẽt suffisantes
-tout équitable Ëftimateur des
+tout equitable Estimateur des
-que noftre Langue(pour auoir été nô« mes Barbares
+que nostre Langue (pour auoir eté nõmes Barbares
-pourtant eftre deprilee mefines de
+pourtant estre deprisée mesmes de
-est ^pre, & naturelle :& qui en rie ne font momdres, q lesGrecz, ou
+est ꝓpre, & naturelle : & qui en riẽ ne sont moindres, q̃ les Grecz, ou
-Tourquoy U Langue francoyj’e n’est fî riche
+Pourquoy la Langue Francoyse n’est si riche
-la Grcque, cr Latine. Chap. I I I. T fi noftre Lague n’est fi eopienfe, & riche ^ la
+la Greque, & Latine. Chap. i i i. lignes=8T si nostre Lãgue n’est si copieuse, & riche q̃ la
-doit eftre impu té au
+doit estre imputé au
-comme fi d’elle mefme ; elle
+comme si d’elle mesme elle
-iamais eftre fi non panure, & fterife :
+iamais estre si non pauure, & sterile :
-on W doit attribuera fignoranee de
+on le doit attribuer à l’ignorance de
-(comme dift quelqu’vn,
+(comme dict quelqu’vn,
-anciens Romains)en plus graude recommendation
+anciens Romains) en plus grande recommendation
-dire, 3c mieux aymans laiffcr à leur pofteritc les
+dire, & mieux aymans laisser à leur posterité les
-vertu, q les
+vertu, q̃ les
-se font priuez
+se sont priuez
-la gloy te de
+la gloyre de
-du fruift de Fimmitation d’iceux ;& p mefine moyen
+du fruict de l’immitatiom d’iceux : & ꝑ mesme moyen
-laissé noftre Langue fî pauure,
+laissé nostre Langue si pauure,
-nue, qu’ellc a befoing des ornemétz, & (fil fault ainsi parlcr )des plumes d’autruy.Mais qvoudroitdire q la Grequc, & Romaine euflènt touGours eté en l’excellence qu’on les k vues
+nue, qu’elle a besoing des ornemẽtz, & (s’il fault ainsi parler) des plumes d’autruy. Mais ꝗ voudrait dire q̃ la Grecque, & Romaine eussent tousiours eté en l’excellẽce qu’on les à vues
-de Dcmofthene, de
+de Demosthene, de
-& deCiceron? Et fi ces aufteurs euflént iugc’, ^ iamais ’ pour quelque diligëce, &
+& de Ciceron? Et si ces aucteurs eussent iugé, q̃ iamais pour quelque diligẽce, &
-y euft
+y eust
-Qge la I4ngue funcoyfe leejl fi pauure que beaucoup i’efiiment. Chap. 111 r. E n-estime pourcanc noftre vulgaire,
+Que la Langue francoyse n’est si pauvre que beaucoup l’estiment Chap. i i i i . lignes=8E n’estime pourtant nostre vulgaire,
-maintenant, eftre fi vil, & abicâ, corne le
+maintenant, estre si vil, & abiect, cõme le
-ces ambi cieux admirateurs
+ces ambicieux admirateurs
-Langues Grcque, &
+Langues Grecque, &
-qui n« pen feroint Sc feuflènt ilz la mefine Pythô, De effe de
+qui ne penseroint & feussent ilz la mesme Pithô, Déesse de
-bon, fi n’étoit
+bon, si n’étoit
-Langaige étranger, &
+Langaige etranger, &
-du vulgaire.Et qui
+du vulgaire. Et qui
-bien près y
+bien pres y
-que noftre Langue Francoyfe n est fi pauure,
+que nostre Langue Francoyse n’est si pauure,
-ne puyffe rendre fidelementjCequ’ele emprunte desau^^ très, fi infertile,
+ne puysse rendre fidelement ce qu’elle emprunte des autres, si infertile,
-ne puyflè produyre de foy quelque fruiâ de
+ne puysse produire de soy quelque fruict de
-des culti ueurs d’icelle, fi quelques
+des cultiueurs d’icelle, si quelques
-leur païz, & d’eux mefmes, qu’ilz’i’y veillent employcr.Mais à qui après Dieu
+leur paĩz, & d’eux mesmes qu’ilz l’y veillent employer. Mais à qui apres Dieu
-benefice, fi nô à noftre feu
