L’Encyclopédie/1re édition/JAMBE

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 440-443).
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JAMBE la, s. f. (Anat. Chir. Médec. Orthoped.) en grec κνήμη, en latin crus ou tibia, seconde partie de l’extrémité inférieure du corps humain, qui s’étend depuis le genou jusqu’au pié ; elle est composée de deux os, dont l’un se nomme le tibia, & l’autre le péroné ; on pourroit fort bien ajouter à ces deux os la rotule, qui a beaucoup d’analogie avec l’olécrane, ou la grande apophyse supérieure du cubitus ; quoi qu’il en soit, voyez Rotule, Tibia, Péroné.

Continuons la description générale de la jambe, ensuite nous parlerons des principaux accidens, & des défauts auxquels cette partie est exposée ; la Chirurgie, la Medecine, & l’Orthopédie, s’unissent pour y porter une main secourable.

La premiere chose qui frappe nos yeux dans l’administration anatomique de la jambe, c’est la forte articulation du tibia avec le fémur, par plusieurs ligamens nerveux qui se croisent en sautoir. De la seule articulation du tibia avec le fémur dépendent les mouvemens de flexion, d’extension, de demi-rotation que la jambe fait, soit en-dedans, soit en-dehors ; car le péroné immobile par lui-même, obéit toujours au tibia.

Les mouvemens de flexion, d’extension, de demi-rotation de la jambe, s’exécutent par l’action de plusieurs muscles:on en fixe ordinairement le nombre à celui de dix, qui sont ; 1°. le droit antérieur, ou grêle antérieur ; 2°. le vaste externe ; 3°. le vaste interne ; 4°. le crural ; 5°. le couturier ; 6°. le droit interne, ou grêle interne ; 7°. le biceps ; 8°. le demi nerveux ; 9°. le demi membraneux ; 10°. le poplité. Quelques-uns y joignent le fascia-lata ; on peut lire les articles particuliers de chacun de ces muscles, car nous ne parlerons ici que de leurs usages en général.

On attribue communément l’extension de la jambe, à l’action du droit antérieur, des deux vastes & du crural ; l’on regarde le biceps, le demi nerveux, le grêle interne, le couturier, & le poplité, comme fléchisseurs. L’on croit que les mouvemens de demi-rotation que fait la jambe à-demi fléchie, dépendent uniquement de l’action alternative du biceps & du poplité, le biceps tournant la jambe de devant en-dehors, & le poplité la tournant de devant en-dedans.

Mais si l’on considere attentivement les attaches de presque tous les muscles de la jambe, & leur direction, on évitera de borner leur action aux simples fonctions qu’on vient de rapporter. En effet, il paroît que le grêle antérieur, par exemple, vû son attache à l’os des îles, peut fléchir la cuisse, indépendamment de son usage pour l’extension de la jambe. Le muscle couturier, outre la flexion de la jambe, à laquelle il contribue, sert encore sûrement à faire la rotation de la cuisse de devant en-dehors, soit qu’elle soit étendue ou flechie ; il fait croiser cette jambe avec l’autre, on le voit dans les tailleurs d’habits, lorsqu’ils travaillent étant assis.

La plûpart des autres muscles, comme le fascia-lata, sont communs à la cuisse & à la jambe, qu’ils meuvent l’une sur l’autre, les élevent, ou les éloignent. Ils ne sont pas même les seuls moteurs de la jambe sur la cuisse, & de la cuisse sur la jambe ; car ces mouvemens réciproques peuvent encore s’exécuter par les muscles jumeaux, dont l’on borne le service à l’extension du pié.

De plus, quelques-uns des muscles de la jambe, comme le grêle antérieur, le couturier, le grêle interne, le demi nerveux, & le demi-membraneux, meuvent encore la cuisse sur le bassin, & le bassin sur la cuisse.

En un mot, presque tous les muscles de la jambe sont auxiliaires les uns des autres, & à peine y en a-t-il un, qui, outre son usage principal, ne concoure à d’autres fonctions particulieres.

Remarquez enfin, que tous ces muscles sont très longs, & situés les uns près des autres, ce qui produit la multiplication de leurs usages. Il n’y a que le poplité qui soit un petit muscle ; il est même comme hors de rang, étant placé au-dessus de la cuisse.

