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la lettre dans la matrice qui est au bout du troisieme moule : après quoi on sépare ces deux pieces l’une de l’autre, & il reste à l’une d’elles la lettre toute figée que l’ouvrier sépare avec le crochet qui est à l’autre piece du moule ; puis les rejoignant ensemble, il recommence de nouveau l’opération jusqu’à trois à quatre mille fois par jour. Voyez Corps, Matrices, Planches, fig.

Moule, en terme de Fondeur en sable, est composé de deux chassis, remplis de sable, qui forment comme deux tables. Les faces intérieures du moule ont reçu l’empreinte des modeles, ce qui fait un vuide dans lequel on coule le cuivre, ou autre métal fondu, qui prend ainsi la forme des modeles qui ont servi à former le moule. Voyez l’article Fondeur en sable.

Moules, outil de Gainier, ce sont des morceaux de bois de la figure des ouvrages qu’ils veulent faire, qui sont ronds, longs, larges, ou plats, selon le besoin.

Moules des Orfevres. Les Orfevres se servent pour mouler leurs ouvrages des moules de sable des Fondeurs, & quelquefois, pour de petits objets, de l’os de seche. Pour se servir utilement de l’os de seche, voici comme on le prépare : on prend deux os de seche dont on coupe les deux bouts, puis on les use du côté tendre sur une pierre plate, jusqu’à ce que l’on ait une surface d’étendue desirée ; sur la fin, on répand sur la pierre plate une poussiere de charbon très-fine, qui, par le frottement, s’incorpore dans les pores de l’os de seche & les rend plus serrés ; on y perce trois trous dans lesquels on met des chevilles de bois pour assujettir les deux os à même place l’un sur l’autre, puis on met son modele entre deux, & pressant également les deux os, ce modele imprime sa forme, on le retire, on forme les jets, les communications, & les ouvertures pour l’échappement de l’air à l’approche de la matiere, & on le flambe à la fumée de la lampe ou d’un flambeau comme les autres moules.

Moules, en terme de pain d’Epicier, ce sont des planches de bois de diverses grandeurs, & gravées de différentes figures, sur lesquelles on applique la piece de pain d’épice que l’on veut figurer. Voyez les figures.

Moule, (Potier de terre.) Les moules des faiseurs de fourneaux & de creusets sont de la même forme des creusets, c’est à-dire, de la forme d’un cone tronqué : ils sont garnis de bras de bois pour les tenir & les tourner lorsqu’ils sont couverts de terre, & que l’ouvrier veut en même tems arrondir ou applatir son vaisseau. Voyez Fourneau.

Moule, (Lunetier.) Les Miroitiers-Lunetiers se servent de moules de bois pour dresser & faire les tubes ou tuyaux avec lesquels ils montent les lunettes de longue vûe, & quelques autres ouvrages d’optique.

Ces moules sont des cylindres de longueur & de diametre à discrétion, & suivant l’usage qu’on en veut faire ; mais ils sont toûjours moins gros par un bout que par l’autre pour la facilité du dépouillement, c’est-à-dire, pour en faire sortir plus aisément le tuyau qu’on a dressé dessus.

Les tubes qu’on fait sur ces moules sont de deux sortes : les uns, simplement de carton & de papier ; & les autres, de copeaux de bois très-minces, ajoutés au papier & au carton. Lorsqu’on veut faire de ces tubes qui s’emboîtent les uns dans les autres, il n’y a que le premier qui se fasse sur le moule, chaque tube que l’on acheve servant ensuite de moule à celui qui doit le couvrir, sans qu’on ôte pour cela le moule du premier. Voyez Tube.

Moule de violons, (Lutherie) Voyez l’article Violon.

Moule de pastille, (Parfumeur.) Les Parfumeurs appellent de ce nom un cornet de fer blanc, creux, & long comme le doigt ; on l’appuie en tournant sur la partie étendue. La pastille reste dedans. On l’en tire en soufflant dans ce cornet par un bout. Voyez les Planches.

Moules, terme de Papeterie, ce sont de petites tables faites de fils de fer ou de laiton, attachés les uns auprès des autres par d’autres fils de laiton encore plus fins. Les moules, qu’on appelle aussi des formes, sont de la grandeur d’une feuille de papier, & ont tout autour un rebord de bois auquel sont attachés les fils de laiton. Ce sont ces moules qu’on plonge dans la bouillie ou pâte liquide pour dresser les feuilles de papier. Voyez Papier.

Moules des plombiers. Ce sont des tables sur lesquelles ils coulent leurs tables de plomb. On les appelle quelquefois tout simplement des tables. Cette table est faite de grosses pieces de bois bien jointes & liées de barres de fers par les extrémités, soutenues par deux ou trois treteaux de charpente ; elle est environnée tout-autour par une bordure de bois de deux ou trois pouces d’épaisseur, & élevée d’environ deux pouces au-dessus de la table ; la largeur ordinaire des-tables est de trois ou quatre piés, & leur longueur de quinze ou vingt piés.

Sur la table est du sable très-fin qu’on prépare en le mouillant avec un petit arrosoir, & en le labourant avec un bâton ou rateau ; & ensuite, pour le rendre uni, on l’applatit avec un maillet, & on le plane avec une plaque de cuivre appellée plane. Voyez Maillet & Plane. Au-dessus de la table est le rable. Voyez Rable.

Outre ces moules, les Plombiers ont des moules réels qui leur servent à jetter les tuyaux sans soudure. Ces moules sont des cylindres de cuivre, creux, d’une largeur & d’un diametre propres à l’usage qu’on en veut faire. Ces moules sont faits de deux pieces qui s’ouvrent par le moyen des charnieres qui les joignent, & qui se ferment avec des crochets. La longueur de ces tuyaux est ordinairement de deux piés & demi.

Les Plombiers ont aussi des moules ou tables propres pour couler le plomb sur toile. Ces moules sont différens de ceux dont on se sert pour couler les grandes tables sur sable. Voyez en la description à l’article Plombier, où on enseigne la maniere de jetter le plomb sur toile ; & l’article Orgue & les fig. Pl. d’orgue.

Moule, en terme de Fondeur de petit plomb, sont des branches de fer réunies par un bout avec une charniere, pour pouvoir les ouvrir & tirer la branche de plomb qui s’y est faite. Chacune de ces branches est garnie de trous disposés exactement vis-à-vis l’un de l’autre, où l’on coule le plomb. Il y a autant de sortes de moules qu’il y a de différentes especes de plomb.

Moule, en terme de Potier, c’est un morceau de bois tourné sur lequel on ébauche un ouvrage de poterie, profond comme un grand creuset. Voyez les Planches.

On appelle aussi moule une espece de quarré retrait dans les angles, dans lequel on moule le carreau ; il tient quatre carreaux dans chaque moule.

Les moules à briques, à carreaux d’âtre, & les chauffrettes, ne sont point retraits dans leurs angles, & ne forment pas un quarré régulier. Voyez les Planches.

Moule a frange, (Rubannier.) c’est une petite planchette de bois mince & longue de 12 à 14 pouces, dont les vives arrêtes sont abattues pour ne point couper les soies que l’on y met ; il y en a de quantité de largeurs pour les diverses hauteurs que l’on veut donner aux franges ; il y en a aussi de