Mémoires (Saint-Simon)/Tome 9

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MÉMOIRES
complets et authentiques
DU DUC
DE SAINT-SIMON
SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE
collationnés sur le manuscrit original par m. chéruel
et précédés d’une notice
PAR M. SAINTE-BEUVE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
TOME NEUVIÈME
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
rue pierre-sarrazin, n°14
1856




TABLE DES CHAPITRES


DU NEUVIÈME VOLUME.
Chapitre i. — Prince de Lorraine coadjuteur de Trêves. — Mort et caractère du cardinal Grimani. — Mort et famille de la duchesse de Modène ; son deuil. — Mort et fortune du prince de Salm. — Mort du comte de Noailles. — Mort et caractère de Mme de Ravetot ; sa famille et celle de son mari. — Mort, famille et singularité de l’abbé de Pompadour. — Dixième denier. — P. Tellier persuade au roi que tous les biens de ses sujets sont à lui. — Explication du conseil des finances. — Monseigneur et Mgr le duc de Bourgogne fâchés du dixième. — Sortie de Mgr le duc de Bourgogne contre les financiers. — Du Mont m’avertit de la plus folle calomnie persuadée contre moi à Monseigneur. — Crédulité inconcevable de ce prince. — Mme de Saint-Simon s’adresse à Mme la duchesse de Bourgogne, qui détrompe pleinement Monseigneur et me tire d’affaire.1
Chapitre ii. — Abbé de Vaubrun rappelé après dix ans d’exil. — Sa famille, son caractère. — Bulle qui condamne les jésuites sur les usages chinois. — Cinq hommes d’augmentation par compagnie d’infanterie. — Taxe d’usuriers. — Refonte et profit de la monnaie. — Pont de Moulins tombé. — Ravages de la Loire. — Grand prieur enlevé par une espèce de partisan impérial. — Apanage et maison de M. [le duc] et de Mme la duchesse de Berry. — Rare méprise. — Benoist, contrôleur de la bouche, homme dangereux. — Scrupule du roi sur la vénalité des charges de ses aumôniers. — Mme de La Rochepot fort étrangement admise, comme femme du chancelier de M. le duc de Berry, à Marly, à [la] table et dans les carrosses de Mme la duchesse de Bourgogne. — Mme la duchesse de Bourgogne seule maîtresse indépendante de sa maison. — Retour des généraux. — Fervaques quitte le service. — Mort du lord Greffin. — Mort de Spanheim. — Mort et deuil de la duchesse de Mantoue. — Prétendu faiseur d’or. — Boudin ; son état et son caractère. — Bals, fêtes et plaisirs à la cour tout l’hiver.25
Chapitre iii. — Prince de Conti, Médavy, du Bourg, Albergotti, Goesbriant reçus chevaliers de l’ordre. — Singularités sur le prince de Conti. — Goesbriant gouverneur de Verdun. — Mariage de Châtillon avec une fille de Voysin. — Électeur de Cologne, à Paris et à la cour, dit la messe à Mme la duchesse de Bourgogne. — Son étrange poisson d’avril. — Mort de l’électeur de Trêves. — La Porte déclare la guerre à la Russie. — Nangis colonel du régiment du roi. — Mort, famille et caractère de Feuquières. — Réflexion sur les vilains. — Mort et caractère d’Estrades ; sa naissance. — Prétention et procès de d’Antin sur la dignité de duc et pair d’Épernon. — D’Antin obtient permission du roi d’intenter son procès. — Ruse et artifice de son discours. — Appartement du roi à Marly. — Ferme et nombreuse résolution de défense. — Avis sensé et hardi d’Harcourt. — Causes de fermeté. — Mesures prises. — Je refuse la direction de l’affaire, dont je fais charger les ducs de Charost et d’Humières. — Opposition à d’Antin signée. — Étrange procédé du duc de Mortemart. — Souplesse de d’Antin. — Partialité du roi pour d’Antin, inutile. — Misérable procédé de La Feuillade. — Ducs dyscoles. — Aiguillon. — Le roi fait déclarer son impartialité au parlement. — Inquiétude singulière du duc de Beauvilliers à la réception du duc de Saint-Aignan, son frère37