+benefice, si nõ à nostre feu
-toutes vertuzî ie dy premier,
+toutes vertuz ? ie dis premier,
-fiiiefement reftitué tous
+mierement restitué tous
-& Seiêces en
+& Sciẽces en
-ancienne dignité’:* fi i noftre Lan gaige au parauant feabreux, &
+ancienne dignité : & si à noſtre Langaige, au parauant scabreux, &
-poly, ren» du élégant, & fi non
+poly, rendu elegant, & si non
-qu’il poura bien eftre, pour
+qu’il pourra bien estre, pour
-fidele Interprète de
+fidele Interprete de
-Philosophes, Hiftoriés, Medicins, Poètes, Orateurs
+Philosophes, Historiẽs, Medecins, Poëtes, Orateurs
-& Latins ont apris à parler François.Quje diray-ic des Hebreux? Les
+& Latins, ont appris à parler Francois. Que diray-ie des Hebreux ? Les
-lettres dons tient ample temoingnaige de
+lettres donnent ample temoignaige de
-dy. le làiiTeray en ceft ehilroia les rupCiftitieufes raisons
+dy. Ie laisserai en cest endroict les superstitieuses raisons
-les myftcrcs de la Théologie ne doiuent eftre decou uers, &quafi comme
+les mysteres de la Theologie ne doiuent estre decouuerts, & quasi comme
-vulgaire, * ce
+vulgaire, & ce
-vont a legît ceux, qui font d’opinion contraire . Car cefte Difputation ii’est propre i ce,
+vont allegãt ceux qui sont d’opinion contraire. Car ceste Disputation n’est propre à ce,
-est feu lement de
+est seulement de
-que noftre Langue riha point
+que nostre Langue n’ha point
-à là naifiànce les Dieux, * les Afires fi ennemis, qu’ellc ne puiffe vn
+à sa naissance les Dieux, & les Astres si ennemis, qu’elle ne puisse vn
-d’excellence, * depetfêâionauftf bien
+d’excellence, & de perfection aussi bien
-toutes Sciéccs se peuuent fidèlement, & eopieufçment traiâer en
+toutes Sciẽces se peuuent fidelement, & copieusement traiter en
-en S grand
+en si grand
-Latins, ’ voyre
+Latins, voyre
-Italiens, Efpaignolz, * autres traduiâz en Francoys.par maintes
+Italiens, Espaignolz, & autres traduictz en Francoys, par maintes
-de noftre tens.
+de nostre tens. Que
-faire, elles n’enflent fceu produyre
+peu faire, elles n’eussent sceu produyre
-grand fruiâ, (ê feuflènt ilz tant forcesde les
+grand fruict, se feussent ilz tant eforcez de les
-voyons maintenantîAinfî puys-ie
+voyons maintenant ? Ainsi puys-ie
-de noftre Langue,
+de noſtre Langue,
-encores ifleurir, sans fruâifier : ou plus toft comme vne PIante, &
+encores à fleurir, sans fructifier : ou plutost comme vne Plante, &
-ait ap porté tout le fruiâ, qu’elle pouroit bien
+ait apporté tout le fruict qu’elle pourroit bien
-d’elle aufsi apte à engendrer, que les autres : mais
+d’elle aussi apte à engendrer que les autres, mais
-qui l’oc eue en
+qui l’õt euë en
-l’ont cultiuce à fuffifance :
+l’ont cultiuée à suffisance :
-plante fauuaige, cn eeluy mef mes Defert, ou
+plante sauuaige, en celui mesmes Desert, ou
-naitre, iâns iamais l’arroufer, la
+naitre, sans iamais l’arrouser, la
-& Epines, qui luy faifoint vmbre, l’ont iaiflée enuieillir, & quali mourir. Que fi les
+& Epines qui luy faisoint vmbre, l’ont laissée enuieillir, & quasi mourir. Que si les
-Romains euffent été aufsi négligés à
+Romains eussent eté aussi negligés à
-quand premièrement elle comméca àpululer, pour
+quand premierement elle commẽca à pululer, pour
-en fi peu
+en si peu
-ne feuft deuenue fi grande.
+ne feust deuenue si grande.