Parlons maintenant des principales difformités, auxquelles les jambes sont exposées, car nous n’avons rien à dire de nouveau sur les arteres, les veines, & les nerfs de cette partie ; on en a déja fait mention à l’article Crural, Anatomie.

Quelques enfans viennent au monde avec les jambes tortues, mais le plus souvent ils ne contractent cette difformité que par la faute des nourrices qui les ont mal soignés, mal emmaillottés, ou qui les ont fait marcher trop-tôt ; de-là, les uns ont le tibia tortu, d’autres les genoux, d’autres les piés tournés en-dedans, à l’endroit de l’articulation du tibia avec le tarse ; l’on appelle en latin ces derniers vari : il y en a d’autres, au contraire, dont les piés sont tournés en-dehors, & ceux-ci sont nommés valgi, en françois cagneux. Enfin, il y a des enfans qui ont une jambe plus longue que l’autre, soit par maladie, soit par conformation naturelle, soit par des tiraillemens violens lors de leur naissance.

Tous ces divers états, & le degré où ils peuvent être portés, demandent différens traitemens, pour lesquels il faut s’adresser aux maîtres de l’art ; les bornes de cet ouvrage ne nous permettent que quelques remarques générales.

1°. Le moyen le plus sûr pour prévenir ces sortes de difformités, est de veiller à ce que les enfans soient emmaillotés soigneusement, avec intelligence, & de les empêcher, sur-tout ceux qui ont de la disposition au rachitis, de marcher trop-tôt, ou de demeurer debout ; il faut au contraire les tenir couchés, ou assis ayant les piés appuyés ; les porter dans les bras, & les traîner dans un chariot, jusqu’à ce que leurs jambes aient acquis une force suffisante.

2°. Supposé que l’enfant ait apporté la difformité de naissance, ou qu’elle paroisse se former, il faut se servir de machines faites exprès, de cuir, de carton, de lames de fer fort minces, que l’enfant gardera nuit & jour. Si l’inflexibilité de la partie s’oppose à la guérison, on joindra les bains, les linimens, les fomentations émollientes, aux machines qu’on vient de recommander.

3°. Il est des moyens très-simples, qui suffisent souvent pour corriger la difformité. Si, par exemple, l’enfant a les piés tournés en-dedans, on peut se servir des marche-piés de bois en usage chez les religieuses pour leurs jeunes pensionnaires. Ces marche-piés ont deux enfoncemens séparés pour y mettre les piés, & ces deux enfoncemens sont creusés de maniere, que les piés y étant engagés se trouvent nécessairement tournés en-dehors. Si c’est ce dernier défaut qu’il s’agit de rectifier dans l’enfant, on fera faire les enfoncemens des marche-piés contournés en-dedans ; un peu d’art, de soins, & d’attention, operent des miracles dans cet âge tendre.

4°. Quelquefois les jambes d’un enfans deviennent tortues par la faute de la nourrice, qui le tient toûjours entre ses bras sur le même côté ; engagez-la de changer sa méthode de porter votre enfant, & de la varier cette méthode, les jambes de l’enfant n’en recevront aucun dommage.

5°. Lorsque la courbure des jambes vient du rachitisme, il s’agit de guérir la cause du mal, & après cela de redresser la jambe, comme on s’y prend pour redresser la tige courbe d’un jeune arbre.

6°. Si les jambes penchent plus d’un côté que de l’autre, on peut essayer d’y remédier, en donnant à l’enfant des souliers plus hauts de semelles & de talons du côté que les jambes penchent.

7°. Il faut donner aux enfans des souliers fermes & qui ne tournent point, sur-tout en-dehors, parce qu’alors ils font sans cesse tourner la pointe du pié en-dedans.

8°. Les jambes peuvent devenir paralytiques par toutes sortes d’efforts. Salzmann rapporte le cas d’un enfant à qui ce malheur arriva, pour avoir été souvent porté à califourchon sur les épaules de son frere aîné ; il est vraissemblable que la cause de cet accident provenoit de la violente tension que les muscles des jambes souffrirent, étant long-tems & souvent pendantes sans avoir eu de points d’appui.

