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nesse. Quelques coutumes refusent néanmoins le droit d’aînesse à la fille qui représente son pere.

En collatérale, le mâle exclud absolument la femelle de la succession des fiefs, ainsi il n’y a point de représentation. Voyez le traité des successions de Lebrun, celui de la représentation par Guiné, & les mots Héritier, Succession, Transmission, Représentant. (A)

REPRESENTER, v. act. (Gramm.) c’est rendre présent par une action, par une image, &c. Cette glace représente fidelement les objets ; il est bien représenté sur cette toile ; ce phénomene est représenté fortement dans cette description ; la représentation de cette piece a été faite à étonner ; il représente avec beaucoup de dignité ; la pompe de son entrée représentoit toute la puissance de son souverain. C’est une fonction aussi périlleuse qu’inutile, que de représenter leurs devoirs aux grands. Pour enlever l’admiration des hommes, il faut se représenter à soi-même & aux autres les choses grandes en grand. Allez, mais soyez prêt à vous représenter au premier signe. Les rois représentent Dieu sur la terre.

REPRÊTER, v. act. (Gramm.) c’est prêter de-rechef. Voyez Prêt & Prêter.

REPRIER, v. act. (Gramm.) c’est prier une seconde fois. Voyez Prier & Prieres.

RÉPRIMANDER, v. act. (Gramm.) c’est châtier par des paroles celui qui a commis une action repréhensible. On réprimande ses enfans de leurs étourderies. La réprimande de la justice est flétrissante.

RÉPRIMER, v. act. (Gramm.) c’est arrêter l’effet ou le progrès. Les calmans répriment la chaleur du sang ; réprimez l’impétuosité de votre caractere. Il y a des hommes dont aucune disgrace n’a pu réprimer l’orgueil ; réprimer ou négliger le murmure du soldat.

REPRISE, s. f. (Jurispr.) a différentes significations. Reprise d’instance est lorsqu’un héritier ou autre successeur à titre universel, reprend une contestation qui étoit pendante avec le défunt.

Cette reprise se fait par un acte que l’on passe au greffe, dans lequel on déclare que l’on reprend l’instance, offrant de procéder suivant les derniers erremens.

Un cessionnaire ou autre successeur à titre singulier, ne peut pas régulierement reprendre l’instance au lieu de celui dont il a les droits ; il ne peut qu’intervenir, & son cédant doit toujours rester partie, quand ce ne seroit que pour faire prononcer avec lui sur les frais.

On reprend quelquefois une cause, instance ou procès dans lequel on étoit déja partie, lorsque dans le cours du procès on acquiert quelque nouvelle qualité en laquelle on doit procéder : par exemple, une fille majeure qui procédoit en cette qualité, si elle se marie, doit reprendre avec son mari, comme femme mariée ; & si ensuite elle devient veuve, elle doit encore reprendre en cette qualité. Voyez Cause, Instance, Procès, Procédure, Héritier, Veuve, Cessionnaire.

Reprise, en fait de compte, est ce que le comptable a droit de reprendre sur la dépense. Les comptes ont ordinairement trois sortes de chapitres ; ceux de recette, ceux de dépense, & ceux de reprise. Pour l’ordre du comptant, le rendant se charge en recette de certaines sommes, quoiqu’il ne les ait pas reçues, ou qu’il n’en ait reçu qu’une partie ; & dans le chapitre de reprise il fait déduction de ce qu’il n’a pas reçu, c’est ce qu’on appelle reprise. Voyez Compte.

Reprise de fief, est la prise de possession d’un fief que fait l’héritier du vassal qui est décédé, laquelle possession il reçoit du seigneur en faisant la foi & hommage, & lui payant ses droits, s’il en est dû. Cette prise de possession s’appelle reprise de fief, parce qu’anciennement les fiefs n’étant concédés par les seigneurs

que pour la vie du vassal, l’héritier qui vouloit reprendre le fief que tenoit le défunt, ne le pouvoit faire sans en être investi par le seigneur.

On a aussi appellé fief de reprise ceux qui ne procédoient pas originairement de la concession des seigneurs, mais qui étoient des aleux, & qui ayant été cédés par les propriétaires à des seigneurs, ont été aussi-tôt repris d’eux pour être tenus à foi & hommage. Voyez le mot Fief.

Reprises, au pluriel, signifie ce que la femme a droit de reprendre sur les biens de son mari. On joint ordinairement les termes de reprises & conventions matrimoniales ; les reprises & les conventions ne sont pourtant pas absolument la même chose, & il semble que le terme de reprises a une application plus particuliere aux biens que la femme a apportés, & qu’elle a droit de reprendre, soit en nature ou en argent, comme la dot en général, & singulierement les deniers stipulés les propres réels, & les remplois des propres aliénés, & que sous le terme de conventions matrimoniales, on entend plus volontiers ce que la femme a droit de prendre en vertu du contrat, comme son préciput, sa part de la communauté, son douaire & autres avantages qui peuvent lui avoir été faits par le contrat : néanmoins dans l’usage on comprend souvent le tout sous le terme de reprises, ou sous celui de conventions matrimoniales.

La femme a hypotheque pour ses reprises, du jour du contrat de mariage. On peut aussi comprendre sous le terme de reprises, la faculté qui est stipulée par le contrat de mariage en faveur de la femme & de ses enfans, ou autres héritiers, de renoncer à la communauté, & en ce faisant, de reprendre franchement & quittement tout ce qu’elle a apporté en communauté. Voyez Communauté, Dot, Douaire, Femme, Préciput, Rénonciation a la communauté, Propres.

Reprise, (Comm.) dans un état de compte, se dit d’articles à déduire sur ceux employés en recette.

Il se dit proprement des deniers comptés & non reçus. La reprise est la troisieme partie d’un compte ; la recette & la dépense sont les deux premieres. Voyez Compte.

Reprise, en termes de commerce de mer, signifie un vaisseau ou navire marchand qu’un corsaire ou armateur ennemi avoit d’abord pris, & qui ensuite a été repris par un bâtiment du parti contraire. Voyez Recousse, Dict. de. Comm.

Reprise, s. f. est en Musique le nom qu’on donne à chacune des parties d’un air qui se répetent deux fois. C’est en ce sens que l’on dit que la premiere reprise d’une ouverture est grave, & la seconde gaie. Quelquefois on n’entend par reprise que la seconde partie d’un air. On dit ainsi que la reprise d’un tel menuet ne vaut rien du tout. Enfin, reprise est encore chacune des parties d’un rondeau, qui souvent en a trois, dont on ne répete que la premiere.

Dans les notes, on appelle reprise un caractere qui marque qu’on doit répéter la partie de l’air qui le précede, ce qui évite la peine de la noter deux fois. En ce sens il y a deux reprises ; la grande & la petite. La grande reprise se figure à l’italienne par une double barre renfermée entre trois lignes, avec deux points au-dehors de chaque côté, voy. les Pl. de Musiq. ou à la françoise, par deux lignes perpendiculaires un peu plus écartées, tirées à-travers toute la portée, entre lesquelles on insere un point dans chaque espace, voy. aussi les Pl. mais cette seconde maniere s’abolit peu-à-peu ; car ne pouvant imiter tout-à-fait la musique italienne, nous en imitons du-moins les mots & les figures.

Cette reprise ainsi figurée avec des points à droite & à gauche, marque ordinairement qu’il faut recommencer deux fois tant la partie qui la précede que