-en guife de
+en guise de
-l’ont premièrement tranfmuée d’vn lieu fauuaige en
+l’ont premierement transmuée d’vn lieu sauuaige en
-plus toft, &
+plus tost, &
-elle peuft fruâifier, coupant d l’entour lis inutiles rameauXjl’ont pour cchage d’iceux
+elle peust fructifier, coupant à l’entour les inutiles rameaux, l’ont pour échange d’iceux
-francz, 3c domestiques magistralement
+francz, & domestiques, magistralement
-Langue Greque, les
+Langue Grecque, les
-se font fi bien
+se sont si bien
-& fasz semblablesà leur
+& faiz semblables à leur
-que déformai
+que desormais
-h’apparoKfent’plusadoptifz, mais natdrelz^ De la font nées
+n’apparoissent plus adoptifz, mais naturelz. De la sont nées
-ces fruiâz colorez
+ces fruicts colorez
-grande éloquence, auecqucs ces nombres, * cete lyaifon fi ar- • tific ielle, toutes
+grande eloquence, auecques ces nombres, & cete lyaison si artificielle, toutes
-de fa propre
+de sa propre
-artifice tonte Langue
+artifice toute Langue
-produyre. Donques fi les Grecz, & Romains plus
+produyre. Doncques si les Grecs, & Romains, plus
-de leursLangues que
+de leurs Langues que
-la noftre, n’ont
+la nostre, n’ont
-trouuer enicelles S non taecques grand labeur, * industrie ny grâce, ny
+trouuer en icelles si non auecques grand labeur, & industrie ny grace, ny
-ny finable ment aucune éloquence, nous dcuons nous merueilles fi noftre vulgaire n>est fi riche
+ny finablement aucune eloquence, nous deuons nous emerueiller si nostre vulgaire n’est si riche
-bien eftre, * de
+bien estre, & de
-le meprifer côme chose
+le mepriser cõme chose
-prix > Le
+prix ? Le
-viendra (peut eftre)* ie l’cipere moyénant la bône deftince Fracoyfe, que
+viendra (peut-estre) & ie l’espere moyẽnant la bõne destinée Frãcoyse, que
-noble, * puyflànt Royaume obtiédra àfon tour les refnes de
+noble, & puyssant Royaume obtiẽdra à son tour les resnes de
-que noftre Langne, (fi auccques Francoys ncft du tout enlêueliela Langue Francoyfe) qui commence encor’ à ietcr ses racines, fortira de terre, * f’e leuera en
+que nostre Langue, (si auecques Francois n’est du tout enseuelie la Langue Francoyse) qui commence encor’à ieter ses racines, sortira de terre, & s’eleuera en
-hauteur, * grof feur, qu clic se poura égaler aux mefmes Grecz & Romains, produisant comme eux, des Homeres, Demofthcnes, VirgiIes, & Cicerôs, auffi bien
+hauteur, & grosseur, qu’elle se pourra egaler aux mesmes Grecz, & Romains, produysant comme eux des Homeres, Demosthenes, Virgiles, & Cicérõs, aussi bien
-a Quelquesfois produit
+a quelquesfois produit
-Nicies, Alcibiadcs, Thcmiftodes, Ccfars, * Scipions.
+Nicies, Alcibiades, Themistocles, Cesars, & Scipions.
-Q£f les Ti^aduâioitsne font tes pour donner perfeflton i la Langue Trancoyfe. Chap. V. Outesfôis ce tant louai ble labeur
+Que les Traductions ne sont suffisantes pour donner perfection à la Langue Francoyse. Chap. V. lignes=8Outesfois ce tant louable labeur
-me fêble moyen • vnique, & fulFifant, [ pour eleuer noftre val gaire i Pegal, * Para* gon des
+me sẽble moyen vnique, & suffisant pour eleuer nostre vulgaire à l’egal, & Parãgon des
-plus fâ meufes Langues.
+plus fameuses Langues.
