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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/112

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gistraux ; la dose de la teinture est depuis dix jusqu’à quarante gouttes ; tous ces remedes sont recommandés dans la peste, les fievres malignes, la petite vérole, & autres maladies éruptives, la fausse esquinancie, l’apoplexie séreuse, la paralysie, les fievres quartes intermitentes rebelles, la passion hystérique, la suppression des regles, la morsure des animaux vénéneux, &c.

La racine de serpentaire de Virginie entre dans l’eau thériacale, l’eau générale, & l’orvietanum prœstantius de la pharmacopée de Paris ; l’extrait de cette racine entre dans la thériaque céleste. (b)

Serpentaire, s. m. est le nom qu’on donne dans l’astronomie à une constellation de l’hémisphere boréal, appellée aussi ophiucus, & anciennement Esculapius. Voyez Constellation.

Les étoiles de cette constellation sont au nombre de 29, dans le catalogue de Ptolomée ; de 25, dans celui de Ticho, & de 69 dans le catalogue de Flamstead. Chambers. (O)

SERPENTE, (Papeterie.) espece de papier qui prend son nom du serpent dont il est marqué ; il est du nombre des petites sortes de papier ; son usage ordinaire est pour faire des éventails. (D. J.)

SERPENTEAU, s. m. (Artifice.) les artificiers appellent ainsi de petites fusées volantes sans baguettes, qui au lieu d’aller droit en haut, montent obliquement, & descendent en tournoyant çà & là, & comme en serpentant sans s’élever bien haut.

On se sert de la composition des fusées volantes pour les faire ; à l’égard de leur construction, il faut prendre des baguettes de fer, rouler dessus deux cartes à jouer l’une sur l’autre, qui seront couvertes d’un papier, ensorte que ce papier paroisse toujours dessus, & que les cartes soient au-dedans ; il sera nécessaire de mouiller un peu ces cartes, pour les rendre plus maniables ; mais il faut ne les employer que seches ; on collera avec de la colle faite de farine & d’eau, ce papier dans toute sa longueur, pour l’arrêter.

On prend la culotte du moule, que l’on fait entrer par un des bouts du serpenteau, & en cet endroit on l’étrangle avec de la ficelle à paulmier, que l’on graisse d’un peu de savon, & quand il a été étranglé, vous le liez avec un peu de fil.

On rapporte ensuite un autre moule N par dessus ce serpenteau, qui par ce moyen se trouve enfermé dedans ; on le charge de la composition marquée ci-dessus, avec un tuyau de plume, & d’abord on y en fait entrer jusque environ au milieu du serpenteau ; on refoule la composition avec la même baguette de fer, sur laquelle le serpenteau a été roulé, & l’on frappe dessus avec quelque palette ou léger maillet.

Lorsque ce serpenteau est chargé à moitié, l’on y fait entrer un grain de vesse, & l’on acheve de le charger avec de la poudre grenée, jusqu’à une distance du bout, pour y pouvoir mettre un petit tampon de papier mâché, que l’on frappe par-dessus avec la baguette de fer ; ce papier étant entré, & laissant un petit espace vuide au-dessus de lui, on étrangle le serpenteau dans cet endroit, & on le lie avec un bout de fil, comme on l’a fait de l’autre côté, avec cette différence que ce bout-ci est tout fermé, & que l’autre a conservé l’ouverture qui y a été faite par l’aiguille ou broche qu’on a fait entrer dedans ; on remplit ensuite ce vuide d’un peu d’amorce que l’on fait avec de la poudre écrasée & paitrie avec de l’eau.

On donne encore le nom de serpenteau, à un cercle de fer muni de petites grenades chargées, & de pointes aiguës, qu’on jette sur une breche.

SERPENTEMENT, s. m. (Géom.) partie d’une courbe qui va en serpentant.

Le caractere du serpentement est que la courbe peut

être coupée en 4 points, par une même ligne droite ; ainsi les serpentemens ne peuvent se trouver que dans les lignes du quatrieme ordre. Voyez Courbe & Equation.

On appelle serpentement infiniment petit, celui où on peut imaginer une ordonnée, qui étant supposée touchante de la courbe, y ait 4 valeurs égales, ou davantage ; par exemple le courbe qui a pour équation a un serpentement infiniment petit à son origine, puisque si on transporte l’origine à une distance =a, en conservant toujours les x, on aura en faisant , l’équation , qui donne lorsque , quatre valeurs de 2, toute égales à a.

C’est pourquoi un point d’un courbe sera un serpentement infiniment petit, si en transportant l’origine en ce point, & rendant les nouvelles ordonnées u paralleles à la tangente en ce même point, on a en ce point , 3 étant un nombre impair quelconque < 4.

Si on avoit , le point de serpentement seroit avec inflexion, si on avoit , le point de serpentement seroit double ; si , il seroit double avec inflexion, & ainsi de suite. Voyez le traité des courbes de M. Cramer. (O)

SERPENTER, v. n. (Gram.) c’est se mouvoir d’une maniere tortueuse, comme le serpent. Voyez Serpentement.

Serpenter, terme de Manege, c’est conduire un cheval en serpentant, & tracer une piste tournée en ondes. Le mot serpenter a été substitué à celui de serpéger, qui n’est plus en usage. (D. J.)

SERPENTIN, s. m. (Chimie.) long canal en zig-zag interposé entre la cucurbite & le récipient dans le grand alembic à esprit-de-vin, & à rectifications. Cet appareil distilatoire n’est presque plus employé par les artistes modernes, & il est en effet d’un usage fort incommode & assez inutile, du moins pour les opérations communes qu’on avoit coutume d’y exécuter, la distillation de l’esprit-de-vin par exemple, voyez Distillation & Esprit-de-vin, sous le mot Vin.

On donne aussi le nom de serpentin à une espece de réfrigerant. Voyez Réfrigérant. (b)

Serpentin, terme de l’Art militaire ; c’est proprement le chien du mousquet ou la partie de la platine qui tient la meche, avec laquelle on met le feu au mousquet. Voyez Chien.

Serpentin, s. m. terme de relation ; c’est un hamac de coton dans lequel les gens riches se font porter au Brésil. Ces hamacs de coton s’appellent serpentins ; & ce nom leur vient peut-être de ce qu’ils sont faits sur le modele de ceux dans lesquels les sauvages dorment, après les avoir suspendus entre deux arbres, pour éviter les serpens. (D. J.)

SERPENTINE, s. f. (Hist. nat. Litholog.) ophites, serpentinum marmor. marmor zoeblicense. Pierre du genre de celles qu’on appelle ollaires, qui est ordinairement verte ou grise, remplie de taches noires ou blanches ; elle est douce au toucher, peu dure & facile à tailler ; M. Pott la met au nombre des pierres argilleuses, à cause de la propriété qu’elle a de se durcir dans le feu, & de ne point faire effervescence avec les acides. Par ces qualités la serpentine differe essentiellement du marbre, & l’on voit que c’est à tort que quelques naturalistes l’ont mise dans ce genre ; peut-être qu’ils ont été trompés par des marbres dont la couleur pouvoit être la même que celle de quelques serpentines. Son nom lui vient de ce qu’elle ressemble à la peau d’un serpent.

La serpentine se trouve sur-tout à Zoeblitz en Misnie ; voilà pourquoi on l’a quelquefois nommée marmor zoeblicense. La facilité avec laquelle cette pierre se taille fait qu’on en forme une infinité de vaisseaux,