de l’air. Voyez Air. Ce mot est composé d’ἀὴρ, air, & de μέτρειν, mesurer.
L’airométrie comprend les lois du mouvement, de la pesanteur, de la pression, de l’élasticité, de la raréfaction, de la condensation, &c. de l’air. V. Elasticité, Raréfaction, &c.
Le mot d’airométrie n’est pas fort en usage ; & on appelle ordinairement cette branche de la Physique la pneumatique. Voyez Pneumatique.
M. Wolf, Professeur de Mathématique à Hall, ayant réduit en démonstrations géométriques plusieurs des propriétés de l’air, publia le premier à Leipsic en 1709. les élémens de l’airométrie en Allemand, & ensuite plus amplement en Latin ; & ces élémens d’airométrie ont depuis été insérés dans le cours de Mathématiques de cet Auteur en 5. volumes in-4o. à Geneve. (O)
AIRS, s. m. pl. en terme de Manége, sont tous les mouvemens, allures & exercices qu’on apprend au cheval de manége. Voyez Manege, Académie, Cheval.
Le pas naturel d’un cheval, le trot & le galop, ne sont point comptés au nombre des airs de manege, qui sont les balotades, les croupades, les caprioles, les courbettes & demi-courbettes, les falcades, le galop gaillard, le demi air ou mesair, le pas, le saut, les passades, les pesades, les piroüettes, le répolon, le terre à terre, les voltes & demi-voltes. Voyez les explications de tous ces airs à leurs lettres respectives.
Quelques Auteurs prennent les airs dans un sens plus étendu, & les divisent en bas & relevés : les airs bas sont la démarche naturelle du cheval, telle que le pas, le trot, le galop & le terre à terre : les airs élevés sont ceux par lesquels le cheval s’éleve davantage de terre. Un cheval qui n’a point d’air naturel, est celui qui plie fort peu les jambes en galopant. On dit : ce cavalier a bien rencontré l’air de ce cheval, & il manie bien terre à terre : ce cheval prend l’air des courbettes, se présente bien à l’air des caprioles, pour dire qu’il a de la disposition à ces sortes d’airs. Les courbettes & les airs mettent parfaitement bien un cheval dans la main, le rendent léger du dedans, le mettent sur les hanches. Ces airs le font arrêter sur les hanches, le font aller par sauts & l’assûrent dans la main. Il faut ménager un cheval qui se présente de lui-même aux airs relevés, parce qu’ils le mettent en colere quand on le presse trop. (V)
AIS, s. m. (Menuis. Charpen.) planche de chêne ou de sapin à l’usage de la Menuiserie : on nomme les ais entrevouts lorsqu’ils servent à couvrir les espaces des solives, & qu’ils en ont la longueur sur neuf ou dix pouces de large & un pouce d’épaisseur. Cette maniere de couvrir les entrevouts étoit fort en usage autrefois : mais on se sert à présent de lattes que l’on ourdit de plâtre dessus & dessous ; cela rend les planchers plus sourds, & empêche la poussiere de pénétrer ; ce qu’il est presqu’impossible d’éviter dans l’usage des ais de planches, qui sont sujets à se fendre ou gercer : ces entrevouts de plâtre ne servent même aujourd’hui que pour les chambres en galetas : on plafonne presque toutes celles habitées par les maîtres ; ce qui occasionne la ruine des planchers ; les Charpentiers trouvant par-là occasion d’employer du bois verd rempli de flaches & d’aubiers ; au lieu qu’on voit presque tous les planchers des bâtimens des derniers siecles subsister sans affaissement ; le bois étant apparent, ayant une portée suffisante, étant bien écarri, quarderoné sur les arrêtes & les entrevouts, garni d’ais bien dressés & corroyés, ornés de peintures & sculptures, ainsi que sont celles de la grande galerie du Luxembourg à Paris.
