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dans l’exergue. Ainsi le P. T. Percussa Treveris ; S. M. A. Signata Moneta Antiochiæ. Con. Constantinopoli, &c. au lieu que dans le haut empire, les noms s’y trouvent tout au long ; Lugduni dans celle de M. Antoine, Αντιοχέων dans les greques & dans toutes les colonies.

Les revers sont chargés des marques différentes & particulieres des monétaires, qu’ils mettoient de leur chef pour distinguer leur fabrique, & le lieu même où ils travailloient. C’est par-là qu’on explique une infinité de caracteres, ou de petites figures qui se rencontrent, non-seulement dans le bas empire, depuis Gallus & Volusien, mais aussi dans les consulaires.

Il nous reste à dire un mot de certaines marques, qui évidemment n’ont rapport qu’à la valeur des monnoies, & qu’on ne trouve que dans les consulaires, encore ne les y voit-on pas toujours. Ces marques sont X. V. Q. S. L. L. S. l’X signifie Denarius, qui valoit Denos Aeris, dix as de cuivre ; l’V marquoit le Quinaire, cinq as ; le L. L. S. un sesterce, ou deux as & demi ; le Q est encore la marque du Quinaire.

Aucune de ces marques ne se trouve sur le bronze, si ce n’est l’S qui se trouve dans quelques consulaires. Il est plus ordinaire d’y voir un certain nombre de points, qui se mettoit des deux côtés. Voyez Points, (Art numismatique).

Finissons par observer qu’on a certaines médailles dont il est évident que le revers ne convient point à la tête. La plûpart de ces sortes de médailles ont été frappées vers le tems de Gallus & de Volusien, & sur-tout pendant le regne de Gallien, lorsque l’empire étoit partagé entre une infinité de tyrans. Quel que soit ce défaut, on ne doit pas rebuter ces sortes de médailles ; car tout alors étoit dans une si grande confusion, que sans se donner la peine de fabriquer de nouveaux coins, aussi-tôt qu’on apprenoit qu’on avoit changé de maître, on battoit une nouvelle tête sur d’anciens revers : c’est sans doute par cette raison que l’on trouve au revers d’un Æmilien, Concordia Augg. revers qui avoit servi à Hostilien, à Gallus, ou à Volusien : si cependant ce n’est point un des Philippes transformés en Emilien.

Mais d’un autre côté nous ne devons faire aucun cas des médailles dont les revers ont été contrefaits, insérés ou appliqués. C’est une fourberie moderne imaginée pour tromper les curieux. Nous en avons parlé au mot Médaille, & nous avons indiqué en même tems les moyens de découvrir cette friponnerie.

Pour ce qui regarde les divers symboles qu’on voit sur les revers des médailles antiques, on en trouvera l’énumération & l’explication au mot Symbole, Art numismatique. (Le Chevalier de Jaucourt.)

Revers, voir un ouvrage de revers ; c’est dans la Fortification, découvrir le dos de ceux qui le défendent, & qui font face au parapet. Voyez Commandement.

Revers de l’orillon, c’est la partie de l’orillon vers la courtine, qui lui est à-peu-près parallele. Voyez Orillon. (Q)

Revers de la tranchée, c’est dans l’attaque des places, le côté opposé à son parapet. Voyez Tranchée. (Q)

Revers, (Marine.) on caractérise par ce terme, tous les membres qui se jettent en-dehors du vaisseau, comme certaines alonges & certains genoux. Voyez Alonges de revers & Genoux de revers.

On appelle aussi manœuvres de revers les écoutes, les boulines & les bras qui sont sous le vent, qu’on a larguées, & qui ne sont plus d’usage jusqu’à ce que le vaisseau revire de bord. On s’en sert alors à la place

des autres, qui en cessant d’être du côté du vent, deviennent manœuvres de revers.

Revers d’arcasse est une portion de voûte de bois faite à la poupe d’un vaisseau, soit pour soutenir un balcon, soit pour un simple ornement, ou pour gagner de l’espace. Voyez Pl. I. fig. 1. le revers d’arcasse ou voûte marquée D.

Revers de l’éperon ; c’est la partie de l’éperon comprise depuis le dos du cabestan, jusqu’au bout de la cagonille.

Revers de pavé, (Pavement.) c’est l’un des côtés en pente du pavé d’une rue, depuis le ruisseau jusqu’au pié du mur.

RÉVERSALES, (Hist. mod. politique.) reversalia. C’est ainsi que l’on nomme en Allemagne une déclaration par laquelle l’empereur, ou quelqu’autre souverain de l’empire, fait savoir que par quelque acte qu’il a fait, il n’a point entendu porter préjudice aux droits d’un tiers. Ainsi, comme par la bulle d’or le couronnement de l’empereur doit se faire à Aix-la-Chapelle, lorsque cette cérémonie se fait ailleurs, l’empereur donne des réversales à la ville d’Aix-la-Chapelle, par lesquelles il déclare que cela s’est fait sans préjudice de ses droits, & sans tirer à conséquence.

REVERSEAU, s. m. (Archit.) Piece de bois attachée au bas du chassis d’une porte croisée, qui en recouvrement sur son seuil ou tablette, empêche que l’eau n’entre dans la feuilleure. Quand elle est sur l’appui d’une fenêtre, on la nomme piece d’appui. Daviler. (D. J.)

REVERSER, v. act. (Gram.) verser de nouveau ; reversez cette liqueur dans la bouteille. Voyez Verser.

REVERSIBLE, adj. (Jurisprud.) signifie qui doit retourner à quelqu’un. Un bien, une somme peut être réversible à quelqu’un, après le décès d’un autre, ou après l’évenement de quelque condition : ce qui depend des termes de la disposition. Voyez Propre, Retour & Réversion, Succession, Substitution, Fidei-commis. (A)

REVERSION, s. f. (Jurisprud.) est la même chose que retour ou droit de retour, que le donateur a aux biens par lui donnés, quand le donateur meurt sans enfans. Voyez ci-devant Retour. (A)

REVERSIS le jeu du, le jeu du reversis est un jeu que nous tenons des Espagnols, & qui demande une grande attention de la part des joueurs.

On l’appelle réversis de la maniere de le jouer qui est toute opposée à celle des autres jeux de cartes dans lesquels celui qui fait le plus de levées, gagne ; au lieu que dans celui-ci, c’est celui qui en fait le moins.

Pour jouer le reversis, on peut être quatre ou cinq personnes. Il y a quarante-huit cartes dans le jeu, les dix n’y étant pas ordinairement. Il y a cependant des endroits où l’on les laisse, pour rendre le reversis plus difficile à jouer.

Après avoir tiré à qui mêlera, comme dans les autres, celui que la carte a décidé, présente les cartes battues à sa gauche pour être coupées, & les partage toutes aux joueurs, trois à trois, excepté trois, lorsque l’on joue quatre, & deux ou sept, si l’on est cinq, qui restent au talon. On peut écarter une carte de son jeu que l’on met dessous le talon, pour remplacer celle qu’on en ôte, ou si l’on ne veut point écarter, il est libre de voir au talon celle qu’on auroit prise en cas d’écart ; mais ceci doit se faire chacun selon son rang ; le premier en cartes ayant droit de commencer, le second ensuite, & ainsi des autres. Celui qui mêle les cartes, doit toujours s’en donner une de plus qu’aux autres joueurs, & n’en prend jamais au talon. Mais il est obligé d’y mettre, après l’examen de son jeu, celle de ses cartes qu’il juge à-propos : ce