Chapitre iv. — Prise de Girone. — Brancas en est fait gouverneur. — Estaires et Beaufremont chevaliers de la Toison d’Or, et le duc de Noailles grand d’Espagne de la première classe, qui passe en Espagne, dont l’armée ne peut s’assembler qu’en août. — Dix mille livres de pension du roi d’Espagne à Mme de Rupelmonde, dont le mari avoit été tué à Brihuega. — Mort du duc de Medina-Celi. — Mort du marquis de Legañez — Mort du prince de Médicis, auparavant cardinal. — Bergheyck à Paris, passe en Espagne, d’où il est bientôt renvoyé par la princesse des Ursins. — Premier mariage du duc de Fronsac, peu après mis en correction à la Bastille. — Fortune de Mme de Villefort. — Fortune de Mlle de Pincré, qui épouse le fils de Mme de Villefort. — Mariage d’un cadet de Nassau-Siegen avec la sœur du marquis de Nesle. — Famille et mariage de Saint-Germain-Beaupré avec la fille de Doublet, qui se fourre de tout. — Mot cruel du premier président Harlay aux deux frères Doublet. — Mouvements du procès de la succession de M. le Prince. — M. le Duc perd en plein son procès contre Mmes ses tantes, et avec des queues fâcheuses. — Mort et court éloge du maréchal de Choiseul. — Chevalier de Luxembourg gouverneur de Valenciennes. — Mort de Boileau-Despréaux. — Mort du fils aîné du maréchal de Boufflers, dont la survivance passe au cadet.69
Chapitre v. — Commencement de l’affaire qui a produit la constitution Unigenitus. — Bagatelles d’Espagne. — Maillebois resté otage à Lille, s’en sauve. — Étrange fin de l’abbé de La Bourlie à Londres. — Mariage de Lassai ; sa famille. — Enfants de M. du Maine en princes du sang à la chapelle. — Mort de la duchesse douairière d’Aumont ; son caractère. — Mort et famille de Mme de Châteauneuf. — Mon embarras à l’égard de Monseigneur et de sa cour intérieure.84
Chapitre vi. — Maladie de Monseigneur. — Le roi à Meudon. — Le roi mal à son aise hors de ses maisons ; Mme de Maintenon encore plus. — Contrastes dans Meudon. — Versailles. — Harengères à Meudon bien reçues. — Singulière conversation avec Mme la duchesse d’Orléans chez moi. — Spectacle de Meudon. — Extrémité de Monseigneur. — Mort de Monseigneur. — Le roi va à Marly. — Spectacle de Versailles. — Surprenantes larmes de M. le duc d’Orléans.103
Chapitre vii. — Continuation du spectacle de Versailles. — Plaisante aventure d’un Suisse. — Horreur de Meudon. — Confusion de Marly. — Caractère de Monseigneur— Problème si Monseigneur avoit épousé Mlle Choin. — Monseigneur sans agrément, sans liberté, sans crédit avec le roi. — Monsieur et Monseigneur morts outrés contre le roi —Monseigneur peu à Versailles. — Complaisant aux choses du sacre. — Monseigneur et Mme de Maintenon fort éloignés. — Cour intime de Monseigneur. — Monseigneur, plus que sec avec Mgr [le duc] et Mme la duchesse de Bourgogne, aime M. le duc de Berry et traite bien Mme la duchesse de Berry. — Monseigneur favorable aux ducs contre les princes. — Monseigneur fort vrai ; Mlle Choin aussi. — Opposition de Monseigneur à l’alliance du sang bâtard prétendue. — Désintéressement de Mlle Choin. — Monseigneur attaché à la mémoire et à la famille du duc de Montausier. — Amours de Monseigneur. — Ridicule aventure. — Monseigneur n’aime point M. du Maine et traite bien le comte de Toulouse. — Cour plus ou moins particulière de Monseigneur. — Infamies du maréchal d’Huxelles. — Aversions de Monseigneur. — Éloignement de Mgr [le duc] et de Mme la duchesse de Bourgogne. — M. [le duc] et Mme la duchesse de Berry bien avec Monseigneur. — Crayon et projets de Mme la duchesse de Berry. — Affection de Monseigneur pour le roi d’Espagne. — Portroit raccourci de Monseigneur.120