-pretens ptouuer (i clerement, <^ue nul n’y vouldrafee erpy ie)contredire, s’il n est ma nifêftecalumniateut deU vérité. Et
+pretens prouuer si clerement, que nul n’y vouldra (ce croy ie) contredire, s’il n’est manifeste calumniateur de la verité. Et
-tous es meilleurs Aufteurs deRethorique, qu’ily aeinq parties
+tous les meilleurs Aucteurs de Rethorique, qu’il y a cinq parties
-dire, l>tnuétion, l’Éloquution, la Difpofiti5, la Mémoire, & la Pronûtiation. Or
+dire, l’Inuẽtion, l’Eloquution, la Dispositiõ, la Memoire, & la Pronũtiation. Or
-le benefîce des Langues, cô me elles font données
+le benefice des Langues, cõme elles sont données
-chacun félon la felici* té de fa Nature,
+chacun selon la felicité de sa Nature,
-par ftudieux exercice,
+par studieux exercice,
-continuelle diligen* ce, pour autant aufsi que la Difpolîtion gift plus
+continuelle diligence, pour autant aussi que la Disposition gist plus
-la discrétion, & bon iugemçnt de l’Orateur, qu’en
+la discretion, & bon iugement de l’Orateur qu’en
-& préceptes :
+& preceptes :
-la circun^lance des
+la circunstance des
-&!i.<liâttCté des Qêcafipns font innumera» bles.le me
+& la diuersité des·Occasions sont innumerables. Ie me
-deux premières {cauoir de ITnuention, * de l’EIoqaution. l’Office
+deux premieres scauoir de l’Inuention, & de l’Eloquution. l’Office
-de cha cune chose propblée élégamment, & copieufcment parler.Orcçftc&ulté de
+de chacune ch0se proposée elegamment, & copieusement parler. Or ceste faculté de
-de tontes fbofes, nefepeut acquérir que par rintelügence parfaite
+de toutes choses, ne le peut acquerir que par l’Intelligence parfaite
-les que les ■ ont etépremieremct traitées
+les queles ont eté premieremẽt traitées
-puis parles Romains Imitateurs d’icenx. Il fa’uk donques necelTairement 4 c“ deux Langues foiot entendues
+puis par les Romains Imitateurs d’iceux. Il fault donques necessairement q̃ ces deux Langues soint entendues
-veut acquérir cete copie, * rieheffe d’lnuention, pfemie-re, &principale Piecedu Harnoys de, i’Orateur. Èt quand
+veut acquerir cete copie, & richesse d’Inuention, premiere, & principale Piece du Harnoys de l’Orateur. Et quand
-ce poina, jçS fideles ’XVadqi»abùrs peuuent grandement’feruir, & foulaU •ger ceux, qui n’ont !é moyen Vniquc de., vaçquer aux Langues eftrangeres. Mais quapid d ft’E’làcjuution, partie cette? U; plus difficile., * sans la qilelle toutes aütrés choses restent com me Inutiles, * fcmblables àvn GUyue enco» résxouaert de fa Gayhe :
+ce poinct, les fideles Traducteurs peuuent grandement seruir, & soulaiger ceux qui n’ont le moyen Vnique de vacquer aux Langues estrangeres. Mais quand à l’Eloquution, partie certes la plus difficile, & sans la quelle toutes autres choses restent comme Inutiles, & semblables à vn Glayue encores couuert de sa Gayne :
-ie) ’ pat là quelle
+ie) par la quelle
-est iugé plus excellent, * vn
+est iuge plus excellent, & vn
-dire meil-Teiir. qjie l’autre
+dire meilleur, que l’autre
-comme telle, dont est apellc’e Ta m’efiiv : Eloquence :* dont
+comme celle, dont est apellée la mesme Eloquence : & dont
-vertu gift aux mqtz.propres, vGtez, *hoh aliènes du cOm■taiüriVlâige depàrler ; aüx’Mcihaphores., Alêgôriçs, Côparaifons, Similitudçs, Energiès, & tant d’antré’figures, * ornéinés, sans
+vertu gist aux motz propres, vsitez, & non aliénes du commun vsaige de parler : aux Methaphores, Alegories, Cõparaisons, Similitudes, Energies, & tant d’autre figures, & ornemẽs, sans
-tbntorj!se)(i, & PocmefdntnudzVmaques, 8è debücs.Ie ne ctoyray iamais qu’on puiffc bien
