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cet égard les mêmes regles que pour la fixation des lods & ventes à ci-devant Lods.

Dans quelques coutumes, outre le quint, on paie aussi un droit de requint, qui est la cinquieme partie du quint. Voyez les auteurs qui ont traité des fiefs, & les commentateurs des coutumes sur le titre des fiefs, & le traité du quint & des lods & ventes par M. Guyot, & les mots Fief, Mutation, Relief, Seigneur, Vassal, Vente. (A)

QUINTADINER, v. n. (terme d’Organiste.) ce terme se dit des tuyaux de l’orgue lorsqu’ils raisonnent en maniere de quinte, & qu’ils ne parlent pas d’une façon harmonieuse, ce qui est un défaut.

QUINTAINE, s. f. (Jurisprud.) est un exercice du corps ou jeu que certaines personnes sont obligées de faire pour le divertissement du seigneur.

Balzamon prétend que ce jeu a été ainsi appellé parce qu’un nommé Quintus en fut l’inventeur, ce qui paroit appuyer sur la loi. I. au code de aleatoribus.

Pancirole, I. var. cap. jv. prétend qu’il a été ainsi nommé à Quintanâ viâ quæ castris romanis in Quintanam portam exibat.

Du Cange, en sa dissertation sur Joinville, tient que ce terme vient de ce que ce devoir s’acquittoit dans les banlieues appellées Quintes ou Quintaines, parce qu’elles s’étendoient à 5000 pas hors de la ville.

On plaçoit ordinairement vers l’extrémité de la banlieue un pal ou poteau que l’on appelloit le pal de la quintaine, & ce pal servoit pour le jeu ou exercice dont il s’agit, qui a aussi été appellé la quintaine, du nom de la banlieue où il se faisoit, & du pal de la banlieue qui y servoit.

En la coutume locale de Mezieres en Touraine, les meuniers demeurans en la baronnie & châtellenie de Mezieres, sont tenus une fois l’an frapper par trois coups le pal de la quintaine en la plus proche riviere du châtel du seigneur, baron ou châtelain, ou autre lieu accoutumé, & s’ils se feignent rompre leurs perches, ou défaillent au jour, lieu & heure accoutumés, il y a 60 sous d’amende au seigneur.

De même à Mehun sur Eure en Berry, les hommes mariés dans l’année, sont tenus, le jour de la pentecôte, tirer la quaintaine au-dessous du château, & par trois fois frapper de leurs perches un pan de bois qui est piqué & planté au milieu du cours de l’eau.

En la châtellenie de Mareuil, ressort d’Issoudun en Berry, les nouveaux mariés tirent aussi la quintaine sur la riviere d’Amon.

Il y a de pareils exercices en Vendômois, Bourbonnois & ailleurs.

Il est fait mention de ce droit de quintaine au liv. II. du recueil des arrêts de Bretagne.

En quelques lieux, à chaque mutation de seigneur ou de vassal, le vassal doit courir la quintaine de service féodal. Voyez le Glossaire de Lauriere au mot Quintaine, & ci-après Quinte. (A)

Quintaine, (Maréchal.) on appelle ainsi dans les maneges, un poteau ou jacquemart représentant un homme armé d’un bouclier, auquel on jette des dards, & sur lequel on va rompre des lances à cheval. On appelle aussi cette figure faquin. Coure la quintaine ou le faquin, c’est un exercice d’académie.

QUINTAL, s. m. (Poids.) le quintal, quoique de cent livres, n’est pas égal par-tout ; il differe quelquefois de cinq, de dix ou de vingt pour cent, plus ou moins, suivant que la livre est composée de plus ou de moins d’onces, ou que les onces sont plus fortes ou plus foibles, dans les lieux où l’on achete & vend les marchandises. Par exemple, le quintal de Paris rend à Marseille cent vingt-trois livres ; & le quintal de poids de Marseille ne rend à Paris que quatre-vingt-une livres : cette différence provient de ce que la livre de Paris est composée de seize onces, & que celle de Marseille n’est composée que de

treize onces, ce qui se doit entendre poids de marc, car la livre de Marseille est aussi de seize onces poids de table. Savary.