9°. Quelquefois une jambe ou un bras se retire par maladie ou par accident. Si la maladie procede du roidissement des muscles, il faut les assouplir par des bains, des douches, des linimens ; si elle est produite par le desséchement, on tâchera de ramener la nourriture à la partie, par des frictions & des onctions convenables ; si c’est l’effet d’un accident, comme d’une luxation, le remede est entierement du ressort de la Chirurgie.

10°. Enfin, quelquefois une jambe excede la longueur de l’autre, soit par conformation naturelle, accident qui est incurable, soit par des tiraillemens faits à la jambe, ou à la cuisse de l’enfant, lors de sa naissance ; dans ce dernier cas on trouvera le bassin de travers, & penché du côté de la jambe qui paroît trop longue. Comme d’heureux succès ont justifié qu’on pouvoit remédier à ce malheur, les gens de l’art conseillent de s’y prendre de la maniere suivante.

Après avoir couché l’enfant sur le dos, on lui liera légerement, au genou de la jambe qui paroît trop longue, un mouchoir en plusieurs doubles, & en façon de jarretiere ; attachez à ce mouchoir, vers la partie antérieure du genou, une large bande de toile, longue d’environ deux aunes ; liez cette bande le plus court que vous pourrez, néanmoins sans violence, sur l’épaule de l’enfant, du même côté ; assujettissez-l’y, de maniere qu’elle ne puisse glisser ; ensuite, vous emmaillotterez l’enfant avec adresse. La compression que le bandage du maillot fait sur la bande, qui est tendue depuis le genou de l’enfant jusques sur son épaule, oblige cette bande à se tendre encore davantage, détermine la partie trop inclinée du bassin à remonter & à se remettre dans sa situation naturelle.

Pour ce qui regarde les malheureux cas de fracture & d’amputation de jambe, on en fera deux articles séparés ; savoir, Jambe amputation, & Jambe fracture, Chirurg. (D. J.)

Jambes antérieures & postérieures de la moëlle allongée, (Anat.) Voyez Branche & Moelle allongée.

Jambe, s. f. (Hist. des Insectes.) partie du corps des insectes qui leur sert à se soûtenir, à marcher, & à d’autres usages.

Les insectes aîlés connus ont tous des jambes, sans exception, mais ils n’ont pas tous les jambes de la même longueur ; quelques uns les ont très-courtes, avec une seule articulation ; de ce nombre sont les chenilles, dont les jambes antérieures se terminent par un crochet pointu. L’on trouve aussi des insectes à jambes longues, & qui ont trois, quatre, cinq, six, & même jusqu’à huit articulations. Les jambes d’un même insecte ne sont pas toutes égales en longueur ; les postérieures du plus grand nombre sont plus longues que les antérieures, & principalement dans les abeilles ; cette regle n’est cependant pas si générale, qu’il n’y en ait dont les jambes antérieures surpassent les postérieures en longueur.

Les jambes des insectes sont ordinairement composées de trois parties ; la premiere est une espece de cuisse, elle tient immédiatement au ventre, & est plus grosse vers son origine, quoiqu’il y ait des insectes dont la cuisse est moins grosse en-haut qu’en-bas ; la seconde est la jambe, proprement dite ; les articulations de l’une & de l’autre de ces parties sont revêtues chez quelques insectes de poils forts & pointus, qu’on pourroit fort bien appeller pointes articulaires ; la troisieme partie de la jambe est le pié, qui mérite une plus grande attention que les deux autres parties. Voyez Pied.

Les insectes ne font pas tous le même usage de leurs jambes ; elles leur servent principalement pour marcher, mais il y en a à qui elles servent encore de crampons pour s’attacher fortement ; quelques-uns en font usage pour sauter, & les sauts qu’ils font sont si grands, qu’on dit qu’une puce saute deux cens fois plus loin que la longueur de son corps. Pour cet effet, ces insectes ont non-seulement des jambes, des cuisses fortes & souples, mais encore des muscles vigoureux, & doués d’une vertu élastique, par laquelle l’animal peut s’élever assez haut en l’air.