Chapitre viii. — Obsèques [de Monseigneur]. — Mme de Maintenon à l’égard de Monseigneur et de Mgr [le duc] et de Mme la duchesse de Bourgogne. — Genre de la douleur du roi. — Ses ordres sur les suites de la mort de Monseigneur. — Ses occupations des premiers jours. — Douze mille livres de pension à Mlle Choin, bien traitée du nouveau Dauphin et de la Dauphine. — Gêne de sa vie. — Sagesse de sa conduite après la mort de Monseigneur ; n’est point abandonnée. — Princesse de Conti veut inutilement se raccommoder avec Mlle Choin. — Du Mont justement bien traité et Casau. — Princesse d’Angleterre cède à Mme la Dauphine en lieu tierce. — Deuil drapé de Monseigneur. — Situation de M. [le duc] et de Mme la duchesse de Berry. — Les deux battants des portes, chez les fils et filles de France, ne s’ouvrent que pour les fils et les filles de France. — Colère de Mme la duchesse de Berry. — Orage tombé sur Mme la duchesse de Berry. — Elle avoue à Mme de Saint-Simon ses étranges projets, avortés par la mort de Monseigneur, laquelle l’exhorte à n’oublier rien pour se raccommoder avec Mme la Dauphine. — Mme la duchesse de Berry se raccommode avec Mme la Dauphine. — Service de M. [le duc] et Mme la duchesse de Berry à Mgr le Dauphin et à Mme la Dauphine. — Singulier avis de Mme de Maintenon à Mme la Dauphine. — Duc de La Rochefoucauld prétend la garde-robe du nouveau Dauphin, et la perd contre le duc de Beauvilliers. — Soumission et modération de Mgr le Dauphin ; veut être nommé et appelé Monsieur, et non Monseigneur. — Marly repeuplé. — Châtillon et Beauvau obtiennent de draper. — Deuil singulier pour Monseigneur. — Bâtards obtiennent d’être visités en fils de France sur la mort de Monseigneur. — Manteaux et mantes à Marly. — Indécence et confusion parfaite. — Burlesque ruse de Mme la Princesse. — Mgr [le Dauphin] et Mme la Dauphine en mante et en manteau à Saint-Germain. — Ministres étrangers à Versailles, où les compagnies haranguent Mgr le Dauphin, traité par le parlement de Monseigneur par ordre du roi.153
Chapitre ix. — Mort et caractère de la duchesse de Villeroy. — Mort de l’empereur Joseph. — Prince Eugène mal avec son successeur. — Mort de Mmes de Vaubourg et Turgot. — Mort de Caravas. — Mariage des deux filles de Beauvau avec Beauvau et Choiseul. — Reprise de l’affaire d’Épernon. — Force prétentions semblables prêtes à éclore. — Leur impression sur les parties du procès d’Épernon. — Ancien projet de règlement sur les duchés-pairies en 1694 ; son sort alors. — Perversité du premier président d’Harlay, qui le dressa. — Duc de Chevreuse, de concert avec d’Antin, gagne le chancelier pour un règlement sur ce modèle. — Le chancelier m’en confie l’idée et l’ancien projet. — Raisons qui m’y font entrer sans en prévoir le funeste, et j’y travaille seul avec le chancelier. — Ancien projet et mes notes dessus. —Grâce de substitution accordée au duc d’Harcourt enfourne ce règlement. — Sagesse et franchise d’Harcourt avec moi sur les bâtards. — Je joins le maréchal de Boufflers au secret, qui est restreint d’une part entre nous deux et Harcourt en général, de l’autre entre Chevreuse et d’Antin en général, et sans nous rien communiquer. — Harcourt parle au roi, et la chose s’enfourne. — Chimères de Chevreuse et de Chaulnes. — Duc de Beauvilliers n’approuve pas les chimères ; ne peut pourtant être admis au secret du règlement par moi. — Secret de tout ce qui se fit sur le règlement uniquement entre le chancelier et moi. — Trait hardi et raffiné du plus délié courtisan de d’Antin, qui parle au roi. — Le roi suspend la plaidoirie sur le point de commencer sur la prétention d’Épernon.180
Chapitre x. — Discussion du projet de règlement entre le chancelier et moi. — Friponnerie insigne et ambitieuse du premier président d’Harlay. — Apophtegme du premier maréchal de Villeroy. — Je fais comprendre les ducs vérifiés en l’édit. — L’amitié m’intéresse aux lettres nouvelles de Chaulnes, et le chancelier s’y porte de bonne grâce. — Je l’y soutiens avec peine, dépité qu’il devient des sophismes du duc de Chevreuse. — Le chancelier travaille seul avec le roi sur le règlement. — Son aversion des ducs et sa cause. — Scélératesse du premier président d’Harlay sur le sacre et la propagation des bâtards. — Je propose le très-foible dédommagement de la double