Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/358

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du palais royal à Paris. Quelquefois cette sorte de bassin sert de décharge ou de réservoir dans les jardins. Daviler. (D. J.)

Rond, en terme de Boutonnier, c’est un enjolivement en bouillon composé de deux rangs attachés sur le rosté en demi-cercle. Voyez Rosté & Bouillon. On l’appelle encore rosette.

Rond simple, en terme de Boutonnier, c’est une petite piece de velin découpée en cercle, mise en soie, & bordée de cannetille. Son usage est d’entrer dans la composition d’un enjolivement plus considérable en meubles, en équipages, en harnois de chevaux, &c. Voyez Mettre en soie.

Rond de plomb, (terme de Chapelier.) c’est une grande plaque de plomb qui a la figure d’un chapeau sans forme, de laquelle on se sert pour tenir un chapeau en état. Savary. (D. J.)

Rond, en terme de manege, c’est la piste circulaire qu’on appelle autrement la volte. Couper le rond ou la volte, c’est faire un changement de main, lorsqu’un cheval travaille sur les voltes d’une piste, ensorte que divisant la volte en deux, on change de main, & le cheval part sur une ligne droite, pour recommencer une autre volte. Dans cette espece de manege, les écuyers ont accoutumé de dire, coupez ou coupez le rond. Voyez Volte.

RONDA, (Géog. mod.) ville d’Espagne, au royaume de Grenade, sur les frontieres de l’Andalousie, au haut d’un rocher escarpé, environné de la riviere de Guadajara, à 8 lieues au nord de Gibraltar. On descend de la ville à la riviere par un escalier de deux à trois cens marches, taillé dans le roc ; c’est un ouvrage des Maures : cette place fut conquise sur eux en 1485 par d. Ferdinand & dona Isabelle, qui y entrerent par une fausse porte. Les environs sont fertiles en fruits exquis, & on y recueille beaucoup de belle soie. Long. 12. 10. latit. 36. 28. (D. J.)

Ronda, sierras de, (Géog. mod.) on donne ce nom en Espagne à toutes ces montagnes qui sont aux frontieres du royaume de Grenade & de l’Andalousie. Ces montagnes sont extrèmement rudes, hautes, & ne sont presque par-tout que des rochers qui s’étendent jusqu’à la mer. (D. J.)

RONDACHE, s. f. espece de bouclier rond qu’on appelloit aussi quelquefois rondelle. On s’en servoit encore du tems de Henri IV. (Q)

RONDE, figure, (Littérat.) Eustathe prouve dans ses remarques sur Homere, que la figure ronde étoit celle que les anciens estimoient le plus. Ils la regardoient comme sacrée, & par cette raison ils faisoient leurs autels ronds, leurs tables rondes, & plantoient en rond les bois sacrés. (D. J.)

Ronde s. f. en Musique, est une note blanche & ronde sans queue, ainsi figurée O ; qui vaut une mesure entiere à quatre tems, c’est-à-dire, deux blanches ou quatre noires. La ronde est de toutes les notes en usage, celle qui a le plus de valeur ; autrefois au contraire elle étoit celle qui en avoit le moins, & elle s’appelloit semi-breve. Voyez Semi-breve & Valeur des notes. (S)

Ronde, s. f. terme militaire, qui signifie le tour ou la marche que fait un officier accompagné de soldats autour des remparts d’une ville de guerre pendant la nuit, pour voir si chacun fait son devoir, si les sentinelles sont éveillées, & si tout est en bon ordre. Dans les garnisons exactes la ronde marche tous les quarts d’heure, de sorte qu’il y a toujours quelqu’un sur le rempart. Voyez Mot. L’officier qui fait sa ronde, porte du feu, ou il en fait porter pour examiner plus exactement les différens postes qu’il doit visiter.

Ronde major, est celle que fait le major. Lorsque la ronde-major arrive à un corps-de-garde, la sentinelle qui est devant les armes, dès qu’elle l’apper-

çoit, lui demande qui va la ? on répond ronde-major.