Les jambes servent de gouvernail aux insectes qui nagent, & c’est par la direction du mouvement de ces membres, qu’ils arrivent précisément au point où ils veulent aller ; elles tiennent en équilibre le corps des insectes qui volent, & le dirigent selon la volonté de l’animal ; elles leur procurent le même avantage qu’aux cigognes, & leur servent de gouvernail, pour se tourner du côté qu’il leur plaît. D’autres, qui ont la vûe courte, s’en servent pour sonder le terrein, devant ou derriere eux. Quelques-uns les emploient à nettoyer leurs yeux, leurs antennes, & leur corps, & à en ôter la poussiere qui pourroit les incommoder.

Ceux qui fouissent la terre, se servent de leurs jambes en guise de bêche ; car la force que la nature a donnée aux jambes de plusieurs insectes, qui l’emploient à cet usage, est prodigieuse, si on la compare avec leur petitesse. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à serrer dans la main quelque scarabée, on sera surpris des efforts qu’il faut faire pour les retenir. C’est encore avec ce secours qu’ils font des creux dans la terre & des routes souterraines. Comme quelques animaux usent de leurs jambes pour se défendre, l’on trouve aussi des insectes qui en font le même usage ; il y en a qui s’en servent pour saisir leur proie, & la tenir serrée.

Enfin, la construction des jambes des insectes est souvent une marque pour distinguer les especes ressemblantes les unes des autres ; c’est ainsi qu’on peut distinguer les mouches carnassieres des autres mouches, comme on connoît le faucon & le vautour à leurs serres.

Quelques naturalistes modernes prétendent qu’il y a des insectes qui ont d’abord les jambes sur le dos, & qui, après leur transformation, les ont ensuite sous le ventre ; c’est ce que M. de Réaumur semble dire de l’insecte singulier dont il a fait la description dans les Mém. de l’acad. des sciences, année 1714 ; mais, outre qu’il n’avance pas ce fait comme certain, si l’animal avoit par hazard la tête & l’anus un peu différemment placés du commun des insectes, ce qui n’est pas sans exemple, il se pourroit que, malgré les apparences du contraire, l’insecte de M. de Réaumur eût les jambes à l’opposite de son dos. (D. J.)

Jambe de bois, membre artificiel, qu’on met à la place de celui qu’on a perdu par accident, ou par une opération de chirurgie. La construction de ces sortes d’instrumens, doit être dirigée par le chirurgien intelligent, afin d’imiter la nature autant qu’on le peut, & suppléer aux fonctions dont on est privé par la perte d’un membre. La nature du moignon plus ou moins court dans l’amputation de la cuisse, ou dans celle de la jambe ; les difformités naturelles ou accidentelles de la partie ; les complications permanentes de certains accidens incurables, telles que des tumeurs, des cicatrices, &c. toutes ces choses présentent des variations, qui obligent à chercher des points d’appui variés pour l’usage libre & commode d’une jambe de bois. Il faut choisir un ouvrier ingénieux, qui sache saisir les vûes qu’on lui donne, & qui puisse les rectifier en cas de besoin. Ambroise Paré a recueilli dans ses œuvres la figure de diverses inventions de jambes, de bras, & de mains artificielles, qui réparent les difformités que cause la perte des membres, & qui servent à remplir l’action qu’ils exerçoient, & il en fait honneur à un serrurier de Paris, homme de bon esprit, nommé le petit Lorrain. La jambe de bois dont les pauvres se servent est assez connue ; mais il y en a d’autres qu’on modele sur la jambe saine, qu’on chausse comme elle, qui par des charnieres & ressorts artistement placés dans le pié facilitent la progression. Lorsque la personne veut s’asseoir, elle tire un petit verrou, qui donne la liberté de fléchir le genou. Cette jambe est gravée dans Ambroise Paré, & la description est faite dans les termes connus des ouvriers, pour qu’on puisse la leur faire exécuter sans difficulté. Ce grand chirurgien, dont les écrits ne respirent que l’amour de l’humanité & le bien public, donne pour ceux qui ont la jambe courte, après quelque accident, une béquille très-utile, inventée par Nicolas Picard, chirurgien du duc de Lorraine. Il y a un étrier de fer pour soûtenir le pié, & un arc-boutant qui embrasse le moignon de la fesse, & qui fait que l’homme en marchant est comme assis du côté dont il boite. On ne peut trop faire connoître les ressources que l’on a dans la multitude des maux qui affligent l’humanité. L’Histoire de l’académie royale des sciences nous apprend dans l’éloge du P. Sébastien, carme, & grand mécanicien, que sur sa réputation un gentilhomme suédois vint à Paris lui redemander, pour ainsi dire, ses deux mains, qu’un coup de canon lui avoit emportées ; il ne lui restoit que deux moignons au-dessus des coudes. Il s’agissoit, dit M. de Fontenelle, de faire deux mains artificielles, qui n’auroient eu pour principe de leur mouvement que celui de ces moignons, distribués par des fils à des doigts qui seroient fléxibles. Pour peu qu’on fasse attention à ce projet, on sentira qu’il n’étoit pas raisonnable, & qu’il n’est pas possible de faire agir la puissance motrice au gré de la volonté, par le principe intérieur, sur les ressorts d’une machine. On dit cependant que le P. Sébastien ne s’effraya pas de l’entreprise, & qu’il présenta ses essais à l’académie des Sciences. Ambroise Paré donne la figure de mains & de bras artificiels, qui paroissent remplir toutes les intentions qu’on peut se proposer dans les cas où ils sont nécessaires. Voyez Prothese.

