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Louis VIII. qui régla qu’ils auroient séance parmi eux. Son arrêt donné solemnellement à Paris en 1224 dans sa cour des pairs, porte, que suivant l’ancien usage & les coutumes observées dès long-tems, les grands officiers de la couronne, sçavoir, le chancelier, le bouteiller, le chambrier, &c. devoient se trouver aux procès qui se feroient contre un pair de France, pour le juger conjointement avec les autres pairs du royaume ; en conséquence ils assisterent tous au jugement d’un procès de la comtesse de Flandres.

Il paroît que sous Henri III. les grands officiers de la couronne étoient le connétable, le chancelier, le garde des sceaux, le grand maître, le grand chambellan, l’amiral, les maréchaux de France & le grand écuyer. Ce prince ordonna en 1577, par des lettres patentes vérifiées au Parlement, que les susdits grands officiers ne pourroient être précédés par aucun des pairs nouveaux créés. (D. J.)

Les officiers de justice sont ceux auxquels on a confié l’administration de la justice dans les différentes cours ou tribunaux du royaume. Voyez Cour, Justice, &c.

Les officiers royaux sont ceux qui administrent la justice au nom du roi, comme les juges, &c. Voyez Juge.

Les officiers subalternes sont ceux qui administrent la justice au nom de quelque seigneur sujet du roi : tels sont les juges qui exercent leurs fonctions sous le comte-maréchal, sous l’amiral, &c.

Les officiers de police sont ceux auxquels on a confié le gouvernement & la direction des affaires d’une communauté ou d’une ville : tels sont les maires, les chérifs, &c. Voyez Police.

Les Officiers de guerre sont ceux qui ont quelque commandement dans les armées du roi. Voyez Armée.

Ces officiers sont généraux ou subalternes.

Les officiers généraux sont ceux dont le commandement n’est point restraint à une seule troupe, compagnie ou régiment ; mais qui ont sous leurs ordres un corps de troupes composé de plusieurs régimens : tels sont les généraux, lieutenans-généraux, majors-généraux & brigadiers. Voyez Général, &c.

Les officiers de l’état-major sont ceux qui ont sous leurs ordres un régiment entier, comme les colonels, lieutenans-colonels & majors.

Les officiers subalternes sont les lieutenans, cornettes, enseignes, sergens & caporaux. Voyez tous ces officiers sous leurs propres articles, Capitaine, Colonel, &c.

Les officiers à commission sont ceux qui ont commission du roi : tels sont tous les officiers militaires, depuis le général jusqu’au cornette inclusivement.

On les appelle officiers à commission, par opposition aux officiers à brevet, ou à baguette, qui sont établis par brevet des colonels ou des capitaines : tels sont les quartier-maîtres, sergens, caporaux, & même les chirurgiens & les chapelains.

Officiers de mer ou de marine, sont ceux qui ont quelque commandement sur les vaisseaux de guerre. Voyez Marine.

Les officiers à pavillon sont les amiraux, vice-amiraux, contre-amiraux. Voyez Pavillon, Amiral, &c.

Officiers de la maison du roi, sont le grand-maître d’hôtel, le trésorier, le contrôleur, le trésorier de l’épargne, le maître, les clercs du tapis verd, &c. le grand chambellan, le vice chambellan, les gentilshommes de la chambre privée & de la chambre du lit, les gentilshommes huissiers, les garçons de la chambre, les pages, le maître de la garde-robe, le maître des cérémonies, &c. le grand

écuyer, le contrôleur de l’écurie, les sous écuyers, les intendans, &c. Voyez Maison du roi, & chaque officier sous son article.

Les officiers à baguette sont ceux qui portent une baguette blanche en présence du roi, & devant lesquels un valet de pied, nue tête, porte une baguette blanche quand ils sortent en public, & quand ils ne sont pas en présence du roi : tels sont le grand-maître d’hôtel, le grand chambellan, le grand trésorier, &c.

La baguette blanche est la marque d’une commission, & à la mort du roi ces officiers cassent leur baguette sur le cercueil où l’on doit mettre le corps du roi, pour marquer par cette cérémonie, qu’ils déchargent leurs officiers subalternes de leur subordination.

Dans toutes les autres cours & les autres gouvernemens de l’Europe & du monde, il y a également différentes sortes d’officiers, tant pour le civil & le militaire, que pour les maisons des princes.

Les officiers militaires en France, sont les maréchaux de France, lieutenans-généraux, maréchaux de camp, brigadiers, colonels, lieutenant-colonels, majors, capitaines, lieutenans, sous-lieutenans, enseignes ou cornettes, sergens, maréchaux des logis, & brigadiers dans la cavalerie, pour le service de terre ; & pour celui de mer, l’amiral, les vice-amiraux, le général des galeres, les chefs-d’escadre, capitaines, lieutenans, enseignes de vaisseaux, &c. Voyez Maréchal de France, Lieutenant-général, &c.

Pour le civil, les officiers de justice sont, le chancelier, le garde des sceaux, les conseillers d’état, maîtres des requêtes, présidens au mortier, conseillers au parlement, procureurs & avocats généraux ; & dans les justices subalternes, les présidens & conseillers au présidial, les lieutenans généraux de police, les lieutenans civils & criminels, baillifs, prevôts, avocats & procureurs du roi & leurs substituts, & autres dignités de robe, qu’on peut voir chacun à leur article particulier.

Les principaux officiers de la maison du roi sont le grand-maître, le grand écuyer, le grand veneur, le grand échanson, le grand aumônier, le grand chambellan, les quatre gentilshommes de la chambre, les quatre capitaines des gardes, sans parler de plusieurs autres, & tous les divers officiers qui sont soumis à ces premiers. Voyez Grand maitre, Grand écuyer, &c.

Les grands officiers, ou grades militaires, sont conférés par le bon plaisir du roi, & ne sont point héréditaires ; mais la plûpart des offices de judicature, aussi-bien que les charges chez le roi, passent de pere en fils, pourvu que l’on ait payé les droits imposés sur quelques-unes pour les conserver à sa famille : on achette pourtant un régiment, une compagnie.

Les princes étrangers ont aussi des officiers dans tous ces divers genres. On trouvera les noms & les principales fonctions de leurs charges répandus dans le corps de ce Dictionnaire.

Officiers municipaux, voyez Municipal.

Officiers réformés, voyez Réformé.

Officiers de la monnoie, voyez Monnoie.

Signaux pour les officiers, voyez Signal.

Officiers généraux, (Hist. mod.) ou commandant des troupes, ceux qui ont autorité sur les soldats. On peut en distinguer de deux sortes, les officiers généraux, & les officiers subalternes.

Parmi tous les anciens peuples, la discipline militaire qui n’a pas été la partie la moins cultivée du gouvernement, exigeant de la subordination dans les troupes, les souverains ont été obligés de confier une partie de leur autorité à des hommes in-