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REPAITRIR, v. act. (Gram.) paîtrir de-rechef. Voyez les articles Paitrir, Pate, Pétrin.

REPALLEMENT, s. m. (Com.) confrontation, comparaison que l’on fait d’un poids de fer, de cuivre ou de plomb avec l’étalon ou poids matrice, pour voir, si par l’usage ou autrement, il n’est point altéré. Ce terme n’est guere en usage qu’en Picardie, & particulierement à Amiens. Dictionn. de commerce.

REPALLER, v. act. (Com.) confronter, comparer un poids avec l’étalon. Voyez Repallement ou Étalon.

RÉPANDRE, v. act. (Gram.) Il se dit d’un fluide qu’on verse à terre, ou sur un autre corps ; vous répandez du vin : il se dit aussi de l’argent ; il répand beaucoup d’argent pour les troupes : d’une nouvelle, d’un bruit ; je ne sais comment ce bruit s’est répandu. On l’emploie souvent dans les phrases suivantes, se répandre en louanges, se répandre dans le monde, répandre des agrémens sur tout ; il a des graces répandues sur toute sa personne.

Répandre, Verser, (Synonym.) il y a cette différence entre ces deux verbes, que verser se dit d’une liqueur que l’on met à dessein dans un vase, & répandre, d’une liqueur qu’on laisse tomber ; ainsi on dit, verser du vin dans un verre, & non pas répandre du vin dans un verre. On dit cependant répandre des pleurs, & verser un torrent de larmes. On dit également bien, verser son sang, & répandre son sang. Répandre est fort en usage au figuré ; répandre des erreurs ; cette nouvelle fut bientôt répandue. On dit poétiquement que le sommeil répand ses pavots ; enfin répandre signifie semer, disperser, étendre de toutes parts. Un général répand quelquefois ses troupes en divers cantons. Il faut tâcher de répandre des agrémens dans tous ses écrits. Il y a un certain air de noblesse répandu dans toute sa personne, dans ses discours, & dans ses manieres. (D. J.)

RÉPARAGE, s. m. (Draperie.) ce mot signifie donner avec les forces une deuxieme coupe au drap ; ainsi l’on dit, tondre en réparage, pour dire, tondre le drap une seconde fois.

Réparage, s. m. (Lainage.) ce mot se dit chez les Laineurs ou Aplaigneurs, de toutes les façons qu’ils donnent aux étoffes de laine avec le chardon sur la perche.

Réparage, ou réparer, en terme d’orfevre, c’est nettoyer les soudures, les mettre de niveau avec les pieces, & rectifier l’ouvrage au marteau, à la lime & au rifloire. Voyez ces mots à leur article.

RÉPARATION, s. f. (Archit.) c’est une restauration nécessaire pour l’entretien d’un bâtiment. Un propriétaire est chargé de grosses réparations, comme murs, planchers, couvertures, &c. & un locataire est obligé aux menues, telles que sont les vitres, carreaux, dégradations d’âtres, de planchers, &c. (D. J.)

Réparation, (Jurisp.) en fait de bâtiment, on en distingue de plusieurs sortes.

Les grosses réparations qui sont à la charge du propriétaire, lesquelles consistent dans la réfection des quatre gros murs, des poutres, voûtes & couvertures en plein.

Les réparations viageres & d’entretenement sont toutes les réparations autres que les grosses réparations dont on vient de parlet ; on les appelle viageres, parce qu’elles sont à la charge de l’usufruitier & non du propriétaire, & réparations d’entretenement, parce qu’elles comprennent tout ce qui est nécessaire pour entretenir l’héritage, mais non pas la réconstruction.

Les menues réparations qu’on appelle aussi réparations locatives, sont celles dont les locataires sont tenus, comme de rendre les vitres nettes en quittant la maison, de faire rétablir celles qui sont cassées, faire raccommoder les clés & serrures & les carreaux qui

ne sont pas en état, & autres choses semblables.

Lorsque le fermier judiciaire d’un bien saisi réellement veut faire faire quelques réparations, il faut auparavant qu’il en fasse constater la nécessité par un procès-verbal d’experts. On ne peut employer en réparations que le tiers du prix du bail, quand il est de 1000 liv. la moitié, quand il est au-dessus, & le quart, quand il est au-dessous. Voyez le réglement du 23 Juin 1678, journal des aud. (A)

Réparation civile est une somme à laquelle un criminel est condamné envers quelqu’un par forme de réparation & de dédommagement du tort qu’il lui a causé par son crime.

La réparation civile adjugée pour l’homicide du mari appartient par moitié à la femme & aux enfans ; la femme n’est pas privée de sa part, quoiqu’elle se remarie, & qu’elle renonce à la communauté.

Si l’homicide n’a point de femme ni d’enfans, la réparation civile appartient au pere, & à son défaut, aux autres héritiers plus prochains.

Pour avoir part à cette réparation, il faut avoir poursuivi la vengeance de la mort du défunt. Les enfans n’en seroient cependant pas privés, si c’étoit leur indigence qui les eût empêchés de poursuivre.

Les réparations civiles emportent la contrainte par corps, & sont payées par préférence à l’amende adjugée au roi. Voyez l’institution au droit criminel de M. de Vouglans. (A)

Réparation d’honneur, (Jurisprud). est une déclaration que l’on fait de vive voix ou par écrit, pour rétablir l’honneur de quelqu’un que l’on avoit attaqué.

Comme il n’y a rien de plus cher que l’honneur, tout ce qui y donne la plus légere atteinte, mérite une satisfaction.

Mais on la proportionne à la qualité de l’offensé, & à la qualité de l’injure, & aussi à celle de l’accusé.

Quelquefois la réparation se fait par un simple acte que l’on met au greffe.

Lorsqu’on veut la rendre plus authentique, on ordonne qu’elle se fera en présence de certaines personnes, même en présence d’un des juges commis à cet effet, & qui en fait dresser procès-verbal.

Quoique l’on ordonne cette réparation, on prononce aussi quelquefois en outre une amende & des dommages & intérêts : ce qui dépend des circonstances. Voyez Amende, Dommages et intérêts, Honneur, Maréchaux de France, Point-d’honneur.

REPARE, participe, (Gram.) Voyez le verbe Réparer.

Réparé, en terme de bâtimens, voyez Réparation, Restauration.

REPARER, v. act. (Gram.) c’est mettre ou restituer une chose dégradée, défectueuse, endommagée, en bon état. Il se dit au simple & au figuré ; on répare un mur, on répare une injure, on répare un dommage, on répare un tort.

Réparer, (Médailles.) réparer des médailles, c’est les retoucher ; ensorte qu’étant frustes & effacées, elles paroissent nettes & lisibles. Pour cela, on enleve la rouille avec le burin, on rétablit les lettres, on polit le champ, & on ressuscite des figures qui ne paroissoient presque plus. Quand les figures sont rongées, on prend une espece de mastic que l’on applique au métal, & que l’on retaille ensuite très proprement, pour faire croire que les figures sont entieres & bien conservées ; c’est une ruse qu’on a souvent mis en usage, les connoisseurs gardent leurs médailles sans les réparer, parce que rien ne contribue tant à les gâter. Voyez Joubert, scienc. des médailles. (D. J.)

Réparer, en terme de Doreur sur bois, est proprement l’action de découvrir la sculpture qu’on avoit