Jambes de hune. (Marine.) Voyez Gambes.

Jambe, (Maréchallerie.) partie des deux trains du cheval, qui prend au train de devant depuis le genouil jusqu’au sabot, & au train de derriere depuis le jarret jusqu’au même endroit. Lorsqu’on veut exprimer simplement la partie des jambes qui va jusqu’aux boulets, on l’appelle le canon de la jambe. Voyez Canon. Les bonnes qualités des jambes du cheval sont d’être larges, plates & seches ; c’est-à-dire, que quand on les regarde de côté, elles montrent une surface large & applatie ; nerveuses, c’est-à-dire, qu’on voie distinctement le tendon qui cotoye l’os, & qui du genouil & du jarret va se rendre dans le boulet. Voyez Boulet. Leurs mauvaises qualités sont d’être fines, c’est-à-dire étroites & menues, on les appelle aussi jambes de cerf ; d’être rondes, qui est le contraire des plates, les jambes du montoir & les jambes hors du montoir. Voyez Montoir. Avoir bien de la jambe & avoir peu de jambe, se dit du cheval selon qu’il a les jambes larges ou fines. N’avoir point de jambes, se dit d’un cheval qui bronche à tout moment. Les jambes gorgées. Voyez Gorgé. Les jambes ruinées & travaillées. Voyez Ruiné & travaillé. Les jambes roides. Voyez Roide. La jambe de veau est celle qui au lieu de descendre droit du genouil au boulet, plie en devant ; c’est le contraire d’une jambe arquée. Aller à trois jambes, est la même chose que boiter ; chercher la cinquieme jambe se dit d’un cheval qui pese à la main du cavalier, & qui s’appuie sur le mors pour se reposer la tête en cheminant ou en courant. Un cheval se soulage sur une jambe, quand il a mal à l’autre. Rassembler ses quatre jambes. Voyez Rassembler. Droit sur ses jambes. Voyez Droit. Faire trouver des jambes à son cheval, c’est le faire courir vîte & très-long-tems. Comme les jambes du cavalier sont une des aides, voyez Aides. Jambe dedans, jambe dehors sont des expressions qui servent à distinguer à quelle main ou de quel côté il faut donner des aides au cheval qui manie ou qui travaille le long d’une muraille ou d’une haie. Le long d’une muraille, la jambe de dehors sera celle du côté de la muraille, & l’autre celle de dedans. Sur les voltes, si le cheval manie à droite, le talon droit sera le talon de dedans, & de même la jambe droite sera celle de dedans. Par conséquent la jambe & le talon gauches seront pris pour la jambe & le talon de dehors. Le contraire arrivera si le cheval manie à gauche. Soûtenir un cheval d’une ou de deux jambes. Voyez Soûtenir. Laisser tomber ses jambes. Voyez Tomber. Approcher les gras des jambes. Voyez Approcher. On dit du cheval qui devient sensible à l’approche des jambes de l’homme, qu’il commence à prendre les aides des jambes. Connoître, obéir, répondre aux jambes, se dit du cheval. Voyez ces termes à leurs lettres. Courir à toutes jambes. Voyez Courir.

Jambes de filleu, (terme de riviere.) c’est la partie d’un bateau foncet, servant à retenir les rubans du mât.