séance de pairs démis. — Le roi, uniquement pour son autorité, favorable à M. de La Rochefoucauld contre moi. — Chaulnes enfourné. — Mémoire uniquement portant sur l’autorité du roi, qui me vaut la préséance sur M. de La Rochefoucauld. — Défaut de foi et hommage ; explication et nécessité de cet acte. — Alternative ordonnée en attendant jugement, et commencée par la tirer au sort. — Préjugés célèbres du roi en faveur de M. de Saint-Simon. — Singulier procédé entre les ducs de Saint-Simon et de La Rochefoucauld lors et à la suite de la réception au parlement du premier. — Autre préjugé du roi tout récent en faveur de M. de Saint-Simon. — L’autorité du roi favorable à M. de Saint-Simon. — Enregistrement sauvage des lettres d’érection de La Rochefoucauld. — Lettres de M. le duc de Saint-Simon à M. le chancelier ; de M. le chancelier à M. le duc de Saint-Simon ; de M. le duc de Saint-Simon à M. le chancelier. — Éclaircissement de quelques endroits de mes lettres. — Anecdote curieuse de l’enregistrement de La Rochefoucauld.207
Chapitre xi. — Courte et foncière explication de la question de préséance entre la première réception du pair au parlement, et la date de l’enregistrement de la pairie. — Nature de la dignité. — Ce qui de tout temps fixoit l’ancienneté du rang des pairs, l’a fixée toujours et la fixe encore aujourd’hui. — Fausse et indécente difficulté tombée de la date de chaque réception successive. — Dignité de duc et pair mixte de fief et d’office, et unique de ce genre. — L’impétrant, et sa postérité appelée et installée avec lui en la dignité de pair, à la différence de tout autre officier. — Reprise de l’édit. — Lettre de M. le duc de Saint-Simon à M. le chancelier. — Lettre de M. le chancelier M. le duc de Saint-Simon. — J’apprends du chancelier les articles de l’édit résolus. — Je confie au duc de Beauvilliers, et au duc et à la duchesse de Chevreuse, que Chaulnes va être réérigé pour leur second fils. — L’édit en gros s’évente. — Mouvements de Matignon et des Rohan ; leur intérêt. — Lettres de M. le duc de Saint-Simon à M. le chancelier, de M. le chancelier à M. le duc de Saint-Simon. — L’édit passé, dont j’apprends par le chancelier tous les articles tels qu’ils y sont. — Double séance rejetée et Chaulnes différé, après avoir été accordés. — D’Antin, reçu duc et pair au parlement, m’invite seul d’étranger au repas. — Le roi se montre content que j’y aie été. — Adresse et impudence de d’Antin. — Sagesse et dignité de Boufflers. — Douleur de Matignon et son affaire avec le duc de Chevreuse. — Duc de La Rocheguyon fait au chancelier des plaintes de l’édit ; prétend en revenir contre ma préséance, qui le refroidit, et le duc de Villeroy, entièrement et pour toujours avec moi. — Fâcheux personnage du duc de Luxembourg sur l’édit ; est à Rouen, et pourquoi.245
Chapitre xii. — Grand changement à la cour par la mort de Monseigneur, et ses impressions différentes. — Duc du Maine. — Duc du Maine fort mal à Marly. — Princesse de Conti. — Cabale. — Duc de Vendôme. — Vaudemont et ses nièces. — Mlle de Lislebonne abbesse de Remi-remont. — Mme la Duchesse. — Prince de Rohan. — Princes étrangers. — D’Antin. — Huxelles, Beringhen, Harcourt, Boufflers, Sainte-Maure, Biron, Roucy, La Vallière. — Ducs de Luxembourg, La Rocheguyon, Villeroy. — La Feuillade. — Ministres et financiérs. — Le chancelier et son fils. — La Vrillière. — Voysin. — Torcy. — Desmarets. — Duc de Beauvilliers. — Fénelon archevêque de Cambrai. — Union de M. de Cambrai et de tout le petit troupeau. — Duc de Charost et sa mère. — Duc et duchesse de Saint-Simon. — Conduite des ducs de Chevreuse et de Beauvilliers. — Duc de Chevreuse. — Mgr le Dauphin. — Mme de Maintenon point aux ministres, tout au Dauphin. — Ministres travaillent chez le Dauphin.268