+tout oraison, & Poëme sont nudz, mãques, & debiles. Ie ne croyray iamais qu’on puisse bien
-des Traduâeurs, pour
+des Traducteurs, pour
-qu’il eftimpofsible de
+qu’il est impossible de
-la mefme grâce, dont l’Autheuren à y« : d’autât que
+la mesme grace, dont l’Autheur en à vsé : d’autãt que
-ne fcay quoy
+ne scay quoy
-dont "\t" sont (î vous
+dont si vous
-le Naifen vn
+le Naif en vn
-Langue obferuantia Loy
+Langue obseruant la Loy
-est n’efpacier point
+est n’espacier point
-de l’Auâeur, voftre Diâion fera contrainte, froide,
+de l’Au&eur , vostre Diction sera contrainte , froide,
-de mauuaife grâce. Et qu’ainsi fôit, qu’on me lyfe vn Demollhene, <& Homere Latins ; vn Çkeron, & Vergile FrancoySjpour voir filz vous engendreront telles Affcâions, voyre ainsi qu’vn Prothée vous transformer ont en diuerfes fortes, comme vo® fentez lyfantces Auâeurs en
+de mauuaise grace, Et qu’ainsi soit, qu’on me lyse vn Dem0!ihcne,& , Homer: Latinszvn Ciceron, 8: Vergile Frmg c0ys,pour voir Pilz vouxengendreront telles Afîeâions , voyre ainfi qu’vn Prothëe vous trànsfcrmeronr en diuerfes (0rtes,comme v0°, ième: lyfant ces Auëteurs en
-vous femblera palfty de l’attente Montaigne d’Aethne furlefroidSômetdeCaUcafc. Etce, q iedy des Lagucs Latine, & Greque, cc doitrcciproquemét dire
+vous ûmbler; pailey de Pardente Montaià gue d’Aetl1ne (ur le froid Sômet de Caucafë Et cef; ie dy des Ligues Lati¤e,& Greque,cc doit reciproquemët dire
-dont i’allcgueray feulemétvn Pctrarque, du ql i’ofe biendire, que 15 Homere, * Virgile renaif sans auoint
+dont fallcgueray fëulemëc vn Perrarquqdu QI i’o(i~: bien dire,que fi H0mere,& Virgile remi? fans auoint
-le traduyrc, ilz
+le traduyre , ilz
-rendre auecques la mefme grâce, & nayfueté, qu’il est en son vulgaire Tofcâ. Tou tesfüis quelques
+rendre auccques la mcfme grace , Sc myF¤eré,qu‘il cli en Fon vulgaire Tofeâ. Tou tesfois quelques
-ont entrepris de
+ont entre- pris de
-parler Francoys.VoyKi en
+parler Fram:oys.V0yl:« en
-qui m>ont fait penser, que l’office &
+qui m—0nt Fm peufer, que l’«»fl‘ice &
-des Tradafleurs, autrement fort b
+des Trzdu6l::urs,au:rcmen: fbru r b
-vtik pour instruire les ingnotasdes Langues etrat^eresenlacôgnoiflànce des ehofes, n’est suffisante pour
+Vtîle pouf iniliu§re les ingnorîs des Laigués etrarêgeres en la eôgnoîlünee des chutes, u’e(i (alii ante pour
-la noftre cette perfcâion, * comme font les Peintres ü leurs Ta* bleaux cefte derniere main, que nous defirôs. Et (i les raisons, que i’ay alléguées, ne fembléc assez fortes, ie jpduiray pour mes garasdef fenféurs les
+la mûre celle perfe- &i0n,& comme Fun: les Peintres à leurs Tan bleaux ceûe derniere main , que nous deiîrôs. E: li les rai(ons,que ïay alleguées, ne lïemblëe allez forees,ie Jpduiray pour mes gar5’,s\& def feniëurs les
-Auâeurs Romains, Poétes principalement, * Orateurs, les quelzfcôbien que Cieeron ait
+Auâeurs R0mains,Poë· tes prineipzlementuîe Ol’2È€\l1’S,l¢$ quelz (cô- bien que Ciceron ait
-quelques Linres de Xenophon, * d’Arate, * qu’Horace baille les preceptes debientraduyre)ont vacqueâ cefte partie
+quelques `Liures de Xen0ph0n,& cl’Arzte,& qu`Hotaee baille les preeepres de bien triduyre) ont vacque 3. eelie partie
-leur etude, * profit particulier, que
+leur etude,& profit pan tieulier, que
-à l’amplification de leur Langue, âleut gloire, & commodité d’autruy.Si
+à Yamplifîeation de leur Langue , âleut gloire , dc commodité s d’autruy.Si
-ce tens la
+ce eens la
-de traduâion, i’entés de
+de traduâiun, ïentës de
-de Virgile, & de
+de Vit ile , 8c de
-Siecle d’Auguste, i!z me pourroict dementir dece que iedy.