Ais de bois de bâteau ; ce sont des planches de chêne ou de sapin qu’on tire des débris des bâteaux dé-
lambrissées de plâtre des deux côtés pour empêcher le bruit & le vent, pour ménager la place & la charge dans les lieux qui ont peu de hauteur de plancher. Voyez Cloison à claire voie. (P)
Ais, outil de Fondeur en sable ; c’est une planche de bois de chêne d’environ un pouce d’épaisseur : cette planche sert aux Fondeurs pour poser les chassis dans lesquels ils font le moule. Voyez Fondeur en sable, & la fig. 17. Pl. du Fondeur en sable.
Ais, ustensile d’Imprimerie ; c’est une planche de bois de chêne de deux piés de long sur un pié & demi de large, & de huit à dix lignes d’épaisseur, unie d’un côté, & traversée de l’autre de deux barres de bois posées à deux ou trois pouces de chaque extrémité. On se sert d’ais pour tremper le papier, pour le remanier, pour le charger après l’avoir imprimé. Il y a à chaque presse deux ais ; un sur lequel est posé le papier préparé pour l’impression, & l’autre pour recevoir chaque feuille imprimée.
Les Compositeurs ont aussi des ais pour desserrer leurs formes à distribuer & mettre leurs lettres. (V. Forme.) Mais le plus souvent ils ne se servent que de demi-ais : deux de ces demi-ais sont de la grandeur d’un grand ais.
Ais, terme de Paumier ; c’est une planche maçonnée dans le mur à l’extrémité d’un tripot ou jeu de paume, qu’on appelle quarré. L’ais est placé précisément dans l’angle du jeu de paume qui touche à la gallerie, & dans la partie du tripot où est placé le serveur. Les tripots ou jeux de paume qu’on appelle des dedans, n’ont point d’ais. Quand la balle va frapper de volée dans l’ais, ce qui se connoît par le son de la planche, le joüeur qui l’a poussée gagne un quinze. Voyez Jeu de Paume.
Ais à presser ou mettre les livres en presse, outil des Relieurs ; ils doivent être de bois de poirier. Il en faut de différente grandeur, c’est-à-dire, pour in-folio, in-4o, in-8o, in-12 & in-18. Voyez Plan. I. de la Reliûre, fig. V.
Quand on ne trouve point de poirier, on prend du bois de hêtre.
Ais à endosser, ce sont de petites planches de hêtre bien polies, dont un des côtés dans la largeur est rond, l’autre est quarré. On met une de ces planches entre chacun des volumes qui sont tous tournés du même sens, lorsqu’ils sont couchés & qu’on se prépare à les mettre en presse pour y faire le dos, le côté quarré de la planche tout joignant le bout des ficelles de la couture ; ensorte que ces planches pressant un peu plus le bord des livres, servent à faire sortir le dos en rond. Il y en a pour toutes les formes de livre. Voyez Plan. I. fig. F.
Ais à fouetter ; il y a des planches toutes semblables pour fouetter, mais plus larges que les précédentes. On dit ais à fouetter. Voyez Pl. I. fig. G.
Ais à rogner, ce sont de petites planches qui servent aux Relieurs à maintenir les livres qu’ils veulent rogner dans la presse. Voyez Rogner, Fouetter,& Endosser.
Ais feuillé, en terme de Vitrerie ou Planche à la soudure, est un ais qui sert à couler l’étain pour souder.
Ais du corps, partie du bois du métier des étoffes en soie. Ce sont deux petites planches oblongues percées d’autant de trous que l’exige le nombre des mailles du corps, ou des maillons ou des aiguilles.
Elles ont quatre cens trous chacune pour les métiers de 400 cordes & 600 trous pour les métiers de 600 cordes : il y a huit trous dans la largeur pour les métiers de 400, & il y en a 10 pour les métiers de 600. Leur usage est de tenir les mailles de corps & les arcades dans la direction qu’elles doivent avoir. V. Pl. 6, n°. 7, la Pl. est un des ais du corps.
Ais en Serrurerie. C’est un outil à l’usage de la Ser-