Chapitre xiii. — Voyage des généraux d’armée. — Permangle bat et brûle un grand convoi. — Duc de Noailles près du roi d’Espagne avec ses troupes sous Vendôme. — La reine d’Espagne attaquée d’écrouelles. — Bonac relève Blécourt à la cour d Espagne. — Marly en jeu et en sa forme ordinaire ; cause de sa singulière prolongation. — Premier mariage de Belle-Ile. — Mariage de Montboissier avec Mlle de Maillé. — Mariage de Parabère avec Mlle de La Vieuville. — Course à Marly de l’électeur de Bavière. — Mort de Langeron, lieutenant général des armées navales, — Mort, caractère, descendance et titres du duc d’Albe, ambassadeur d’Espagne en France ; sa succession. — Fils d’Amelot président à mortier. — Digne souvenir du roi des services de Molé, premier président et garde des sceaux. — Bergheyck à Marly, mandé en Espagne. — Voyage du roi d’Angleterre par le royaume. — Grand prieur à Soleure. — Deuil de l’empereur suspendu, et sa cause. — Le roi d’Espagne donne ce qui lui reste aux Pays-Bas à l’électeur de Bavière, qui passe à Marly allant à Namur, et envoie le comte d’Albert en Espagne ; comte de La Marck suit l’électeur, de la part du roi, sans caractère. — Gassion bat en Flandre douze bataillons et dix escadrons ; son mérite et son extraction. — Clôture de l’assemblée extraordinaire du clergé ; admirable et hardie harangue au roi de Nesmond, archevêque d’Alby. — Le Dauphin montré au clergé par le roi. — Services de Monseigneur à Saint-Denis et à Notre-Dame. — Merveilles du Dauphin à Paris. — Nul duc ne s’y trouve, quoique le roi l’eût désiré. — Création d’officiers gardes-côtes. — Pontchartrain en abuse et de mon amitié, me trompe, m’usurpe, et je me brouille avec lui. — Usurpation très-attentive des secrétaires d’État. — Sottise d’amitié. — Trahison noire de Pontchartrain. — Étrange procédé de Pontchartrain, qui me veut leurrer par Aubenton. — Impudence et embarras de Pontchartrain. — Le chancelier soutient le vol de son fils contre moi. — Peine et proposition des Pontchartrain. — Ma conduite avec eux.308
Chapitre xiv. — Splendeur du duc de Beauvilliers. — Causes, outre l’amitié, de sa confiance entière en moi. — Discussion de la cour entre lui et moi. — Torcy. — Desmarets. — La Vrillière. — Voysin. — Pontchartrain père et fils. — Caractère de Pontchartrain. — Je sauve Pontchartrain perdu. — Je conçois le dessein d’une réconciliation sincère entre le duc de Beauvilliers et le chancelier. — Singulier hasard sur le jansénisme. — Pontchartrain sauvé par le duc de Beauvilliers. — — Conversation sur les Pontchartrain avec Beringhen, premier écuyer. — Son caractère. — Union et concert le plus intime entre les ducs et les duchesses de Beauvilliers, Chevreuse et Saint-Simon. — Conduite du dernier avec le Dauphin, et sa façon d’y être. — Mon sentiment sur le jansénisme, les jansénistes et les jésuites.331
Chapitre xv. — Situation personnelle de la duchesse de Saint-Simon à la cour. — Précautions de ma conduite. — Je sonde heureusement le Dauphin. — Court entretien dérobé avec le Dauphin. — Tête-à-tête du Dauphin avec moi. — Dignité : gouvernement, ministère. — Belles et justes espérances. — Conférence entre le duc de Beauvilliers et moi. — Autre tête-à-tête du Dauphin avec moi. — Secret de ces entretiens. — Dignité : princes, princes du sang, princes légitimés. —Belles paroles du Dauphin sur les bâtards. — Conférence entre le duc de Beauvilliers et moi. — Importance solide du duc de Beauvilliers. — Concert entier entre lui et moi. — Contrariété d’avis entre le duc de Beauvilliers et moi sur la succession de Monseigneur. — Manière dont elle fut traitée ; extrême indécence qui s’y commit à Marly.359