+Siecle d’Auguûe, me poutmint dementig deoe que ie dy. ` ` " `””"`~" u` ’``’ ww
-Desmottuais TraduSem, &‘ de
+Des mauuais Traducteurs, & de
-les Poètes. Chap. VI. Ais que diraytfc d’aucuns, vrayemét mieux dignes d’cftre appelles T radiceurs, que T radu fteurs? Veu qu’ilz trahirent ceux,
+les Poëtes. Chap. V I. lignes=9Ais que diray-ie d’aucuns, vraymẽt mieux dignes d’estre appellés Traditeurs, que Traducteurs? Veu qu’ils trahissent ceux,
-entreprennent expoftr, les fruftratdeleur gloi re, 3c par mefme moyë fcduyfent les Leâeurs ignorans, Icur montrât le
+entreprennent exposer, les frustrãt de leur gloire, & par mesme moyẽ seduysent les Lecteurs ignorans, leur montrãt le
-le noyr : qui pour acquérir le Nô de Scauans, traduisent à crediâles Langues,
+le noyr: qui pour acuerir le Nõ de Scauans, traduysent ) credict les Langues,
-ilz n’ont entédu les
+ilz ont enẽdu les
-l’Hebraique, 3c la Grecque :* encof pour
+l’Hebraique, & la Grecque: & encor’ pour
-aux Poètes, gcre d’auâeurs certes, auquet fi ie fcauoy’, ou vouloy) traduyre, ie m’adroiflètoy’aulsipeuàcaulêde cefteDiuinité d’Inuention, qui!zont plus
+aux Poëtes, gẽre d’aucteurs certes, auquel si ie scauoy’, ou vouloy’ traduyre, ie m’addroisseroy aussi peu à cause de ceste Diuinité d’Inuention, qu’ilz ont plus
-de cefte grandeur
+de ceste grandeur
-style, raagnificenee de motz, gra uité de lêntences, audace, & variété de figures, * raîl’ autres lumières de Poefie : brefcefte Energie, * ne feay quel Esprit, qui
+style, magnificence de motz, grauité de sentences, audace, & varieté de figures, & mil’ autres lumieres de Poësie: bref ceste Energie, & ne scay quel Esprist, qui
-en leurs Ecriz,
+en leur Ecriz,
-appelleroient Ge» nius. Toutes
+appelleroient Genius. Toutes
-se peuuent autant
+se peuuvent autant
-vn Peinfa iü
+vn Pein-
-Comnent les
+Comment les
-VII. Iles Romains(dira quelqu’vn )n’ont vaqué
+VII. lignes=7I les Romains (dira quelqu’vn) n’ont vaqué
-de Traduâion, par
+de Traduction, par
-moyens don.ques ont z peu
+moyens donques ont ilz peu
-leur Lâgue, voyre iufques i l’e« \t\t galler quafi à la Greque? Immitqt les meilleurs Auâeurs Grecz, ft trafformanten eux.Ies deuorant, * aprcsles auoir bien digereZjlcs conuertilTaDt en
+leur Lãgue, boyre iusques à l’egaller quasi à la Greque ? Immitãt les meilleurs Aucteurs Grecz, se trãsformat en eux, les deuorant, & apres les auoir bien digerez, les conuertissant en
-chacun félon son
+chacun selon son
-& rArgument, qu’iI vouloit élire, le meilleur Auâeur, dont ilz obferuoint diligemment tou tes les
+& l’Argument, qu’il vouloit elire, le meilleur Aucteur, dont ilz obseruoient diligemment toutes les
-rares, * exquifes vertuz,
+rares, & exquises vertuz,
-icelles come Grephes, ainsi q i’ay diâ deuât, entoint, et appliquoit à leur Lâguc, Celafaiûnt(dy-ic) les
+icelles cõme Grephes, ainsi q̃ i’ay dict deuãt, entoit, et apliquoint à leur Lãgne. Cela faisant (fy-ie) les
-admirons fi fort ; égalant ores
+admirons si fort : egalant ores
-le préférant aux Grecz.Etde ce, que iedy, font bonne preuue Cieeron, * Virgile, que volîltieis, * par
+le preferant aux Grecz. Et de ce, que ie dy, font bonne peuue Ciceron, & Virgile, que volũtiers, & par
-nomme toufiours en la Lâgue Latine,
+nomme tousiours en la Lãgue Latine,
-l’vn ftfêut entièrement a* donné à
+l’vn se feut entierement adonné à
-des Grccz, contrefit, & exprima fi au
