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est au cerveau de la cloche en-dedans. Voyez A O, fig. 6. Pl. de la Fonte des cloches, & l’article Fonte des cloches.

Battans, en Menuiserie ; ce sont les montans des croisées, des guichets de portes, &c. c’est-à-dire les pieces de bois dans lesquelles les traverses s’emmanchent, & qui forment la hauteur.

Battans à feuillures, dans le même métier ; ce sont ceux qui au lieu de noix ont une feuillure pour fermer sur les dormans.

Battans menau ; sont ceux dans les croisées qui portent les espagnolettes.

Battans à noix ; sont ceux qui ont une languette arrondie, qui entre dans une feuillure faite dans les dormans : c’est ce qu’on appelle croisée à noix.

Battant, partie essentielle de tous les métiers à ourdir, soit de Tisserans, de Drapiers, de Passementiers, de Manufacturiers en soie, &c. & c’est toûjours un instrument ou chassis dans la partie inférieure duquel s’ajuste le peigne : entre les dents du peigne passent les fils de la chaîne ; & ces dents par le moyen du poids du battant, qui est de cent livres dans les étoffes riches, servent à serrer la trame dans l’étoffe, à l’y faire pour ainsi dire entrer, & à la rendre plus forte. Voyez métier de Tisserans, métiers de Passementier, de Drapier, de Manufacturiers en Soie.

Il y a deux especes de battans ; le battant simple, & le battant brisé : le battant brisé ne sert qu’aux métiers de velours uni ; les deux lames ou côtés du chassis sont coupés à deux ou trois pouces au-dessous de la poignée ; & à cette partie du bois des lames enlevées, on a substitué deux courroies un peu fortes. Cette brisure est nécessaire pour faire dresser le fer du velours & le ramener sur sa canelure. Voyez Velours.

Le battant simple est celui où les lames ou côtés du chassis ne sont point coupés, & sont tout d’une piece.

Battant, en Passementerie ; c’est le chassis qui porte le peigne pour frapper la trame : dans le métier au battant, ce n’est point l’ouvrier qui frappe lui-même (comme dans l’ouvrage au moule qui se frappe avec un doigtier de cuivre) il ne fait que pousser avec la main le battant pour donner passage à la navette, le battant est ramené de lui-même par la force du bandage qui l’oblige de venir frapper la trame ; ce qui soulage beaucoup l’ouvrier.

Battant de locquet, en Serrurerie ; c’est une barre de fer où l’on distingue deux parties ; l’une appellée la tête, & l’autre la queue. La queue est percée ; & s’attache sur la porte avec une vis ou un clou ; l’autre ou tête passe dans le cramponet, & se ferme dans le mentonet.

Il y en a qui ont la tête faite en mentonet ; d’autres sont droits, selon les lieux où on les pose.

BATTE, s. f. instrument commun à un grand nombre d’ouvriers, chez qui il a la même fonction, mais non la même forme : elle varie, ainsi que sa matiere, selon les différentes matieres à battre. La batte des Plâtriers & des pileurs de ciment est une grosse masse de bois emmanchée, bandée d’un cercle de fer, & garnie de clous. Celle des Jardiniers est tantôt à-peu-près comme celle des Carreleurs, tantôt comme un battoir de lavandieres : c’est un morceau de bois d’un pied & demi de long, épais d’un pied & demi, & large de neuf pouces, emmanché d’un long bâton dans le milieu. On s’en sert pour battre les allées qui sont en recoupe ou en salpetre. Celle qui est plus courte, sert à plaquer du gason. Voyez la Planche de Jardinage. Celle des Maçons n’est qu’un long bâton, terminé comme une petite massue : celle des Carreleurs est une regle d’environ quatre piés de long, large de cinq, & d’un pouce & demi d’épais, dont ils se servent pour frapper & mettre de niveau leurs carreaux : celle des Vanniers est toute de fer,