La sentinelle lui crie, demeure-là ; caporal hors de la garde. L’officier qui commande la garde, se présente accompagné de deux fusiliers qu’il place derriere lui, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, présentant leurs armes ; il a aussi avec lui le sergent portant hallebarde, & le caporal de consigne qui porte le fallot. L’officier demande, qui va là ? on lui répond, ronde-major, il dit, avance qui a l’ordre. Le major avance, & l’officier, après avoir reconnu si c’est lui-même, ou l’aide-major de la place, lui donne le mot à l’oreille. Le major peut compter les soldats de garde, & visiter leurs armes. Cette ronde se fait pour visiter l’état des corps-de-garde & des sentinelles, savoir si tous les officiers & soldats sont à leurs postes, & si le mot est bon par-tout. C’est pourquoi il faut que le major visite les armes, & compte les soldats, & que l’officier lui donne le mot lui-même ; car autrement comment le major peut-il savoir si l’officier a le mot, comme il a été donné au cercle, si l’officier ne le lui donne ainsi ? Non-seulement l’officier doit donner le mot au major, mais encore dans la regle le major ne doit le recevoir que de lui ; l’officier doit bien reconnoitre, avant de donner le mot, si c’est le major, ou l’aide-major de la place, qui fait la ronde, & si sous ce prétexte quelqu’un ne vient pas surprendre l’ordre, & savoir l’état de la garde & des sentinelles. C’est pour cette raison qu’il fait porter le fallot, & les fusiliers qu’il prend, sont pour sa sûreté & celle de son poste. Aussi n’est-il obligé de donner l’ordre au major qu’à la premiere ronde qu’il fait, & qu’on appelle ronde-major ; & s’il en vouloit faire une seconde, il faudroit qu’il donnât lui-même l’ordre au caporal, qui viendroit le recevoir, comme une simple ronde. Lorsque le major a fait sa ronde, il va chez le gouverneur lui rendre compte de l’état où il a trouvé les postes. Il doit ensuite aller porter l’ordre au lieutenant de roi, s’il est dans la place, quoique le gouverneur soit présent.

Lorsqu’on dit que le major fait sa ronde, des que l’ordre est donné, on entend seulement qu’il ne l’a fait qu’après. Car il n’y a point pour lui d’heures prescrites. Il est bon même qu’il la fasse à des heures incertaines, afin de tenir toujours le corps-de-garde alerte ; mais il faut toujours qu’il fasse la premiere pour vérifier l’ordre dans tous les corps-de-garde.

L’officier doit aussi recevoir de la même maniere la ronde du gouverneur & celle du lieutenant de roi. Augmentant le nombre des fusiliers avec lesquels il la reçoit, à proportion de la dignité de celui qui la fait ; & s’ils la faisoient plusieurs fois dans une même nuit, il doit toujours la recevoir de la même maniere.

L’inspecteur général qui se trouve dans une place, peut aussi faire sa ronde, l’officier doit lui donner le mot, sans que l’inspecteur soit obligé de mettre pié à terre, s’il est à cheval. L’inspecteur particulier peut aussi faire la sienne ; mais il est reçu par un caporal, comme une simple ronde.

A l’égard des simples rondes, dès que la sentinelle qui est devant le corps-de-garde, les voit paroître, elle leur demande, qui va là ? on lui répond ronde. La sentinelle leur crie, demeure-là ; caporal hors de la garde, ronde. Le caporal de poste vient recevoir la ronde, & demande qui va-là ? on lui répond, ronde. Il dit, avance qui a l’ordre. La ronde avance, & donne le mot à l’oreille au caporal qui le reçoit l’épée à la main, la pointe à l’estomac de la ronde. Si le mot est bon, le caporal reçoit le numéro, & le fait mettre dans la boëte ; il fait signer celui qui fait la ronde, suivant l’usage particulier de la garnison, & la laisse passer. Si le mot n’est pas bon, il doit l’arrêter, & en rendre compte à l’officier qui examine ce que c’est.

Lorsque deux rondes se rencontrent sur le rempart, celle qui la premiere a découvert l’autre, a droit