+des Grecz, contrefist & exprima si au
-la b iiii
+la
-D’dtttpUlîer la Langue francoyfe par ïimmitation des anciens Audeurs Grecz, cr Romains. Chap. VIII.E compose donq’ eeluy, qui voudra enri» chir fa Langue, àl’iminitation des meilleurs Auâeurs Grez, &
+D’amplifier la Langue Francoyse par l’immitation des anciens Aucteurs Grecz, & Romains. Chap. v i i i. lignes=9E compose donq’ celuy, qui voudra enrichir la Langue, à l’immitation des meilleurs Aucteurs Grecz, &
-vertuz, côme à
+vertuz, cõme à
-but, dirriee la
+but, dirrige la
-son Style.Car il n’y apoint de doute, q la plus grand’ part de l’Artdice ne soit contenue en l’invitation, & tout ainsi que ce feut le plus louable aux Aneiens de bien inuenter, aufsi est ce le pl* vtile de bien immiter, mefmes à ceux, dont la Langue n’est encor’bien copieufe, & riehe.Mais entende celuy, qui voudra immiter, que ce n est chose facile de bien fuyurc les vertuz d’vn bon Auâeur, & quafi comme (ë transformer en Iuy, veu que la Nature mefmes aux choses, qui paroiflènt treflèmblables, n’a feeu tant faire, que pat quelque notte, & différence elles ne pniflènt eftre difcernées. le dy cecy, poureequ’ilyen a beaucoup en toutes Langues, qui sans pénétrer aux plus cachc’es,
+son Style. Car il n’y a point de doute, ...
-Refponfe d quelques ohUdions". Chap. I X. Près auoir
+Response à quelques obiections. Chap. i x. lignes=9Pres auoir
-plus fnccintemét qu’il m’a etc pofsible ouuertle chemin
+plus succintemẽt qu’il m’a eté possible ouuert le chemin
-qui deliret l’Amplification
+qui defirẽt l’Amplification
-notre Langue, il me lèmblc bô, & neceffairc de répondre à ceux, qlëftimét barbare, * irreguliere, incapabledecece élégance, * copie, q est
+notre Languen il me semble bõ, & necessaire de repondre à ceux, q̰ l’estimẽt barbare, & irreguliere, incapable de cete elegance, & copie, q̰ est
-Greque, * Romaine.d’autant (dilcnt ilz) qu’elle ma ses Déclinations, ses
+Greque, & Romaine : d’autant (disent ilz) qu’elle n’a ses Declinaisons, ses
-Nombres, come ces
+Nombres, cõme ces
-autres Lâgues.Ie ne veux alléguer en cet endroiâ(bié q ie le peuffc faire sans hôte)la Simplicité de
+autres Lãgues. Ie ne veux alleguer en cet endroict (biẽ q̃ ie le peusse faire sans hõte) la Simpilicité de
-se font contentez
+se sont contentez
-leurs Côceptions auecques
+leurs Cõceptions auecques
-Art, * Ornement
+Art, & Ornement
-la Curieufc diligence
+la Curieuse diligence
-la Mufe auoit donne la Bouche ronde(c6me dift quelqu’vn)c’est à di re, pfaitc en toute elegace, * Venufté de paroles. ’côme depuis auxRomains Immitaieurs des
+la Muse auoit donné la Bouche ronde (cõme dict quelqu’vn) c’est à dire, p̰faitè en toute elegãce, & Venusté de paroles : cõme depuis aux Romains Immitateurs des
-diray bié, q noftre Laeue meft tac irregulicrc, qu’ô voudroit bié dire
+diray biẽ, q̃ nostre Lãgue n’est tãt irregulire, qu’õ voudroit biẽ dire
-veu que se décliné fi nô p les N6s, Pronôs, &Participcs pour
+veu q̃lle se decline si nõ p̰ les Nõs, Pronõs, & Participes pour
-moins o les Verbes,
+moins p̰les Verbes,
-leurs Tés, Modes, * Perfônes.Et fi elle n’est fi curieufemét reiglécjOU pP toft liée,
+leurs Tẽs, Modes, & Persõnes. Ei si elle n’est si curieusement, reiglée, ou pl{{exp|9}} tost liée,
-ATAmbicieux, ET AVARE ENNEMY DES BONNES LETTKES. Sonnet.
+A l’Ambicieux, et avare ennemy des bonnes lettres. Sonnet.