Quintal des Grecs, (Antiq. greq.) ce poids ne répond point à ce que nous nommons de ce nom. Le quintal, que les Grecs appelloient τάλαντον, étoit de plusieurs sortes ; le moindre pesoit cent vingt-cinq livres ; il y en avoit de cent soixante-cinq, de quatre cent, de mille & de douze cens livres.

Quintal géronin, le, (Poids d’Egypte.) ce qu’on nomme au Caire quintal géronin, est le poids le plus fort dont on se sert dans cette capitale & dans les autres villes de commerce d’Egypte, pour peser les marchandises les plus pesantes ou du plus grand volume, il est de deux cens dix-sept rotols du Caire, dont les cent dix font cent livres de Marseille. Dict. du commerce. (D. J.)

Quintal du Levant, (Poids.) le quintal de Constantinople est estimé le plus pesant de tous les quintaux dont on se sert au Levant. Il est de quarante-cinq ocques ; l’ocque pesant quatre cens dragmes, ou deux livres neuf seiziemes d’Amsterdam. Le quintal pese cent douze livres trois quarts d’Amsterdam, cent quatre-vingt-une livres de Venise, & cent soixante de Livourne. On peut aussi diviser le quintal en rottes à raison de cent rottes par quintal, la rotte est de cent quatre-vingt dragmes.

Quintal-mécho, (Comm. d’Amériq.) on appelle ainsi en Espagne, à Buenos-Aires, & dans le reste de l’Amérique espagnole, un quintal qui est de moitié plus fort que le quintal commun. Il est de six arobes, & en dernier seulement de quatre, c’est-à-dire l’un de cinquante & l’autre de cent à prendre l’arobe sur le pié de vingt livres ; ce qui rend poids de Paris quatre-vingt-treize livres pour le quintal commun, & cent trente-neuf livres & demi pour le quintal-mécho. Savary. (D. J.)

QUINTANÆ, (Géogr. anc.) lieu de la seconde Rhétie. Il y avoit garnison romaine. La moitié de l’empire, sect. 59. porte Præfectus alæ primæ Flaviæ Rhetiorum Quintanis. C’est le même lieu dont parle Antonin dans son itinéraire, où il le nomme Quintianæ entre Quilabis & Augusta Vindelicum à XXIV. M. P. de Boiodorum & à XX. M. P. d’Augustæ. On croit que c’est Kintzen. (D. J.)

QUINT-DATIF, s. m. (Jurisprud.) on appelle ainsi dans les coutumes de Picardie & d’Artois la cinquieme partie des héritages dont la coutume permet de disposer. Voyez Mailloit sur Artois, article 91.

Quint-hérédital est la cinquieme partie des biens que les coutumes de Picardie & d’Artois réserve aux puînés. Voyez ci-devant Quint-datif.

Quint-naturel est la même chose que quint-hérédital. Voyez le journal des audiences, tome I. liv. v. ch. xlvj.

Quint des puînés est la même chose que quint-hérédital & quint-naturel. Voyez ci-devant ces deux articles. (A)

QUINTE, s. f. (Jurisprud.) signifie la cinquieme. La quinte & surabondante criée est une cinquieme criée que l’on ordonne quelquefois outre les quatre criées ordinaires, pour suppléer à ce qui pourroit manquer à quelqu’une de ces criées. Voyez Criées.

Quinte d’Angers est la septaine, le territoire, la banlieue, la voirie, l’étendue de la jurisdiction du prevôt ou autre premier juge ordinaire. Ce terme vient de ce que les Poitevins & les Angevins donnoient aux banlieues de leurs villes l’espace de 5000 pas, coutume d’Anjou, article xxxv. Touraille, en sa note sur cet article, pense que ce terme vient de ce que le juge a droit de faire tire la quintaine dans sa jurisdiction. Menage croit que ce mot quinte vient de ce que la jurisdiction du prevôt d’Angers est compo-