ronde par le bout, terminée par l’autre en masse, & s’employe à chasser & serrer les osiers entre les montans ; le petit bout de cette batte qui se tient à la main, a un arrêt pour qu’elle soit mieux empoignée : celle des Tapissiers n’est qu’une baguette ou deux cordes repliés, dont ils écharpissent la bourre & la laine qui ont déjà servi : celle des Potiers-de-terre est un battoir. La batte-à-beurre est faite d’un long manche, ajusté dans le milieu d’un rondin de bois de cinq pouces ou environ de diametre, sur un pouce d’épais, percé de plusieurs trous ; voyez son usage à l’article Beurre. Les Blanchisseuses ont leur batte ou battoir ; ce n’est qu’une pelle plate à manche court, dont elles frappent leur linge pour en faire sortir l’eau & la saleté. La batte-à-bœuf des Bouchers n’est qu’un bâton rond dont ils battent les gros bestiaux quand ils sont tués ou soufflés, pour en attendrir la chair. La batte à Fondeur est singuliere, sa pelle est triangulaire. Voy. à l’article Fondeur en terre son usage ; voyez aussi les articles suivans, où l’on définit plus exactement quelques-unes des battes précédentes, & quelques autres dont nous n’avons pas parlé.

Batte, (Architecture.) nom que les ouvriers de bâtiment donnent à un morceau de bois fait en forme de massue d’Hercule, avec lequel ils battent le plâtre.

Batte, autre espece d’outil qui sert à battre & à affermir les allées avant d’y mettre le sable. (P)

Batte, (Marbreur de papier.) est un bâton dont une des extremités est enfoncée dans une portion de cylindre, coupé transversalement. Les Marbreurs se servent d’une batte K pour broyer & délayer la gomme adragante dans une espece de pot à beurre L, avant que de la verser dans le baquet. Voyez la fig. K L dans le bas de la Planche du Marbreur.

Batte à recaler, sert aux Menuisiers à recaler ou dresser les onglets des cadres.

Battes, (Manége & Sellier.) Les battes sont des parties d’une selle à piquer élevées sur les arçons, sur le devant & le derriere, afin que le cavalier se tienne ferme, & que les secousses du cheval ne l’ébranlent point : ordinairement les selles n’ont point de batte de derriere. On dit chausser une batte, pour dire qu’on met le liége de la selle dans la batte, afin de tenir la batte en état. Le mot de liége vient de ce qu’autrefois cette partie de la selle étoit de liége ; car aujourd’hui elle est de bois. (V)

Batte, outil de Facteur d’orgue, est une forte regle de bois bien dressée sur le plat, dont ils se servent pour redresser les tables de plomb sur l’établi, & les ployer sur les mandrins. Voyez la fig. 65. Pl. d’Orgue, & l’article Orgue.

Batte, (Rubanier.) instrument de fer en forme de forte lime, mais uni & égal dans toute sa longueur, servant pour la fabrique des peignes. Cet instrument est emmanché dans un manche de bois : il y a de ces battes plus ou moins fortes, suivant la nécessité. Voyez Peigne.

Batte de jeu de Paume, c’est un instrument qu’on appelle plus communément battoir, ou plûtôt c’est la partie antérieure du battoir qui frappe la balle. Voyez Paumier.

Batte, terme de Potier de terre, c’est une espece de maillet plat à quatre angles, & d’une même piece avec son manche. Il sert à travailler le carreau.

Batte, en terme de Vannerie, est un morceau de fer assez lourd, & de figure quarrée, dont les Vanniers se servent pour presser leur osier façon qu’il n’y ait entre les brins qu’un très-petit intervalle, point du tout même si l’on peut.

Batte, à la Monnoie, ce sont des especes de sabres de bois quarrés par le bout, d’environ deux piés sur trois ou quatre pouces de large, & un pouce & demi d’épaisseur, avec un manche arrondi. Ces battes servent à fouler & presser les sables dont on fait