-Faueur, BJclaue d* %.kfharice, Tu nheus iamaUfur toy mefmes pouuoir, Etie me yeux d^n tel
+Faueur, Esclaue d’Auarice, Tu n’heus iamais sur toymesmes pouuoir, Et ie me veux d’vn tel
-pouruoir, Qwe VEJ^rit îihre en plaijir Je nourijp» ir, fa Fortune, Çf l’humaine Toîice Ont
+pouruoir, Que l’Esprit libre plaisir se nourisse. L’Air, la Fortune, & l’humaine Police Ont
-leurs îrlains ton malheureux <./fuoir. X/e Juge auart icy i^ariend yoir.\t, XJy Us troys Sews.ny du’T’ens U malice^ Regarde
+leurs Mains ton malheureux Auoir. Le Iuge auare icy n’a rien à voir. Ny les troys Seurs, ny du Tens la malice, Regarde
-qui e/îplueJoiéaitaSle Zjayfe, ou Pennuy^le certain, ou Vm/iahle, Qua$id d Hoimeur^i’ej^ere efîre immortel : Car yn cler PJomfouhx\tOft iamaif ne tunifye* £jt tien ohjcur ne
+qui est plus souhaitable L’ayse, ou l’ennuy le certain, ou l’instable. Quand à l’honneur, i’espere estre immortel: Car vn cler Nom soubz Mort iamais ne tumbe. Le tien obscru ne
-tel. e^inftytous deuxprtXfoukiitfteftneT’mnhe, C AELO MVSA BEAT.
+tel. Ainsi, tous deux serez soubz mesme Tumbe. ❧ CAELO MVSA BEAT. *seurs : sœurs
-AV lECTBVR. MT Leâeur, tu troin uerras étrange (peut eftre) dece, que i’ay (î I brauement traité vn fi ifertil, * copieux Argu ment, comme est l’Itluftration de noftre Poëifie Francoyfetcapable certes
+AV LECTEVR. AMY Lecteur, tu trouuerras etrange (peut estre) de ce, que i’ay si breuement traité vn si fertil, & copieux Argument, comme est l’Illustration de nostre Poësie Francoyse: capable certes
-plus grad ornement,
+plus grãd ornement,
-beaucoup n’estiment.Touteffois tu
+beaucoup n’estiment. Toutesfois tu
-& Seiéces n’ôt tecea leur perftâion tout
+& Sciẽces n’õt receu leur perfection tout
-d’vne mefme Main
+d’vne mesme Main
-par fuccefsion de
+par succession de
-y conférant quelque
+y conferant quelque
-son Induftrie, font parvenues au
+son Industrie, sont paruenues au
-leur excellcce. Recoy donques ee petit
+leur excellẽce. Recoy donques ce petit
-vn Deffcing, * Protraiâ de
+vn Desseing, & Protraict de
-que i’entreprédray (pofiible) de conduyrc, croiftant mon Loyfir, & mon Scauoir :* fi ie côgnoy’ q la Nation Frâcoyfe ait agréable ce mie bo vouloir
+que i’entreprẽdray (possible) de conduyre, croissant mon Loysir, & mon Scauoir: & si ie cõgnoy’ q̃ la Nation Frãcoyse ait agreable ce miẽ bõ vouloir
-a toufiours mérité quelque louange . C^uant à
+a tousiours merité quelque louange. Quant à
-plus fuyuy le
+plus suyuy le
-antiq’ vfaige, que ia Raifon : d’autat que
+antiq’ vsaige, que la Raison: d’autãt que
-(mais légitime à
+(mais legitime à
-iugement) façon d’ecrire est fi mal
+iugement) facon d’ecrire est si mal
-la nouueautc d’icelle euft peu
+la nouueauté d’icelle eust peu
-gueresde foyrecommendable, maI plaisant,
+gueres de soy recommendable, mal plaisant,
-aux Leâeurs.Quand aux
+aux Lecteurs. Quand aux
-pouroint trouuec en l’impreisio, comme
+pouroint trouuer en l’impressiõ, comme
-lettres trâfpofcés, omifcs, ou
+lettres trãsposées, omises, ou
-la première Edition les cxcufera, & la Difcretion du Leâeur Scauant,
+la premiere Edition les excusera, & la Discretion du Lecteur Scauant,
-ne farreûera à fi petites choses. À Dieu, Amy Leâeur.
+ne s’arrestera à si petites choses. A Dieu, Amy Lecteur.