Chapitre xvi. — Je vois souvent le Dauphin tête à tête. — Le Dauphin, seul avec moi, surpris par la Dauphine. — Ma situation à l’égard de la Dauphine. — Mérite de Mme de Saint-Simon m’est très-utile. — Aversion de Mme de Maintenon pour moi ; sur quoi fondée. — Je travaille à unir M. le duc d’Orléans au Dauphin. — Intérieur de la famille royale, et le mien avec elle. — Je donne un étrange avis à M. le duc d’Orléans, qui en fait un plus étrange usage avec Mme sa fille. — Je me brouille et me laisse après raccommoder avec lui, et je demeure très-froidement avec Mme la duchesse de Berry depuis. — Dégoûts du roi de M. le duc d’Orléans. — Dangereux manéges du duc du Maine, qui projette le mariage de son fils avec une sœur de Mme la duchesse de Berry. — Je travaille à unir M. le duc d’Orléans au Dauphin et au duc de Beauvilliers, [union] à laquelle je réussis.1
Chapitre xvii. — Mémoire des pertes de la dignité de duc et pair, etc. — Tête-à-tête du Dauphin avec moi. — Affaire du cardinal de Noailles remise par le roi au Dauphin. — Causes de ce renvoi. — Discussion entre le duc de Beauvilliers et moi sur un prélat à proposer au Dauphin pour travailler sous lui à l’affaire du cardinal de Noailles. — Voyage de Fontainebleau par Petit-Bourg. — Dureté du roi dans sa famille. — Comte de Toulouse attaqué de la pierre. — Musique du roi à la messe de la Dauphine. — Je raccommode sincèrement et solidement le duc de Beauvilliers et le chancelier. — Famille et mort du prince de Nassau, gouverneur de Frise. — Mort de Penautier ; quel il était. — Mort du duc de Lesdiguières, qui éteint ce duché-pairie. — Neuf mille livres de pension sur Lyon au duc de Villeroy. — Mort de Pelletier, ci-devant ministre et contrôleur général. — Mort de Phélypeaux, conseiller d’État, frère du chancelier. — Mort de Serrant et du chevalier de Maulevrier ; leur famille. — Mort de la princesse de Fürstemberg ; sa famille, son caractère. — Maison de son mari. — Le tabouret lui est procuré tard par adresse. — Mariage du chevalier de Luxembourg avec Mlle d’Harlay. — Mort du cardinal de Tournou. — Mort et caractère du maréchal de Boufflers. — Danger que j’y cours. — Triste fin de vie. — Horreur des médecins. — Générosité de la maréchale de Boufflers, qui accepte à peine une pension du roi de douze mille livres.401
Chapitre xviii. — Charost capitaine des gardes du corps par le Dauphin. — Domingue ; quel, et son propos sur Charost à la Dauphine. — Cause de la charge de Charost. — Fortune des trois Charost. — Cause curieuse du mariage du vieux Charost. — Cause du tabouret de grâce de la princesse d’Espinoy. — Prince d’Espinoy chevalier de l’ordre parmi les gentilshommes en 1661. — Pont d’or fait aux Charost pour leur ôter la charge de capitaine des gardes, et sa cause. — Habileté importante du vieux Charost. — Malice de Lauzun sur le duc de Charost, et sa cause. — Raison qui fit renouveler des ducs vérifiés sans pairie. — Repentir de Louis XIII de l’érection de Paris en archevêché. — Cause qui fit Charost duc et pair. — Raison qui priva Harlay, archevêque de Paris, du cardinalat, et qui le fit duc et pair. — Importance des entrées. — Ruses d’Harlay, archevêque de Paris, démontées par Charost. — Dessein du duc de Beauvilliers et du Dauphin de me faire gouverneur de Mgr le duc de Bretagne. — Fortune de Charost du tout complète. — Campagne d’Allemagne. — Campagne de Savoie. — Campagne de Flandre. — Témérité du prince Eugène et de Marlborough. — Fautes énormes de Villars. — Impudence de Villars, qui donne faussement un démenti net et public au maréchal de Montesquiou, qui l’avale. — Course de Contade à la cour ; son caractère. — Siège de Bouchain ; Ravignan dedans ; sa situation personnelle ; son caractère. — Bouchain rendu ; la garnison prisonnière ; générosité des ennemis à l’égard de Ravignan. — Fin de la campagne en Flandre. — Villars assez bien reçu à la cour, et pourquoi.425
NOTES
I. Des anciennes pairies ; pairs ecclésiastiques et laïques. 445
II. Des secrétaires d’État ; de leur origine et de leurs départements dans l’ancienne monarchie. 446
III. Cardinal de Bouillon : arrêt du parlement. 449


FIN DE LA TABLE DES CHAPITRES




Ch. Lahure, imprimeur du Sénat et de la Cour de Cassation, rue de Vaugirard, 9, près de l’Odéon.